1er AOÛT 2014 : Message du Président de la République, Yayi Boni.

République du Bénin

MESSAGE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT A L’OCCASION DE LA FÊTE NATIONALE DU 1er AOÛT 2014

Cotonou, le 31 juillet 2014
Béninoises,
Béninois,
Mes chers compatriotes,

Comme à l’accoutumée, nous célébrons demain, 1er août 2014, le cinquante quatrième (54ème) anniversaire de notre fête nationale, en souvenir de l’avènement de notre pays, le Bénin, sur la scène internationale en tant que Nation souveraine déterminée à assumer pleinement son destin à la face du monde et devant l’histoire.

À la veille de la commémoration de cet événement majeur de l’histoire de notre pays, nous devons d’abord, dans une attitude de foi et d’humilité, tourner nos regards vers le Père Céleste, Maître absolu du monde, pour le remercier de sa bienveillance envers le Bénin à travers le maintien d’un climat de paix, de stabilité politique et de cohésion tout en implorant sa divine protection pour notre sous-région, notre continent et toute la planète.

Au moment où nous nous préparons à revivre ces premiers instants de notre indépendance, je voudrais, en votre nom à tous, saluer avec déférence, la mémoire des illustres pères fondateurs de notre Nation et celle de nos vaillants compatriotes, combattants de la liberté pour tous les sacrifices consentis, parfois au prix de leur vie, afin qu’advienne ce jour radieux et d’espérance du 1eraoût1960.

En ces heures de souvenirs et de joie, j’ai aussi une pensée affective pour ceux de nos concitoyens confrontés à la souffrance physique ou morale notamment les personnes éplorées et les malades.
Aux uns et aux autres, j’adresse au nom de la Nation, nos sentiments de profonde compassion et nos vœux de prompte guérison tout en les assurant de notre soutien et de nos encouragements.

Période de communion citoyenne et fraternelle, je ne saurais oublier nos compatriotes vivant à l’extérieur du territoire national, dans le cadre de leurs activités professionnelles ou en mission au service de la République mais dont les pensées sont en ce jour tournées vers la mère patrie. Je leur souhaite une excellente fête et saisis cette heureuse occasion pour leur renouveler notre solidarité et saluer leur patriotisme ainsi que leur concours au développement de notre pays, le Bénin.

Je voudrais de manière particulière exprimer la reconnaissance de la Nation envers nos Forces de défense et de sécurité qui, malgré la modestie des moyens en dépit des efforts consentis par l’Etat, veillent courageusement sur l’intégrité territoriale, la sécurité des personnes et des biens, parfois au prix de leur vie.

Mes pensées vont également aux confessions religieuses pour leurs jeûnes et leurs prières en vue de soutenir la Nation. Je salue leur esprit de tolérance et de cohabitation, facteur de paix, et les invite à poursuivre dans cette dynamique. C’est pour encourager cette fraternité entre les religions que mon gouvernement a accepté d’accompagner l’initiative de l’organisation prochaine dans notre pays du Forum international sur « l’Education et la Paix par le dialogue Islamo-chrétien et interreligieux »

En cette heureuse circonstance, je veux aussi témoigner ma reconnaissance à nos partenaires au développement pour leur contribution de qualité aux efforts du Peuple béninois pour bâtir une Nation unie, stable, démocratique et prospère.

Aux ressortissants des pays frères et amis résidant au Bénin et partageant notre vie quotidienne, je veux enfin les rassurer de notre hospitalité et de notre protection.

Béninoises,
Béninois,
Mes très chers compatriotes,

Au delà de son caractère festif, la commémoration de notre fête nationale est aussi un moment privilégié pour célébrer la République et renouveler notre attachement à ses valeurs fondatrices que sont la justice, la fraternité, la solidarité, la démocratie et l’Etat de droit, gages du progrès de notre Nation.

Cette année, notre fête nationale intervient dans un contexte, certes marqué par la persistance des difficultés économiques, mais aussi par d’importantes actions menées par mon Gouvernement en vue de la consolidation de notre démocratie et la réalisation d’une économie émergente, prospère et solidaire pour mieux lutter contre la pauvreté qui demeure notre seul ennemi commun.
En ce qui concerne notre système démocratique, je voudrais me réjouir des avancées enregistrées au cours de cette année.
En effet, la prestation de serment et l’installation officielle, le 02 juillet dernier, des nouveaux membres de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), le renouvellement à bonne date des membres de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) ainsi que du Conseil Economique et Social (CES) et leur installation officielle, le 21 juillet de cette année, sont la preuve que l’alternance au niveau des Institutions de l’Etat se poursuit et que la culture démocratique s’installe irréversiblement dans nos mœurs.

Ces progrès sont à l’actif de toutes nos Institutions, de notre classe politique et des acteurs de la société civile que je remercie, au nom de la Nation.
Nous ne devons cependant pas oublier qu’une démocratie véritablement au service du Peuple comporte des exigences auxquelles la nôtre ne peut se soustraire. Dans cette perspective, le respect, la crédibilité, le fonctionnement efficace et la collaboration de nos Institutions s’avèrent d’une impérieuse nécessité.

De même, nos formations politiques doivent à leur tour être porteuses de projets de société alternatifs et favoriser, dans l’intérêt supérieur de notre chère patrie, la cohésion et la mobilisation autour des grands enjeux nationaux. Enfin, le respect à bonne date du calendrier des échéances électorales est aussi une exigence majeure de toute démocratie.

A cet égard, je comprends à juste titre l’impatience, voire l’inquiétude de mes compatriotes par rapport à la non tenue, jusqu’à ce jour, des élections locales en dépit de l’extinction des délais légaux impartis.

En tout état de cause, je tiens à rassurer tout le Peuple béninois que mon Gouvernement pour sa part, continuera à jouer sa partition aux côtés des autres Institutions de la République afin que les élections communales, municipales et locales puissent se dérouler impérativement avant la fin de l’année 2014, car il y va de la crédibilité de notre système démocratique et de ses Institutions.

Béninoises,
Béninois,
Mes chers compatriotes,

Comme j’ai coutume de le dire, « une démocratie qui ne nourrit pas est un poison pour le Peuple ». C’est dire que, pour être durable, l’indépendance politique doit nécessairement s’accompagner de l’indépendance économique. En d’autres termes, le renouveau démocratique doit s’adosser au renouveau économique. Telles sont ma vision et ma conviction.

C’est conscient de cette vérité qu’après la phase de l’assainissement de nos finances publiques et de la stabilité macro-économique validée par la communauté internationale, j’ai décidé, dans la conduite de l’action gouvernementale, de mettre l’accent sur le combat pour l’éradication de la pauvreté à travers la réalisation d’une croissance économique forte, inclusive et résiliente dans la perspective de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. C’est le sens des réformes structurelles et institutionnelles ainsi que d’autres initiatives prises par mon gouvernement et dont certaines portent déjà des fruits.

C’est à ce titre que mon gouvernement veille à éviter les exclusions sociales en poursuivant son programme de construction d’infrastructures en vue d’offrir à nos populations les services de base de qualité notamment l’accès à l’eau potable, à l’énergie, à l’éducation, à la santé, au foncier, aux routes et aux pistes rurales.

Soucieux de l’insertion des jeunes dans l’agriculture, mon gouvernement a poursuivi résolument sa politique de création d’entreprises agricoles à travers les centres de formation à l’entreprenariat agricole et l’aménagement de nos vallées.

C’est aussi l’occasion de remercier et de féliciter nos braves producteurs dont le travail opiniâtre a permis d’augmenter notre production agricole notamment le coton et les cultures vivrières.

Pour lutter contre le chômage des jeunes et le sous-emploi, mon gouvernement a installé des centres de promotion d’affaires ou BPC et a décidé du recrutement de 15 000 jeunes dans différents secteurs de l’Administration publique et de la poursuite du programme portant institution du corps national des jeunes volontaires pour le développement.

S’agissant de l’autonomisation des femmes, mon gouvernement a renforcé les activités de microfinance à travers le revolving qui permettra de faire passer le nombre de femmes impactées de un million deux cent mille (1 200 000) aujourd’hui à environ deux millions (2 000 000) d’ici à la fin de l’année 2015.

C’est en vue de mieux soutenir ces actions d’accélération de la croissance économique, d’élimination de la pauvreté et d’amélioration des conditions de vie des populations de nos communes que mon gouvernement, avec le soutien de nos partenaires, a initié la Table ronde sur le financement du développement du Benin, tenue du 17 au 19 juin 2014 à Paris.

L’organisation de cette rencontre qui a mobilisé d’éminentes personnalités du monde de la Finance et de l’Economie, de nombreux investisseurs privés et partenaires techniques, est la parfaite illustration de la volonté de mon gouvernement de contribuer au relèvement des défis qui continuent de nous interpeller sur la voie du développement économique et social de notre pays.

Je voudrais saisir une fois encore cette heureuse occasion pour remercier les participants à cette Table Ronde et renouveler la reconnaissance du Peuple béninois à nos partenaires techniques et financiers, à notre diaspora ainsi qu’à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au succès de ce forum dont les résultats sont allés bien au-delà de nos attentes. Cette Table Ronde nous a offert des possibilités jamais égalées de nouer des partenariats novateurs, intelligents et mutuellement bénéfiques.

Je puis vous rassurer, mes chers compatriotes, que mon gouvernement s’active en vue des dispositions à prendre pour la mobilisation effective et diligente des financements annoncés. A cet égard, la concrétisation des différents réformes, programmes et projets annoncés au cours de ces assises est entrain d’être réalisée avec l’appui de nos partenaires au développement.

C’est le lieu d’inviter les responsables de nos Institutions, les honorables députés à l’Assemblée Nationale, la classe politique, les organisations de la société civile et toutes les autres composantes de notre Nation à jouer, en synergie avec mon gouvernement, le rôle qui leur revient dans la mise en œuvre effective des conclusions de cette Table Ronde.
Chacun, par son engagement patriotique et citoyen, par son ardeur au travail et son amour pour le Bénin, peut et doit pouvoir contribuer de façon décisive à la cohésion nationale et à la réalisation des nobles ambitions portées par notre pays et auxquelles la communauté internationale a solennellement adhéré à Paris.

Béninoises,
Béninois,
Mes très chers compatriotes,

Outre les résultats positifs de la Table Ronde de Paris et des réformes engagées au profit des jeunes et des femmes, les deuxièmes Etats Généraux de la Presse ont été organisés en février 2014. Les principaux objectifs de ces assises visent :

l’instauration d’une presse crédible, responsable et respectueuse de la déontologie de la profession, de l’éthique et de la morale ;

la formation et le renforcement des capacités des acteurs de nos médias ;

la nécessité d’une restructuration et d’une rationalisation de nos espaces médiatiques.

Aussi convient-il de rappeler ici les nombreuses actions et réformes en cours pour le développement dans notre pays d’une véritable économie numérique et d’un secteur des TICs créateur de richesse et d’emplois.

Je voudrais enfin saisir l’opportunité de la célébration de cet anniversaire de notre fête nationale pour souligner la nécessité d’une mobilisation individuelle et collective dans le cadre du Programme « Dix (10) millions d’âmes, dix (10) millions d’arbres » en vue d’une meilleure gestion des effets pervers des changements climatiques et l’instauration d’une bonne gouvernance environnementale dans notre pays.

Béninoises,
Béninois,
Mes chers compatriotes,

Je ne saurais passer sous silence les longues crises qui ont secoué notre pays dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la justice.

A cet égard, je voudrais souligner la principale leçon qui me paraît essentielle, à savoir qu’en toutes circonstances, nous devrions privilégier la concertation et le dialogue. En effet, c’est bien le dialogue social accepté par tous qui nous permettra de surmonter cette crise et de favoriser l’instauration d’un climat social apaisé. J’exhorte donc tous les partenaires sociaux à toujours demeurer disponibles à ce dialogue social afin qu’ensemble, dans la paix et la fraternité, nous construisions le Bénin émergent.

Mes chers compatriotes,

L’effort de construction nationale ne devant exclure personne, et profitant de notre fête nationale, j’ai décidé de gracier certains de nos compatriotes incarcérés et qui en remplissent les conditions après l’accomplissement des formalités prescrites à cet effet. Je les invite par la même occasion à s’abstenir dorénavant de ces comportements déviants qui n’honorent ni leurs familles ni la Nation.

A travers cette grâce, je veux faire appel à l’esprit de tolérance, d’amour et d’acceptation de l’autre afin que nous nous unissions tous ensemble, pour bâtir un Bénin nouveau, un Bénin de paix, de concorde, de stabilité, de sécurité et de solidarité.

Mes très chers compatriotes,
Le Bénin, notre chère et commune patrie, a un avenir prometteur pourvu que dans le travail, l’unité, la solidarité et le partage nous continuions de bâtir notre destin commun.
Bonne fête de l’indépendance à chacune et à chacun et que Dieu bénisse notre chère Nation.

Vive le Bénin !
Vive la République !
Je vous remercie.

 

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