Steve Amoussou capturé au Togo et ramené à Cotonou puis jeté en prison n’est pas encore de son calvaire. Présenté par certains comme étant « frère Hounvi », un chroniqueur très acerbe contre le régime de la rupture, son procès a été renvoyé à ce jour pour les plaidoiries. Après les débats de la défense constituée d’une demi-douzaine d’avocats, le juge a décidé de mettre son délibéré pour le 26 mai 2025. Les conseils de Steve AMOUSSOU ont plaidé la relaxe pure et simple. Pour maître Hermann Yénonfan, aucune infraction n’est constituée. Il estime que le Ministère public n’a apporté aucune preuve, démontrant que Steve AMOUSSOU est le Frère HOUNVI.
« Celui que vous avez devant vous n’est pas Frère Hounvi. Rendez-lui sa liberté », plaide maître Julien Togbadja. L’avocat ajoute que le Procureur accuse sur la base de suppositions.
Dans la même dynamique, Me Aboubacar BAPARAPE déclare que le juge ne dispose d’aucun élément pour condamner Steve AMOUSSOU. Il a affirmé que le premier substitut du procureur fait des affirmations gratuites, sans fondements scientifiques. Son confrère, Me Magloire YANSUNNU, déplore que le ministère public n’ait pas sollicité la police scientifique pour analyser la voix derrière les chroniques, afin de les comparer à celle de Steve AMOUSSOU.
« Le véritable accusé n’est pas dans le box », soutient maître YANSUNNU, en soulignant que le dossier est vide. Maitre Barnabé GBAGO trouve que le substitut du procureur n’a instruit ni à charge, ni à décharge.
Avant eux, le premier substitut du procureur a fait ses réquisitions, pendant plus d’une vingtaine de minutes. Frère Hounvi a injurié et intimidé des personnes, sous le couvert de l’anonymat, affirme le magistrat.
Steve AMOUSSOU identifié, a nié et a finit par les reconnaître, poursuit le magistrat. « J’étais là ». L’un des conseils, Me Aboubacar BAPARAPE, a même laissé entendre, lors d’un point de presse, que Steve AMOUSSOU et Frère HOUNVI constituent la même personne, mentionne le ministère public.
« Il n’y a plus de chronique du Frère Hounvi depuis que Steve AMOUSSOU est en prison », a fait remarquer le premier substitut. Pour lui, l’anonymat a donné à l’auteur des chroniques, un sentiment d’impunité. Ces chroniques ont mis à mal la cohésion nationale, trouve le magistrat.
Il n’est pas question de liberté d’expression ici, c’est un abus, selon lui. « On peut critiquer dans l’élégance ». À la fin de ses réquisitions, il a appelé Steve AMOUSSOU à mettre son génie au service du développement. « Je te veux non SANKARA, mais Mandela », a-t-il lancé à l’endroit du prévenu. Le ministère public a requis 02 ans de prison fermes et 01 million d’amende ferme contre le prévenu.
Le président des céans a donné la parole à l’accusé avant d’annoncer la date du délibéré. Steve AMOUSSOU déplore le fait que pendant les grandes puissances « envoient leurs enfants dans l’espace », grâce aux nouvelles technologies, « le Bénin envoie ses enfants en prison ».
Source: Bip radio
Le Soleil Bénin Info