Le congrès extraordinaire des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) a finalement eu lieu le samedi 14 février 2015 dernier au palais des congrès après maints reports. Il s’en est suivi un meeting de restitution au palais des congrès dans l’après-midi de la même journée. Mais que peut-on retenir de cette messe politique de l’alliance de partis soutenant Boni Yayi ?
Les rideaux sont tombés sur le congrès extraordinaires des FCBE. Les membres de cette alliance de partis politiques soutenant les actions du Chef de l’Etat se sont retrouvés le samedi 14 février dernier pour, disent-ils, remobiliser la troupe. Ils estiment que les FCBE sont la première force politique du pays et elles devraient le demeurer.
Le congrès devait donc permettre de resserrer les rangs et se mettre en ordre de bataille pour remporter toutes élections à venir. Pour Komi Koutché, président du comité préparatoire du Congrès, les FCBE doivent remporter au minimum cinquante (50) des 83 sièges de l’Assemblée nationale lors des prochaines élections législatives. Ce qui donnera à coup sûr une majorité confortable au Chef de l’Etat. Mais pourquoi diantre, un Président de la République en fin de son dernier mandat constitutionnel pourrait bien vouloir avoir une majorité parlementaire ? Voudrait-il réviser la constitution pour se maintenir au pouvoir ? Une chose est sûre, les FCBE n’ont pas caché leur volonté de réviser la constitution.
Ils en ont fait cas lors du congrès. Ils souhaitent la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et de la cour des comptes. C’est un prétexte dont pourrait se prévaloir Yayi Boni pour réengager le processus de révision de la loi fondamentale qui, au terme du processus, lui permettra de se représenter aux élections présidentielles de 2016. Et une majorité de 50 députés leur permettrait d’exécuter aisément leur plan. Azatassou, le Coordinateur des FCBE, qui était l’ombre de lui-même au cours du meeting tenu au stade de l’amitié, a d’ailleurs demandé au Chef de l’Etat de ne pas retirer le projet de révision de la constitution de l’Assemblée Nationale. Le slogan « après nous, c’est nous » était également sur toutes les lèvres.
Ce qui en dit long sur les mobiles inavoués d’une révision opportuniste de la constitution. Il faut dire que les FCBE ambitionnent aussi de rafler la plupart des communes et des arrondissements du pays. La voie sera donc toute tracée pour assoir leur emprise depuis la base afin de le pouvoir après 2016. Le congrès a notamment permit de confirmer la place de plus en plus prépondérante qu’occupe le ministre de l’économie et des finances, Komi Koutché, dans l’appareil décisionnel des FCBE. Si Komi Koutché n’a pas remplacé Eugène Azatassou comme le laissait croire la rumeur. Le Ministre de l’Economie, des Finances et des programmes de dénationalisation a, en effet, dirigé de bout en bout le congrès, éclipsant et ravissant la vedette au coordinateur de l’alliance. Le lâché de colombe lors du meeting par le Chef de l’Etat, le Ministre d’Etat et le Ministre des Finances, en dit long et est hautement symbolique.
Notons, pour finir, que les FCBE ont décidé de radier les militants qui ont quitté la barque et de procéder au remplacement de ceux qui étaient dans les instances de décisions. Des mesures sont également prises pour contrôler la transhumance. Bonne nouvelle pour les femmes, leurs candidatures et leurs positionnements lors des prochaines élections seront vivement encouragées. Enfin ils recourront aux élections primaires pour départager les protagonistes lors du positionnement sur les listes lorsque toutes les voies de recours s’épuiseraient.
Par Zek Adjitchè ALAFAÏ