Acteurs et actrices de la République des plaisantins ! Moi, le spectateur joyeux, je vous salue et vous dis que votre spectacle me plaît beaucoup, surtout lorsque les acteurs politiques, eux-mêmes, se mettent en scène. Pour une affaire de fauteuil du Gouverneur général qui sera libre sous peu, la liste des prétendants ne cesse d’enregistrer de nouvelles têtes.
Au nombre de celles-ci, les hommes d’affaires, artisans incontestés du succès des politiciens, ont décidé de quitter l’ombre pour se mettre devant les projeteurs. Et, dans cette logique où les hommes d’affaires, estimant que les acteurs politiques qu’ils ont faits ne font plus leurs affaires, décident, eux aussi, d’aller au-devant de la scène, moi, le spectateur joyeux, je crois que je dois apprêter ma bouche pour bien rire. Parce que, ça promet en termes de spectacle. Je suis sûr que ma bouche ne va pas chômer en matière de rire. Je compte beaucoup sur le baron de Djeffa, patron des patrons, et monsieur PVI, fugitif ces trois dernières années, pour me faire marrer. Paraît-il qu’avec ces deux patrons d’entreprises, que dis-je, ces distributeurs agréés de milliards aux plus polis et serviles de notre République des plaisantins, on assistera à la guerre des chiffres.
Et pour ça, mes cons-patriotes s’emballent déjà, parce qu’ils savent que les billets de banque vont pleuvoir sur nos têtes. Et, dans cette ambiance où les Béninois n’ont cure des répercutions que l’inondation financière va avoir sur le Bénin, je n’ai pas autre choix que d’applaudir le spectacle des deux FAROTEURS. J’espère qu’avec leur faro-faro, notre Douk Saga de Djeffa et notre Molaré qui prépare sa valise pour quitter Paris ne vont pas m’oublier.
Comme le dirait mon Oncle Agbaya, moi aussi, je veux ma part. Paraît-il qu’à cause du fauteuil du Goliath de Tchaourou, certains milliardaires qui n’ont jamais construit une salle de classe aux populations ni offert des kits scolaires aux élèves, sont prêts à monter les enchères pour acheter tous les organes de presse de notre République. Lesquels organes de presse seront obligés de chanter et de danser au rythme de leur coupé-décalé. Paraît-il aussi qu’ils ont intimé l’ordre à certains présidentiables de ne point chercher à lever le petit doigt pour dire qu’ils sont candidats au risque d’en faire les frais. Mais, pour leur obéissance, il leur est promis des postes ministériels et quelques milliards. Et c’est là que le spectacle devient intéressant.
Les hommes politiques ont décidé de vendre le Bénin aux hommes d’affaires. Je le dis avec forte conviction parce qu’à quelques mois des élections, les différentes Alliances qui existent semblent ne pas être intéressés par la conquête du Pouvoir. Et pour cause. Le parti de Hagbè n’a, jusque-là, aucun présidentiable. De même, le petit Hercule, apparemment, marque une certaine indifférence à l’éventualité de sa candidature alors que le boulevard lui est grandement ouvert. Fô Matou, le défenseur de la bretelle de Bopa, lui, semble se contenter de son fauteuil de « dépité » à l’Assemblée des grogneurs de la République. Fô Passi, par contre, s’est résolu à interpeler la conscience des citoyens de notre République des plaisantins sur le fait qu’il importe d’élire autrement le prochain Gouverneur général. Mais, d’aucuns estiment que sûrement, Pik qui, bizarrement, refuse de piker Yayi, n’a pas conscience de l’enjeu parce que ignorant que la vertu qu’il prône n’a jamais permis de payer un kilo de riz. Or, que veut le peuple ? Le pain et la paix naturellement ! Mais étonnamment, notre Pik ne sait pas que les Béninois sont un bétail électoral qu’il faut nourrir afin qu’ils vous soutiennent pour une victoire écrasante. A part Pik, on ne sait pas aussi sur quel pied est en train de danser Abt (Abôbô Bien Traité). Il en est de même des deux Généraux qui refusent de retraiter paisiblement leurs vies. Dans cette ambiance d’incertitude, j’invite le Renard de Djèrègbé, tel qu’il sait le faire, à nous donner, à quelques mois du combat électoral, l’identité du prochain Goliath.
S’il ne le fait pas dans un bref délai, moi, le spectateur joyeux, je me fâcherai et vous dirai que dans notre République des plaisantins, il y en qui nous distraient à mort, qui, en cherchant à se venger du Goliath de Tchaourou, sont prêts à acheter les Béninois avec l’argent du Bénin, et qui, en prenant leurs concitoyens pour des mongols, finiront par recevoir une sacrée raclée.
Le spectateur joyeux !