Le Bénin a célébré le 54ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Moment de festivités, de cordialités, et d’amabilité. Mais 54 ans pour quel bilan, sur le front du développement depuis les premiers pas du Dahomey indépendant, les années du Général Mathieu Kérékou, l’avènement du renouveau démocratique et enfin les années du changement puis de la refondation ?
Après donc les périodes d’instabilités, au lendemain des indépendances avec les coups d’Etat nés des velléités de leadership d’avant indépendance entre Hubert Koutoukou Maga, Justin Ahomadégbé et Sourou Migan Apity, favorisant des ballades de certains jeunes cadres de l’armée dans les couloirs du pouvoir, qui dans leur retraite ont laissé le pouvoir au Docteur Emile Derlin Zinsou. C’est Mathieu Kérékou qui finira par prendre le pouvoir en octobre 1972, à la suite d’un coup d’Etat. Il sera l’homme de la stabilité puisqu’il conduira les destinés du pays jusqu’en 1990, année de l’historique conférence des forces vives de la nation qui, débouchera dans le renouveau démocratique. De 1991 à 1996, Nicéphore Soglo sera le premier président de l’ère du renouveau démocratique, avant de céder à nouveau son fauteuil au Général Mathieu Kérékou, pour deux quinquennats. Et depuis huit ans, c’est le Docteur Boni Yayi qui préside aux destinés de ce pays. 54 ans d’indépendance. Au-delà de cette célébration pavoisée de décor et de panache, c’est le moment de faire le bilan. C’est l’occasion de briser l’omerta en toute sincérité pour diagnostiquer les maux qui minent le développement de notre pays. Car il y a cinquante ans, certains pays asiatiques tels que l’Inde, la Chine et autres étaient au même niveau que les pays africains. Mais aujourd’hui, cinquante ans après, il n’y a rien de comparable entre ces pays asiatiques et nos nations africaines en particulier le Bénin, qui traine encore les pas, puis se classe malheureusement dans le rang des pays les moins avancés, du fait de la corruption, du népotisme, du régionalisme et de la mauvaise gouvernance. Ça ne va pas. Ayons le courage de le reconnaitre. C’est maintenant qu’il nous faut, nous lever pour trouver ce mal qui obstrue notre chemin et nous empêche de nous assoir au banquet des grands.
54ans, c’est maintenant qu’il faut se lever réellement pour surmonter les handicaps et entrer dans la dynamique de la responsabilité historique et de la solidarité humaine. C’est alors que nous aurons défait les nœuds de notre servitude. Car il est vrai que nous sommes indépendants. Mais il est tout aussi vrai qu’après 54ans, nous continuons toujours de vivre comme des enfants mineurs, vivant par procuration sous l’autorité de l’occident.