Le ministre du plan et du Développement Abdoulaye Bio Tchané était face au parlementaire ce mardi 08 novembre 2016 pour défendre les efforts du gouvernement pour les investissements publics qui passent de 280,1 milliards de FCFA en 2016 à 808,32 milliards de FCFA en 2017 soit un taux de 187,8 %.
Patron du ministère du plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané a réussi à séduire les parlementaires béninois par rapport au nouveau programme d’investissement public (PIP). Très ambitieux, le gouvernement du nouveau départ a voulu inverser la tendance qui consiste à prioriser les dépenses de fonctionnement au détriment des investissements. Ainsi, l’investissement public qui était de 280,1 milliards de FCFA en 2016, selon la loi de finances 2016-14 du 20 juillet portant loi de finance rectificative pour la gestion 2016 est passé à 808,32 milliards de francs CFA soit une hausse de 187,8 %.
C’est ce projet ambitieux que le ministre d’État est allé présenter aux députés béninois. Avec la manière et en fin connaisseur des finances et de l’économie, ABT n’est pas allé vers la représentation nationale en victime expiatoire. Conscient qu’il ne devrait pas s’écarter de la vision du caucus africain qu’il a présidé ; c’est-à-dire mobiliser à l’interne les ressources internes pour financer son développement, il a fièrement montré que le PIP 2017 est financé à hauteur de 71,2 % par les ressources internes contre 28,8 % par les Partenaires Techniques et Financiers dont 74,41 % de prêts.
Selon les informations recueillies, le PIP 2017 devrait compter 291 projets/programmes. Si on s’en tient au taux d’investissement public prévisionnel qui était de 7,5 % en 2015, 6,3% en 2016 et 15,2 % en 2017, on s’en rend bien compte que Patrice Talon et son gouvernement entend booster à partir de 2017 l’économie béninoise en la modifiant
structurellement. Pour y parvenir, le gouvernement veut s’appuyer sur le secteur agricole dont le budget passe de 33,64 à 85,56 milliards en 2017. Les secteurs vitaux de l’économie béninoise ne sont pas en reste d’une progression au niveau du budget. Les services sociaux par exemple bénéficient d’un budget de 265, 95 milliards contre 78,41 milliards. La répartition du budget selon nos sources montre donc que 57,3 % des ressources sont affectés aux secteurs productifs ; 32,9 % aux services sociaux.
Une réalité difficile à croire
Pour un budget de 2010 milliards de francs CFA, l’investissement se chiffre à 808 milliards de francs CFA. Jamais un budget en Afrique au sud du Sahara n’a eu une structure pareille. De quoi amener beaucoup de Béninois à être sceptiques vis-à-vis de ce budget. Ce qui ne devrait pas étonner, c’est que les vrais leaders et surtout les milliardaires ont toujours emprunté les chemins étroits.
Patrice Talon porte bien le surnom « Compétiteur-né », ce qui montre qu’il réussit tout ce qu’il entreprend et il ne saurait échouer si la structure du budget reste ainsi tous les 5 ans de son mandat. En réalité, aucun pays ne saurait évoluer si les investissements sont inférieurs aux dépenses de fonctionnement. En optant ainsi donc, le régime du nouveau départ veut mettre fin à la souffrance des Béninois. Ceux-ci ayant la dent dure contre le régime en raison de l’ajustement structurel de l’appareil d’État caractérisé par des mesures fortes et courageuses, mais décriées.