Correction de la Lépi :Du bluff !!! (Comment peut-on corriger ce qui n’existe pas ?)

Installé depuis plusieurs mois, le Cos/Lépi fait tellement du surplace avec la complicité du gouvernement que les Béninois sont convaincus que la correction de la Lépi n’est que du leurre.

Posons deux questions d’entrée de jeu. Qu’est-ce qui coince dans le système électoral du Bénin si démocratique ? C’est la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). Et qu’est-ce qui coince alors dans le processus de la correction de cette Lépi ? Et là nul ne peut répondre à cette deuxième question sans prendre le risque de se tromper. Quand le gouvernement met tout sur le compte du manque de finances, certains pensent mordicus que la Lépi n’existe pas ou alors sa base de données n’est pas sur le territoire béninois. Dans l’un ou l’autre des cas, il y a danger car, comment alors pourra-t-on corriger ce qui n’existe pas ?

Beaucoup de Béninois commencent par croire et affirmer aujourd’hui que la Lépi n’existe pas. Et ça, le Cos/Lépi et le gouvernement n’auront qu’à s’en prendre à eux même car, ils ont tout fait pour montrer qu’ils sont incapables de corriger la Lépi. Le problème financier dont parle le chef de l’Etat ne constitue qu’un pis-aller. La vraie difficulté est que la Lépi n’existe pas. Sinon, qu’est-ce que ça coûte aux membres du cos/Lépi de publier déjà cette liste en l’affichant comme l’a indiqué leur propre chronogramme. A-t-on besoin de milliards de francs Cfa avant d’afficher simplement ce qui existe déjà ? S’ils n’ont pas de papier-rame, qu’ils le disent et les béninois vont  leur en fournir. On n’a pas besoin de milliards avant d’imprimer et afficher les listes, si tant est que cette base de données est disponible.

Yayi pris au piège

Le vrai perdant dans cet imbroglio, c’est le président Boni Yayi car, il est pris au piège. Et comme nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, ne demandez pas au chef de l’Etat de se mettre la corde au cou. Tenez ! L’idée même de la correction de la Lépi montre d’office qu’il y a quelque chose de malsain dans la victoire par Ko de Boni Yayi en 2011, puisque cette liste aujourd’hui objet de toutes les polémiques est celle qui lui a permis d’occuper encore son siège. Par conséquent, si la liste est à corriger, la victoire par Ko aussi est à revoir. Ceci n’est qu’un simple jeu de mathématiques élémentaires. On appelle cela la commutativité. En outre, en affichant la liste, les Béninois qui ne verront pas leur nom mais qui ont pourtant voté sur une liste se demanderont alors pourquoi cette situation et où sont passés leur vote ? Correction de la Lépi=couteau à double tranchant pour Boni Yayi. Il s’agit ici de la chronique d’une histoire de contrefaçon ou de marque déposée.

La Lépi en voyage

Si comme le disait l’autre, le support électronique sur lequel se trouve la Lépi n’est pas sur le territoire national, alors il y aura du grabuge et la seule solution serait de reprendre le processus en demandant aux électeurs d’aller à nouveau se faire recenser. Toute chose qui permettra à chaque entité d’éviter la perte de temps. Ce serait alors l’histoire d’une petite honte que de rester là à tourner en rond sans issue. Il urge de prendre la mesure de la situation, au lieu de rester toujours optimiste comme le fait le président du Cos/Lépi Sacca Lafia.Pourvu que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets comme ce fut le cas de l’actuel ministre des affaires étrangères Arifari Bako lorsqu’il avait la charge de la confection de la Lépi.

En ce temps, il disait à tout vent que la Lépi ne servirait pas à l’organisation des élections en 2011, pourtant c’est ce à quoi nous avions malheureusement assisté. Pour loyaux services favorisant le Ko, il fut depuis lors bombarder ministre des affaires étrangères. Tout ceci montre que la Lépi dans son état actuel ne pourra jamais être corrigée et Boni Yayi fait semblant de le vouloir alors que c’est impossible. Et il le sait. Le problème d’argent ne tient pas la route. Là où la mauvaise foi et le mensonge cohabitent, les frustrations s’accumulent et la révolte n’est souvent pas loin. Mieux vaut prévenir que guerir.

Clarence DABANI

Author:

Share This Post On
468 ad

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *