Une semaine après le passage de Gilbert Kakpo kinkpé sur l’émission « Ma part de vérité » de Golfe TV, ce fut le tour hier du directeur des services techniques et financiers de la mairie de Cotonou, MouftaouAlidou de monter au créneau exercer le droit de réponse des autorités communales sur les faits qui leur sont reprochés.
Gilbert Kakpo Kinkpé, lors de son passage, la semaine dernière, sur l’émission « Ma part de vérité » Golfe TV, avait demandé un débat contradictoire entre lui et l’ordonnateur délégué du budget de la mairie de Cotonou, le premier adjoint au maire, Léhady Soglo. Les téléspectateurs et les auditeurs de Golfe télévision et de Golfe Fm ont finalement eu droit à la réponse des autorités municipales de Cotonou. Mouftaou Alidou, ancien directeur des impôts du Bénin, actuellement directeur des services administratifs et financiers de la mairie, documents à l’appui, a livré ce dimanche 12 octobre 2014, la part de vérité des autorités communales.
De ses explications, il ressort que les populations de Cotonou n’ont pas à s’alarmer sur le budget de la ville. Pour lui, le budget de la ville de Cotonou, comparé à celui de certaines grandes villes ouest-africaines, n’est pas faramineux ni exorbitant. A titre d’exemple, le budget de la ville de Ouagadougou fait, selon lui, le double de celle de Cotonou, soit environ 24 milliards de FCFA. Il continue en affirmant que l’Etat sénégalais subventionne la municipalité de Dakar à hauteur de 10 milliard de FCFA par an rien que pour la propreté de la ville. Il ajoute qu’il n’existe pas un lien de subordination et d’hiérarchisation entre la mairie et le préfet. De ce fait, le préfet ou quelque autorité que ce soit ne peut demander à la mairie de revoir son budget.
Par ailleurs, il soutient que la titrisation n’est possible sans la garantie de l’Etat. Il trouve donc normal que la mairie se soit tournée vers l’Etat pour l’accompagner dans le processus de titrisation de ses dettes. MouftaouAlidou justifie l’utilisation de plus de 18 millions de FCFA pour la communication et l’incitation des populations au processus de la lépi. Dans le même ordre, il explique que 300 millions ont été prévus dans le collectif budgétaire pour l’achat de véhicules gros porteurs. Entre autres sujets abordés, le directeur des services techniques et financiers de la mairie de Cotonou a déclaré que la municipalité participe à la construction du pont de Fifadji à hauteur de 832 millions de FCFA. Évoquant les problèmes domaniaux, il a expliqué que la mairie délivre des autorisations provisoires d’occupation de domaines publics.
C’est le cas à la haie-vive vivement dénoncé par le conseiller Kinkpé. En ce qui concerne le cas du domaine de la collectivité Aza-Gnandji, il affirme que c’est un litige pendant devant la justice depuis les années 1990 et que la mairie a hérité du dossier. En ce qui concerne la société de dragage de sable à Agla Gbodjètin, il affirme que cette société a été bel et bien autorisée à y draguer le sable et que l’étude d’impact environnementale a été effectuée par les services compétents du ministère des mines.
Ce qui a d’ailleurs poussé un intervenant à dire que la société continue de travailler dans l’illégalité, car selon lui, l’autorisation devait être donnée par le ministère de l’environnement. Ce dernier invite par ailleurs les caméras à descendre sur les sites de dragages pour se rendre compte de la réalité que vivent les populations riveraines. Pour finir, MouftaouAlidou affirme que les autorités de la mairie de Cotonou font les choses dans les règles de l’art et qu’elles sont régulièrement visitées par les organes juridictionnels de contrôle de l’Etat et même de l’ongalcrer.
Une chose est sûre, Gilbert Kakpo Kinkpé a eu le mérite de jeter le pavé dans la marre et de susciter le débat. Au-delà des arguments que chacune des parties avance, on se rend bien compte qu’un débat contradictoire s’impose afin d’éclairer d’une vive lumière la lanterne des béninois, car malgré les explications de Mouftaou Alidou, des coins d’ombres subsistent. A suivre…
Par ZekAdjitchè ALAFAÏ