Acteurs et actrices de la République des plaisantins ! Moi, le spectateur joyeux, je vous salue et vous dis que votre spectacle me plaît beaucoup, surtout lorsque les acteurs politiques, eux-mêmes, se mettent en scène. Pour une affaire de fauteuil présidentiel, nos compatriotes courent tous dans tous les sens et sont prêts à nous jouer toutes sortes de scénarii, juste pour nous inviter à les applaudir et à dire qu’ils sont beaux.
J’avoue qu’hier, notre grand ami, celui que l’histoire reconnait comme étant le premier exilé politique de l’ère du Renouveau démocratique, était vraiment beau dans son magnifique costume qu’aucun couturier de notre République n’a la compétence de coudre. Cheveux bien cirés, une forte colonie de barbes blanches bien taillées pour montrer au Goliath de Tchaourou qu’on n’est pas PETIT, une bonne diction, des gestes de mains bien soignés pour nous montrer qu’on est de la haute bourgeoisie, une position bonne pour une prise de vue, Talon avait tout planifier pour nous séduire.
Nos femmes, en premier. S’il n’avait pas pris le soin de nous exhiber, de temps à autre, sa bague de mariage, je suis certain, toutes les femmes de notre République des plaisantins allaient, sans gêne, accepter qu’il leur fasse la cour. Elles n’auront même pas exigé de lui un « JE VOUS AIME » ennuyeux, dont le Gouverneur général a l’art, avant de lui livrer la marchandise. Mais, moi, le spectateur joyeux, ce qui m’a le plus séduit, ce n’est pas sa voix feutrée dont la fraîcheur a glacé le cœur de ses amoureux et qui les a laissés rêveurs d’un lendemain meilleur où, au Bénin, il faudra supprimer la possibilité de renouvellement du mandat du Président de la République, c’est-à-dire instaurer le mandat unique pour ôter au pouvoir exécutif ce qui constitue son principal handicap pour une gouvernance performante.
C’est plutôt sa belle paire de chaussures POINTININI, dont l’aspect brillant m’a donné l’envie d’acheter une, un de ses quatre, qui a suscité mon intérêt pour ce show télévisuel qui n’a duré que 30 minutes. Et gare à vous, petits voyous, qui direz qu’il va falloir que je bloque d’abord tout mon salaire de spectateur pendant au moins 5 ans avant de prétendre m’approprier cette chaussure qui, m’a dit un TALONISTE connaisseur de la mode, coûterait au moins cinq millions de FCfa ! Cinq millions juste pour une chaussure ! Je crois qu’au lieu de chercher à persécuter cet homme d’affaires qui ne fait plus les affaires de Yayi, à lui voler son PVI, son COTON, à lui déchirer la souche de son acte de naissance, à braquer son magasin d’engrais, à quémander 1/10ème de sa fortune, je crois qu’il serait bienséant de lui demander le secret de ses multiples succès. C’est ce qu’il me plait de faire.
S’il te plait Talon ! Je sais bien que la fortune n’est pas ton leitmotiv, mais, de toi à moi, dis-moi comment tu as fait pour avoir autant de milliards qui font courir les hommes politiques, mouvances comme opposants, chez toi à Paris. Je sais qu’effectivement c’est la quête de la performance et le plaisir du succès qui te poussent à rechercher, en permanence, la première place dans tes domaines d’activité. Mais, en aparté, dis-moi si ta fortune n’a pas été bénie par le Colonel Kadhafi avant sa mort. Moi, le spectateur joyeux, je veux connaître ce qui a fait ton succès.
Je sais bien que tu es un compétiteur né et qui aime avoir le mérite de ses succès. Malgré ça, je veux que tu me dises comment le K.O dont tu es le sponsor officiel est intervenu en 2011. Je t’admire, et tu le sais.
Mais, si tu ne me dis pas ce qui a fait de toi un homme dont le nom fout la trouille au Goliath de Tchaourou au point de lui donner de l’insomnie, moi, le spectateur joyeux, je me fâcherai et dirai que dans notre République des plaisantins, il y en a qui ont fait un show télévisuel le lundi dernier pour que les Béninois tombent amoureux d’eux, qui, étant en exil, se préparent à revenir au bercail alors que leur bourreau a toujours les dents prêtes à mordre, qui, à la fin du film « David contre Goliarh » où le chef des bandits va payer pour sa maltraitance, veulent réviser la Constitution qu’ils prétendent défendre, qui ont atteint l’âge où l’on donne tout, mais qui n’accepteront jamais me donner juste un billet de 10.000 f pour que j’aille acheter une chaussure pointinini wazo chez les babas au marché de Missèbo.
Le spectateur joyeux !