La non installation du conseil communal d’Abomey-Calavi à ce jour, met les nerfs à rude épreuve. Si rien n’est fait dans l’immédiat pour trouver une solution adéquate à cette situation, le pire est vraiment à craindre. Mais malgré les appels et les différentes grognes des populations, la Cour Suprême semble faire la sourde oreille. Une attitude qui inquiète plus d’un. En tout cas, il vaut mieux prévenir que guérir.
Seule la Cour suprême est habilitée à installer le Conseil communal d’Abomey-Calavi, après l’échec de la délégation préfectorale. Les partis politiques en compétition s’impatientent pour peaufiner leur stratégie. En référence à la loi, «L’élection du maire et de ses adjoints a lieu, lors de la séance d’installation du Conseil communal ou municipal, au plus tard dans les 15 jours qui suivent l’annonce des résultats de l’élection communale ou municipale. Les membres du Conseil communal ou municipal sont convoqués par arrêté de l’autorité de tutelle. La convocation indique l’élection à laquelle il sera procédé. En tout état de cause, lorsque le Conseil communal ou municipal n’est pas installé dans les 15 jours qui suivent la proclamation des résultats, sur saisine d’au moins 02 Conseillers élus, la Cour suprême se saisit du dossier et procède à l’installation du maire dans les 15 jours de sa saisine….». Voilà ce que stipule l’article 403 du Code électoral relatif à l’installation des Conseils communaux ou municipaux et à l’élection du maire.
A l’heure actuelle, aucune convocation n’a été adressée aux élus communaux d’Abomey-Calavi par les sages de la Cour Suprême. Les populations s’impatientent et tournent leur regard vers la Haute juridiction pour connaître leur nouveau maire. Pour un habitant de Godomey qui requiert l’anonymat, les sages de la Cour Suprême et leur Président en tête, Ousmane Batoko outrepassent leurs prérogatives. Pour finir, il s’insurge contre les incessants reports qui en définitive, peuvent faire le lit à d’autres plans machiavéliques. Une équation qui depuis des jours, a du mal à être acceptée par bon nombre de populations de la commune d’Abomey-Calavi qui, depuis bientôt deux semaines, désespèrent de ne pas voir renouveler leurs conseils communaux, celle. Selon certaines indiscrétions, ces dernières menacent de descendre dans la rue dans les toutes prochaines heures afin d’exprimer leurs mécontentements. Entre suspicions, désapprobation, dégoût et incompréhension, les commentaires vont bon train au sein de la classe politique béninoise et de la société civile au sujet de la non installation du conseil communal d’Abomey-Calavi.
Ousmane Batoko décrié…
A y voir de plus près, le président de la Cour Suprême, Ousmane Batoko, ne mesure pas la portée de son acte. Peut-on se permettre de douter des capacités intrinsèques de l’homme ? La réponse est négative à plusieurs égards : Le président de la Cour suprême est nommé (…), parmi les magistrats et les juristes de haut niveau, ayant quinze ans au moins d’expérience professionnelle par décret pris en Conseil des Ministres. Le peuple tient à sa démocratie et Ousmane Batoko devrait le savoir. La période révolutionnaire est loin derrière nous, et bien qu’on soit des témoins de cette époque, on peut toujours s’éclairer à l’aune de la démocratie. Heureusement, l’Assemblée nationale se démarque déjà de cette conspiration contre la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Pour l’heure, c’est Georges Bada qui est en position de force. Peut-être que le Pouvoir en place, ne voulant pas laisser la Rb contrôler la commune d’Abomey-Calavi après Cotonou, fait des manœuvres pour opérer des débauchages dans le camp-Bada. Qui sait ?
Vers l’explosion d’une ‘’bombe’’ sociale ?
Alors, il ne reste aux Béninois que deux voies. Soit, chacun met de l’eau dans son vin et adhère à une indispensable concertation pour sortir de l’imbroglio ou les populations prennent la voie du bras de fer et de la rue qui, comme on peut se l’imaginer, peut conduire à des situations graves. En un mot, le Bénin est à la croisée des chemins et pour éviter la loi du plus fort, la dictature, il est préférable d’aller au consensus. Ousmane Batoko est vivement interpelé pour démêler cet écheveau.
A suivre…