Le lien entre la sentence de l’arbitrage et la fraude des mots, l’impact du reniement du message du 14 mai dernier, par son propre auteur, Yayi et le serment de l’article 53 de la constitution béninoise ; c’est autour de ces trois points essentiels que s’est déroulée la conférence de presse organisée hier par l’He Candide Azannaï. Comme à son habitude, l’homme n’est pas allé par quatre chemins pour décrypter le pardon de Yayi prononcé le 14 mai à l’endroit de Talon et de ses supposés complices. Pour le conférencier, à travers les ordonnances de non-lieu prononcées il y a environ un an. Il faut donc comprendre qu’il n’y a pas eu d’offense, donc pas d’infraction constituée.
Or le mot pardon s’adresse aux offenseurs. Selon le conférencier, il y a donc tricherie, fraude des mots pour une fois encore manipuler une population analphabète mais surtout la jeunesse invitée pour la circonstance. Analysant les conditions confuses dans lesquelles le pardon présidentiel est intervenu, le président du parti Restaurer l’Espoir en arrive à la conclusion que le chef du gouvernement aurait certainement eu vent de ce que la décision de la Ccja lui est défavorable. Et donc, il fallait agir et vite. Mais visiblement les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Au sujet de la médiation qui aurait abouti à la décision de pardonner les offenseurs, Candide Azannaï dénonce l’attitude qu’il juge déloyale et qui a consisté à dévoiler et à utiliser les recommandations qui en sont issues à des fins personnelles et égoïstes.
De ses explications, il ressort qu’en temps normal, lorsqu’une médiation est entamée et suit son cours, les grandes décisions qui sont prises restent secrètes jusqu’à approbation de toutes les parties engagées. Et lorsqu’une des parties dévoile les recommandations de cette médiation, c’est sûr qu’il y a un complot en préparation. En libérant son pardon de la sorte, Boni Yayi se comporte comme une victime qui dispense des pardons généreux ; toute chose qui selon l’He était bien pensé d’avance. Et sur ce point, AzannaÏ revient pour éclairer l’opinion publique. «…Au lieu de pardonner les offenseurs, Boni Yayi devrait déclarer ‘’…On se pardonne, pour signifier on se réconcilie et maintenant tournons la page et pensons développement …». En se prononçant sur les déclarations des ministres Djènontin et de-Souza, l’He Candide Azannaï avise que si éventuellement leurs déclarations se transformaient en acte, il ne fait l’ombre d’aucun doute que cela s’apparenterait à une rébellion ou une opposition contre une décision de justice, un acte puni par la loi.