Si le chef de l’Etat a décidé de réveiller aujourd’hui de vieux dossiers, déjà éteints vis-à-vis de la loi, contre Patrice Talon, ce n’est certainement pas par hasard. Ces manœuvres dignes d’un scénario hollywoodien, semblent ne viser qu’un objectif bien précis: s’opposer à l’exécution de la condamnation de la CCJA et mettre du sable dans la farine de la candidature du magnat du coton pour la présidentielle de 2016. Alors, devant cette ruse politique du pouvoir en place, les avocats de Talon doivent absolument réagir pour éclairer d’une vive lumière la lanterne du peuple béninois et situer les responsabilités. C’est une urgence.
Celui qui veut noyer son chien l’accuse toujours de rage, enseigne un proverbe populaire. En choisissant de déterrer de vieux dossiers, dans le contexte actuel, contre l’homme d’affaires Patrice Talon, candidat à la présidentielle de 2016, Boni Yayi semble avoir trouvé la meilleure formule pour régler ses comptes avec son ancien bailleur de fonds, lequel a financé son Ko historique de 2011. Même s’il faut reconnaître de l’existence de ses vieux dossiers, il est à signaler que la plupart d’entre eux sont déjà éteints vis-à-vis de la loi.
Et donc juridiquement n’ont plus de vie. Car, conformément aux textes en vigueur, le délai de prescription pour ces genres de dossier, c’est autour de 10 ans. Or, presque tous les dossiers visés aujourd’hui ont plus de 10 ans. Mieux, il n’y a même pas eu de nouveaux éléments ni de nouvelles plaintes qui devraient en principe obliger à les reconsidérer.
Alors, question : pourquoi le pouvoir en place a-t-il subitement décidé d’aller fouiller, bêcher et retrouver tous ces fumeux et fumants dossiers ? A y voir de près, on a le sentiment, d’abord, qu’il s’agit de grosses manœuvres dilatoires du régime, pour éviter l’exécution de la décision de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage qui condamne l’Etat béninois à verser près de 142 milliards de FCFA à l’homme d’affaires Patrice Talon relativement au dossier Bénin Control.
D’autant que le gouvernement lance dans le conseil des ministres que la CCJA est corrompu et qu’il ne reconnait pas cette décision. Ensuite le réveil de ces dossiers pourrait être aussi vu comme une stratégie du chef de l’Etat de carboniser le rêve de Patrice Talon de se porter candidat à la présidentielle de 2016 en le présentant aux yeux de l’opinion publique nationale et internationale comme un gros débiteur de l’Etat et par ricochet celui qui a déstabilisé l’économie nationale de son propre chef. « Le Port de Cotonou a subi de très lourds préjudices en raison de la conduite du PVI par Bénin Control », a souligné le conseil des ministres.
Mais, qui a favorisé l’arrivée de Bénin Control ? Qui en a vanté les mérites dans ce pays? Qui a même menacé les douaniers de radiation avec cette réforme? Si aujourd’hui le régime cherche à déplacer le curseur, c’est qu’il refuse d’assumer ses responsabilités. L’un dans l’autre, le dernier conseil des ministres a plongé au fond du trou le magnat du coton. Et face à cette situation, une urgence s’impose à ses avocats : réagir par rapport à ces dossiers dont on accable leur client. Plus qu’une urgence c’est une nécessité.