ABT accueilli dans une liesse populaire à Parakou

ABT accueilli dans une liesse populaire à Parakou

Alors qu’il est venu à Parakou présenter et détailler les grands axes de sa vision pour l’amélioration des performances de l’agriculture béninoise, le président Abdoulaye Bio Tchané a pu se rendre compte que l’amour et l’attachement que les populations béninoises lui témoignent depuis 2011 sont demeurés intacts. La grande mobilisation et la liesse populaire dans laquelle a été accueilli le leader des « Tabati taba » annoncent sans doute, les couleurs pour l’élection présidentielle de 2016.

Le Centre Guy-Marie Riobet était devenu trop exigu pour contenir la foule immense qui a fait le déplacement ce vendredi 12 septembre 2014, rien que pour être aux côtés du Président de l’Alliance ABT, Abdoulaye Bio Tchané venu présenter les grands axes de sa vision en vue de l’amélioration des performances de l’agriculture béninoise. En effet, c’est Docteur Jean Détongnon, docteur en agronomie et ancien directeur général de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) qui a été chargé d’animer cette grande conférence publique dont le thème : « Agriculture béninoise, réalités et perspectives ». Dans son analyse, le conférencier a fait observer qu’il faut augmenter les ressources accordées au secteur agricole à hauteur de 45 milliards de FCFA et que avec cette enveloppe, le secteur agricole sera amélioré et les jeunes auront véritablement envie d’aller vers la terre. Pour Dr Détongnon, il s’agit en réalité d’accorder au secteur au moins 10% du budget national par an, conformément à l’engagement pris par les Chefs d’Etats africains à Maputo en 2003. Avec ces ressources, l’Alliance ABT entend moderniser l’agriculture pour la rendre moins pénible qu’aujourd’hui. Et pour calibrer tout ceci, Dr Jean Détongnon propose la mise en place d’un Fonds national de l’agriculture doté de ressources consistantes pour s’occuper de la modernisation du secteur, les infrastructures rurales et la formation des encadreurs et des paysans. Que ce soient les têtes couronnées, personnalités politiques et religieuses, les jeunes, les femmes, éleveurs, agriculteurs, associations de transporteurs etc., personne n’a voulu rester en marge de cet important rendez-vous d’échanges avec le président Abdoulaye Bio Tchané, ses experts et toute la délégation qui l’accompagnent. Et comme il fallait joindre l’utile à l’agréable, les férus du cuir rond se sont retrouvés le samedi 13 Septembre, c’est-à-dire au lendemain de la conférence publique, sur le terrain de l’EPP Sinangourou pour la grande finale du tournoi ABT édition 2014. A cette occasion aussi, c’était la totale. Le Président Abdoulaye Bio Tchané a été porté en triomphe par un monde fou et débordant de chaleur. Sur l’aire de jeu, les deux équipes se sont neutralisées et à l’arrivée, c’est le club de Zongo qui a été sacré champion en battant Guéma par un score de 2-0. La partie a pris fin dans une ambiance de joie et de gaieté. En somme, c’est une sortie réussie pour le président de l’Alliance ABT.

L’intégralité de l’exposé de l’alliance ABT sur les réalités et perspectives de l’agriculture béninoise

Mesdames et Messieurs,

Chers invités ;

Je vous félicite tous pour la qualité et la profondeur des débats que vous avez eus cet après-midi. Le thème est passionnant comme vous le voyez ; et l’ALLIANCE ABT ne peut que se réjouir de l’avoir retenu. En vérité, cela ne surprend pas, car l’agriculture au Bénin nous préoccupe tous, tant du point de vue de nos vies que de celui de la nation.

La moisson est abondante aujourd’hui, et vos contributions sont excellentes. Je me rends d’ailleurs compte qu’il y a encore plus de questions sur l’agriculture, que l’on ne pouvait s’imaginer. Il y a quelques-unes sur lesquelles je voudrais revenir pour dire ce que nous voulons faire. Cela me force à lever un coin de voile sur nos réflexions au sein de l’Alliance.

A y voir de près, tout le problème des paysans et même du secteur se résume au rendement des productions. Si je prends le cas du coton, les études ont prouvé que depuis 1960, les rendements au Bénin tournent autour d’une tonne à l’hectare. Pourtant, à côté de nous, au Mali et au Burkina-Faso ainsi qu’aux Etats-Unis, on ne parle plus d’une tonne, mais de deux à quatre tonnes à l’hectare. Le Bénin manque-t-il à ce point de compétences pour atteindre le minimum ? Je crois que nous avons les moyens d’atteindre les meilleures performances. Le problème à mon sens se pose dans le choix de la qualité de nos intrants, de la sélection de nos semences, dans la formation de nos producteurs et l’appui technologique que nous y apportons. Sur lequel de ces points, ne sommes-nous pas capables d’agir dans ce pays ? C’est une question de volonté politique. Nous devons à cet égard travailler à faire du choix des intrants et des semences une priorité absolue, conduite avec le conseil libre et contradictoire des techniciens béninois de l’agriculture. Il faut éviter d’en faire une simple exigence des cahiers de charge élaborés dans les bureaux avec des complicités inavouées.

Le problème des intrants et des semences est une question transversale pour tous les produits agricoles : le maïs, le haricot, le manioc, toutes les céréales et tous les tubercules. Car, ce problème se pose encore avec acuité dans la filière Palmier à huile par exemple. Les prouesses de nos propres chercheurs ne sont pas suffisamment mises en valeur chez nous.

Tenez ! Aujourd’hui, des Béninois ont mis au point des sélections semencières de palmier capables d’atteindre 45kg par régime, alors que la moyenne nationale peine à atteindre 20 kg. Ces plans sont parfaitement adaptés aux exigences tropicales, particulièrement à notre climat et à notre hydrographie.

Malgré tout cela, et nonobstant la volonté manifeste des producteurs, on dit qu’on a de problèmes à relancer le palmier à huile. Il s’agira pour nous, de mettre au centre de nos actions la recherche agricole en rapport avec les besoins de notre pays.

L’une des spéculations les plus pratiquées au Bénin est le maïs. Nombre de paysans ayant renoncé au coton pour faire le mais, nous ont dit que ce produit est aussi porteur de bénéfice que le coton, si le cours restait stable. Notre rendement actuel est de moins d’une tonne à l’hectare alors qu’au Malawi, un pays aussi pauvre que nous, il est de 3 à 4 tonnes à l’hectare…

Le choix de l’intrant ou de la semence peut permettre de doubler ou de tripler le revenu, quelle que soit la filière choisie.

Après les intrants et les semences, il est indispensable et même urgent de relever le niveau de formation du paysan béninois dans la pratique agricole. Car il se confronte de plus en plus à des défis et à des innovations technologiques inévitables : il ne peut plus continuer à pratiquer l’agriculture comme le faisaient nos ancêtres et doit utiliser des techniques modernes dont la pertinence n’est plus à prouver. La pratique agricole est devenue de plus en plus pénible et peu rentable pour les jeunes au point de provoquer leur exode et un rejet de toute idée d’un retour à la terre. Or, je peux vous l’assurer, il y a des moyens de rendre l’agriculture moins pénible et plus exaltante qu’elle ne l’est aujourd’hui. Cela pose également le problème de la formation des agents d’encadrement dont la qualité doit être nécessairement relevée. Leur rôle est en effet déterminant dans l’amélioration de la productivité du secteur. Il nous faut donc faire l’option radicale d’une technologie adaptée soutenue par une formation adéquate. 

La modernisation que tout ceci implique n’est pas à mon sens une simple question de mécanisation. C’est plutôt un choix de la mécanique appropriée précédée d’une formation et d’une vulgarisation technologique menée en liaison avec la résolution du problème foncier. L’agriculture familiale qui occupe plus de 90% des paysans béninois est-elle adaptée aux tracteurs destinés à l’agro-business ? La réponse, c’est non. Il nous faut bien sûr des tracteurs pour les grandes superficies et l’agro-business. Mais il nous faut surtout des engins agricoles centrés sur les spécificités de nos exploitations qui sont relativement réduites, et de nos sols. Il y a aujourd’hui des motos agricoles bien adaptées aux réalités des petits producteurs, des maraîchers, etc. de nos villages.

La question du revenu 

Le revenu, vous le devinez bien, est intimement lié au niveau de rendement dont je viens de parler. Régler donc le problème du rendement revient normalement à régler celui du revenu du paysan. Mais aujourd’hui, ce qui réduit considérablement le gain du paysan, c’est le coût des intrants et les différentes retenues des intermédiaires agricoles. Cela repose la question du revenu en termes d’organisation et de minimisation des coûts des filières pour les paysans. Si nous devrons prendre des engrais au Mali (comme cela a été le cas lors de la dernière campagne cotonnière) ou entre les mains des intermédiaires, nous ne réussirons jamais à baisser les coûts et à relever le revenu des paysans de façon significative et incitative pour eux.

Au fond, il est question de l’organisation du monde paysan et de la gestion des relations entre les différents acteurs, que ce soit l’Etat, les opérateurs économiques privés et les paysans, de façon à sauvegarder les intérêts de chaque maillon de la chaîne. Cette relation est aujourd’hui caractérisée par une crise de confiance profonde qui s’est traduite par la prise en charge du secteur cotonnier par exemple, par l’Etat depuis environ deux ans. 

Je sais que nombre d’entre vous attendent de savoir ce que pense l’Alliance ABT et ce que veut faire Bio Tchané par rapport à cette question s’il prenait le pouvoir. 

Il est évident pour nous que la gestion de la filière coton par l’Etat, telle qu’elle se fait aujourd’hui, est une situation exceptionnelle et précaire, dans laquelle le Bénin ne peut perdurer longtemps. Les partenaires internationaux de notre pays sont très regardants par rapport à l’interventionnisme de l’Etat dans le secteur productif et nous nous sommes engagés à en sortir assez vite. 

L’Alliance ABT estime que le retour à une implication significative et dynamique des opérateurs économiques privés dans le secteur agricole est incontournable. En la matière, on ne saurait inventer d’autres Béninois pour rebâtir cette filière. Il faut ramener tout le monde autour d’une table et réorienter le partenariat dans un climat apaisé avec le souci premier de sauvegarder les intérêts du paysan et la survie de la filière coton. C’est dire que les opérateurs privés béninois ne sauraient être écartés de la filière, il faut au contraire faire appel à toute leur expertise et leur concours, et leur faire comprendre la nécessaire action patriotique attendue d’eux afin qu’ils révisent en faveur des paysans leurs marges bénéficiaires. Dans mon programme d’action, je déclinerai plus largement ce que nous entendons faire de façon pratique. 

La question des marchés d’écoulement

Toute diversification et toute relance d’une filière n’aura aucun sens si la production qui en est issue, n’a pas de marché d’écoulement. Il faut donc identifier les marchés internationaux et sous-régionaux d’écoulement ou demandeurs de nos produits avant de lancer la production. Si nous demandons aux paysans de produire en grande quantité, il faudra en même temps les assurer de l’existence de débouchés adéquats. Actuellement, la grande production de maïs se trouve confrontée au problème de son écoulement, ce qui a considérablement réduit le gain des paysans à cause de la réduction du prix du sac. Vous le savez tous, le sac de maïs est passé d’au moins 18.000 F l’année dernière à 14.000 F à Cotonou et de 13.000 F à 8.000 F à Ouassa Péhunco, à Azovè aujourd’hui (dans la commune d’Aplahoué), le maïs est passé de 18.000 F à 12.000F, soit une baisse de 5.000 F à 6.000 F par sac. Cela n’encourage pas les producteurs dans un contexte où le coût des intrants et des autres produits de première nécessité se renchérissent.

Je n’oublie pas non plus l’interaction nécessaire qui doit exister entre la production locale et l’approvisionnement de notre industrie. L’agriculture béninoise doit servir prioritairement l’industrie béninoise pour lui permettre de générer de la plus-value. Il est clair qu’une industrie florissante ne saurait exister sans une fourniture suffisante en matières premières. L’Etat doit y veiller, parce qu’il nous faut une industrie digne du nom réalisant des progrès sur le marché béninois et répondant aux besoins du peuple béninois. Elle aura alors la capacité de s’exporter sur des marchés sous-régionaux ou régionaux sur la base de ses succès intérieurs.

La question de l’élevage

Lorsqu’on évoque l’élevage au Bénin, c’est au conflit entre éleveurs et agriculteurs que l’on pense automatiquement. L’éternel conflit Peulhs et agriculteurs, dans lequel la pomme de discorde se situe au niveau des dégâts que causent aux paysans, des bêtes conduites ou en divagation qui broutent leurs champs. Il s’en suit souvent une répression passionnée et sanglante qui débouche sur une véritable haine entre ces deux catégories de producteurs qui ont chacun besoin l’un de l’autre. Pourtant, il y a de solutions à ce problème. Nous devrons exploiter les conclusions des réflexions initiées par la CEDEAO sur la transhumance, et les propositions des différentes médiations et rencontres sur cette question, afin d’ériger des corridors intérieurs et des zones spécialisées de pacage. Et puisqu’en général le problème provient de l’accès aux points d’eau indispensables pour chacun, qui passe parfois par des champs, la priorité doit être accordée à l’aménagement de retenues d’eau et de forages destinés aux éleveurs, dans ces espaces réservés. Un comité national permanent d’alerte et de dialogue sur la question, pourrait efficacement contribuer à éradiquer ce conflit particulier. En tout cas, l’Alliance ABT fait de cette question, une préoccupation très importante.

La santé animale a toujours été une préoccupation nationale. Plusieurs projets ont été initiés avec l’aide des partenaires internationaux. Mais ces projets ont connu des résultats mitigés. Croyez-moi, éleveur moi-même, j’en sais assez là-dessus pour vous dire que les raisons des difficultés rencontrées dans leur réalisation ne sont pas liées aux éleveurs, mais plutôt aux jeux des fonctionnaires et de l’Etat. Il faut faire de la santé animale, une préoccupation importante.

La question de nouvelles filières agricoles

La chance du Bénin est d’être voisin ou en coopération économique avec des pays qui constituent de grands marchés et qui sont demandeurs de nos produits. Le Nigéria, l’Union européenne, la Chine etc., sont des exemples.

Il faut créer de nouvelles filières agricoles qui cadrent avec la réorientation et l’évolution de leurs habitudes de consommation de nos produits tropicaux.

La filière Soja, ce produit assez rentable aujourd’hui, doit être soutenue et encouragée, pour renforcer les efforts des producteurs, des organismes non gouvernementaux et des partenaires étrangers déjà actifs sur cette spéculation.

Bien d’autres produits doivent faire l’objet de filières dynamiques. Je veux parler du cajou. Pour ce produit, le Bénin est classé parmi les pays qui en produisent la meilleure qualité. C’est un trésor national auquel nous devons accorder une attention particulière.

Le maraichage béninois est un domaine agricole florissant. Mais c’est un domaine dans lequel nous subissons à juste titre, chaque jour, une humiliation : nous importons du Burkina, par voie de terre, la tomate, la pastèque, la pomme de terre, et j’en passe. Sommes-nous aussi paresseux ? Le Burkina a-t-il des atouts naturels plus que nous ? Je réponds non. La vérité est que le maraichage n’a jusqu’ici pas fait l’objet de l’attention qu’il mérite. Le succès du Burkina-Faso réside dans la création d’une filière de produits maraichers et exotiques qui fournit l’Europe. La question du débouché a été d’abord réglée par l’Etat sous Sankara, avant d’investir et organiser la filière. Vous le savez, en France, si vous voulez vite vendre votre pomme de terre ou votre ananas, il faut les mettre dans des cartons portant la mention « produit au Burkina-Faso », ou « Made in Burkina-Faso ».

Nous devons favoriser l’accès de nos produits maraichers au marché international en organisant la filière et en encadrant techniquement et matériellement les producteurs afin qu’ils se conforment aux normes internationales et qu’ils soient compétitifs sur ce marché qui deviendra inévitablement plus exigent dans les normes de production. C’est à une filière internationale mieux organisée qu’il faut passer.

La question de l’engagement de l’Etat 

Chaque année, tous les Chefs d’Etat africains reconduisent la volonté exprimée depuis la conférence de Maputo de consacrer 10% de leur budget national à l’agriculture. Nous devons fermement dépasser ce seuil et en faire un minimum car nous sommes un pays agricole qui se doit de se reconnaître comme tel dans ses actes et engagements. Cet engagement ne doit pas être un simple jeu d’inscription budgétaire. Cela doit se traduire dans la réalité sans amalgame entre les travaux publics et l’agriculture proprement dite.

La question environnementale 

Il n’est pas besoin de sensibiliser un Béninois sur l’impact environnemental de certaines de nos techniques culturales, de l’utilisation des produits chimiques sur le rendement de nos sols et de l’avancement du désert. Cela est visible et palpable, particulièrement dans les régions de production de coton où de grandes étendues de forêts sont dévastées à base d’engrais chimique qui appauvrissent les sols. De Banikoara à Toviklin, le constat est général. Il faut un plan d’urgence pour la réhabilitation des sols, la préservation de la nature et de notre écosystème. Cela y va de la survie même de l’agriculture.

La question de la gestion de l’eau

Nous l’avons déjà dit, pour les besoins des animaux il faut aménager des retenues d’eau. En réalité, les retenues d’eau ou les barrages intéressent autant l’agriculture que l’élevage. Et pour tenir compte des perturbations climatiques et des saisons longues de vacances agricoles, il urge que nous recentrions notre politique agricole sur la maîtrise de l’eau. Nos paysans doivent s’occuper à longueur de l’année grâce à une politique visant la mise en place d’infrastructures adaptées à la maîtrise de l’eau. Ceci n’est pas un simple rêve. Le Burkina- Faso nous en donne des exemples.

Il faut y croire. J’y crois ! Et c’est parce que je crois à tout ce que je viens de dire que j’ai été candidat pour les élections présidentielles de 2011. C’est pour tout cela que je serai également candidat aux présidentielles de 2016.

Mesdames et messieurs

Chers invités,

Je voudrais vous remercier d’avoir effectué le déplacement

Je veux remercier la presse béninoise pour tout l’effort qu’elle déploie dans des conditions très difficiles pour nous informer et faire en sorte que nous soyons ensemble dans la paix.

Je vous prie de vous associer à moi pour féliciter le conférencier, le modérateur et le comité d’organisation de la présente conférence.

Je voudrais profiter de l’occasion pour rappeler que nos conférences étant tournantes, elles ont eu lieu à Cotonou, Porto-Novo et maintenant à Parakou. Le lieu de la prochaine conférence vous sera communiqué ultérieurement.

Encore une fois merci à chacun et à tous. Bon retour dans vos foyers respectifs. La conférence de Parakou est close.

Vive l’agriculture béninoise

Vive l’Alliance ABT,

Vive le Bénin

Je vous remercie

Author:

Share This Post On
468 ad

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *