En plus de vieux partis politiques dépoussiérés et remis au goût du jour, presque toutes les formations politiques se sont carrément lancés dans une précoce campagne électorale qui ne dit pas son nom. Et ceci, au nez et à la barbe des sept sages de la Cour Constitutionnelle qui préfèrent, par leur silence, laisser libre cours à cette dérive électorale. Mais pendant combien de temps encore ?
Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre du Bénin, presque toutes les formations politiques sont déjà en campagne électorale. La convocation du corps électoral par le chef de l’Etat a même donné lieu à la résurrection de vieux et anonymes partis politiques qui inondent à longueur de journée, les télévisions, les radios et les journaux de la place.
Il n’y a plus de jour où des marches et meetings politiques de soutien, de remerciement et autre, ne se tiennent pour démontrer sa force politique sur terrain. Les messes d’action de grâce et les prières à la mosquée sont devenuesdes occasions en or pour leshommes politiques et leurs partisde s’illustrer à travers dons et libéralités de toute nature. Dans les rues, coins et recoins sur toute l’étendue du territoire national, des gadgets et des t-shirts à l’effigie de tel ou tel candidat sont allègrement distribués aux populations.
Il n’est pas aussi rare de voir des tracts de certaines formations politiques affichés un partout. Tout ceci, en violation flagrante des textes en matière électorale. Et ce qui intrigue, c’est l’attitude de la cour constitutionnelle face à cette pagaille électorale observée ça et là depuis quelques semaines dans l’ensemble du pays. A travers son silence incompréhensible et son laxisme débridé, la haute juridiction donne l’impression de cautionner et d’encourager ce désordre.
Au train où vont les choses, si rien n’est fait dans l’immédiat pour remettre ces hommespolitiques à leur place en les appelant rigoureusement au respect de la loi, c’est toutle pays qui sera embrasé. Si autrefois, la cour constitutionnelle était crainte, aujourd’hui elleest bafouée. Cette campagne précoce animée par les partis et hommes politiques en est une véritable illustration. Il est alors temps que la Cour Constitutionnelle sorte de son mutisme et siffle la fin de la récréation. Le Bénin est un Etat de droit et dans un Etat de droit, les règles de droit doivent être respectées.