La révolution de Burkina Faso va-t-elle se produire encore ? La question continue de bruler toutes les lèvres aujourd’hui. En tout cas, jusqu’à présent plusieurs chefs d’Etat de la sous-région, officiellement en fin de mandat, continuent de multiplier les intrigues et les manœuvres politiques visant à modifier la constitution de leur pays qui leur interdit de briguer un mandat supplémentaire afin de rester indéfiniment au pouvoir. Comme au Tchad, au Cameroun, en Angola. Mais depuis que Blaise Compaoré a été balayé du pouvoir par la rue en moins de 48 heures pour avoir osé toucher à la loi fondamentale, ceux qui caressent le rêvent de réviser la constitution de leur pays, se montrent retissant.
Boni Yayi
Il a beau assurer à Barack Obama, Ban Kimoon, le Pape Benoît XXVI, le clergé béninois et tout le peuple qu’il ne briguera pas un troisième mandat en 2016, Boni Yayi au pouvoir depuis 2006, ne s’est pas encore débarrassé de l’idée d’une probable révision de la constitution afin de se maintenir à la tête du Bénin. De sources dignes de foi, le chef de l’Etat envisage organiser un référendum cette année. Ce qui lui permettra de valider une nouvelle république. Mais le peuple béninois reste aux aguets et s’oppose à toute idée de révision de la constitution du 11 décembre 1990 en vue d’un 3ème mandat à Boni Yayi. La gigantesque marche pacifique de la plate-forme de l’opposition, de la société civile et de tout le peuple béninois le 29 décembre est un signal fort envoyé en direction du chef de l’Etat. De crainte de voir se produire le soulèvement du Burkina Faso au Bénin, Boni Yayi est en train d’amener d’abandonner ce projet. Mais, attention, à l’Assemblée Nationale, le projet de la révision de la constitution demeure présent…
Denis SassouNguesso
Officiellement, il ne s’agit que de changer la constitution dans l’intérêt général du pays pour la présidentielle de 2016, comme il l’a expliqué à RFI. Mais Denis Sassou Nguesso, 71 dont trente à la tête du Congo, ne trompe personne. L’opposition a lancé un mouvement pour le respect de l’ordre constitutionnel afin de le dissuader de modifier la loi fondamentale qui, depuis 2002 limite l’âge d’éligibilité à 70 ans et le nombre de mandats à deux.
Paul Kakamé
A quatorze ans de pouvoir, Paul Kakamé va se heurter en 2017 au barrage de la loi fondamentale qui limite le nombre de mandats à deux. Mais « je ne connais pas un seul pays où la constitution soit immuable, a lancé, il y a quelque mois, l’homme fort de Kigali, qui musèle l’opposition intérieure et traque les dissidents en exil. A bon entendeur…
Pierre Nkurunziza
Selon la loi fondamentale, le président de la république est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Pour se faire réélire en 2015, Pierre Nkurunziza a présenté une réforme de la constitution devant l’Assemblée…qui l’a rétorquée en mars dernier. Depuis, il veut imposer une interprétation tout à fait personnelle des textes : Puisse que sa première élection en 2015 à l’issue de la guerre civile avait dû se faire devant le parlement, il estime qu’il a un droit à un « deuxième mandat ».
Joseph Kabila
Depuis plusieurs mois, les manifestants appellent Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, à partir à la fin de son second et dernier mandat, en 2016. En juin dernier, un projet de révision de la constitution a été déposé devant le parlement. L’opposition le soupçonne de vouloir ainsi ouvrir la voie à une troisième élection.
Faure Gnassingbé
Nul ne sait ce qui va se passer concrètement au Togo dans les mois à venir. Très attaché au pouvoir comme un criquet, Faure Gnassingbé met tout en œuvre pour ne pas quitter le fauteuil présidentiel. Les plaintes et les complaintes de l’opposition et de la société sont considérées par le pouvoir comme de l’eau jetée dans le dos de canard. Tous ceux qui tentent de constituer un handicap pour le régime de Faure Gnassingbé sont neutralisés sans ménagement. Mise sous coupe réglée, l’opposition togolaise continue de naviguer et de nager dans le vide. Elle n’est que l’ombre d’elle-même. Le boulevard est-il largement ouvert pour l’actuel président Togolais de rester à vie au pouvoir comme son défunt père ?
février 16, 2015
Yayi.boni va dormir ok
février 18, 2015
le peuple est bien en éveil