Qu’est-ce qui empêche le tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo de transmettre à la Cour d’Appel de Cotonou le dossier de l’Appel de sa majesté, Latchè-Holou Guidimandjègbè Agbantchékon, roi des Latchè ? A qui profite la non transmission de ce dossier à la Cour d’Appel de Cotonou ? Y-a-t-il des manœuvres internes ou externes contre la transmission de ce dossier au niveau de la haute juridiction ? Voilà autant de questions que l’on se pose depuis quelques moments au sujet du blocage constaté dans la non transmission par le tribunal de première instance de Porto-Novo du dossier de l’Appel fait par sa Majesté Guidimandjègbè Agbantchékon, roi des Latchè au parquet général de Cotonou.
En effet, le roi Guidimandjègbè Agbantchékon, Luc Houssou à l’état civil, détenu à la prison civile de Porto-Novo pour un fait d’escroquerie, a été condamné le 27 octobre 2014 par la deuxième chambre des flagrants délits du Tribunal de première instance de première classe de Porto-Novo à trente-six mois d’emprisonnement ferme et à payer une somme de six cent millions de francs Cfa au titre des intérêts civil à sa victime, Wilfried Kérékou, fils de l’ancien Président de la République. Mais conformément aux dispositions du code de procédure pénale en République du Bénin, le détenu, incarcéré depuis novembre 2013, a interjeté Appel le 29 octobre 2014 soit 48 heures après la condamnation.
Ce premier Appel a été fait sous le numéro 17/Gt-PN/14. Un autre a été relevé de ce jugement le 11 novembre 2014 au greffe du tribunal. Et puisque le code de procédure pénale en République du Bénin stipule en son article 517 que le Tribunal, notamment le Procureur dispose d’un délai de quinze jours transmettre son Appel au parquet général de Cotonou, force est donc de constater à cet effet. Contre vents et marées, le dossier qui devrait être acheminé au secrétariat du parquet général à Cotonou pour son enrôlement est bloqué au niveau du tribunal du parquet de Porto-Novo. Face à cet état de chose, on est tenté de dire ici que les textes de lois qui fondent le système judiciaire du pays sont ignorés. Sinon, comment peut-on comprendre que malgré que le détenu ait interjeté Appel 48 heures après le verdict au tribunal de Porto-Novo, le dossier ne soit par transmis à la Cour d’Appel de Cotonou.
Aussi, l’on se pose la question de savoir s’il y a des mains invisibles qui font bloquer le dossier au tribunal de Porto-Novo. Mieux, le blocage ou le retard que connait le dossier a être transféré à la Cour d’Appel de Cotonou laisse croire qu’il y a des manœuvres de certaines personnes tapies dans l’ombre pour toujours maintenir le roi Guidimandjègbè en prison. C’est en effet, une situation qui fait déjà couler beaucoup de salives et d’encre non seulement dans la cour royale, mais surtout dans l’opinion. En tout cas, l’opinion veut comprendre ce qu’il en est en réalité.