Les déclarations faites par la Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche au sujet d’un hypothétique 3ème mandat pour le Chef de l’Etat qui ne l’a jamais demandé, ont reçu un mauvais écho chez plusieurs sages, notables et dignitaires religieux du Bénin. Et pour ne pas voir le pays basculer dans le rouge, ces derniers entendent prendre rapidement le taureau par les cornes afin de freiner l’élan machiavélique de tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, veulent braquer la démocratie béninoise.
« YAYI BONI EST UN HOMME DE PAROLE QUI A PROMIS NE PAS FAIRE UN 3E MANDAT, MAIS SI LE PEUPLE LE SOLLICITE POUR UN 3E MANDAT, LA VOLONTE DU PEUPLE SERA RESPECTEE. » Ce sont les propos tenus par la ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la pêche sur l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin. Ces propos qui violent l’article 42 de la Constitution du 11 décembre 1990 devraient plus préoccuper la Cour Constitutionnelle organe de régulation de l’ordre constitutionnel qui doit commencer par sanctionner et mettre fin à cette pagaille savamment organisée autour du Président de la République Yayi Boni. En effet l’article 42 stipule que ‘’Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels.’’ Si jusque-là, le débat a été minimisé par une certaine couche de la société, les déballages faits par Fatouma, ont réveillé les tensions pour en rajouter à l’inorganisation des élections municipales, communales et locales depuis près plus d’un an. Dans les couvents et des cours royaux, le sujet est devenu une préoccupation majeure et des concertations à huit clos ont commencé. De sources dignes de foi, des sages et notables de quelques villes à statut particulier se sont même réunis la nuit du mardi et mercredi pour réfléchir aux dispositions à prendre afin de barrer la route à ceux qu’ils appellent les ennemis de la démocratie et les trublions qui souhaitent se battre pour offrir un troisième mandat au président de la République alors que la constitution lui en interdit. Malgré que le Ministre d’Etat, le Professeur François Abiola soit venu apporter un semblant de démenti en balançant que Yayi n’est ni demandeur ni preneur d’un 3ème mandat, l’état de veille est de mise, car la Ministre Fatouma Djibril n’est pas la seule à faire publiquement une telle déclaration dans l’entourage du Président Boni Yayi.
La révision de la constitution introduite au parlement qui surchauffe les cœurs actuellement reste une raison évidente pour que chaque citoyen veille au grain. Il faut noter que cette déclaration du ministre Fatouma Djibril n’est rien d’autre qu’un appel au soulèvement populaire dans la mesure où en 2005 lorsque le même débat faisait rage au sein de la classe politique, ELAN n’a pas lésiné sur les moyens pour manifester son mécontentement dans la rue. Puisse que nul n’a le monopole de la révolte, les sages, notables et chefferies traditionnelles veulent user de tout leur pouvoir pour barrer la route aux imposteurs de la République. A suivre…