Bien que la constitution du 11 décembre 1990 limite le nombre de mandat à deux (02) non renouvelables, Boni Yayi multiplie les stratégies et grenouillages de toute nature en vue de briguer le scrutin de 2016 auquel il ne peut théoriquement prendre part. Lors du congrès des Fcbe, un certain Grégoire Akoffodji a déclaré à la face du monde qu’il faut aller à la révision de la constitution du 11 décembre 1990. C’est donc clair que les thuriféraires du régime veulent mettre le pays à feu et à sang avec ce projet rejeté à plus de 98 % des béninois.
L’élection présidentielle de 2016 avance à pas de géant. Un an poussière nous sépare de la date fatidique. Mais très méthodique et très appliqué, le chef de l’Etat utilise à fond le reste du temps pour déblayer le terrain. L’objectif de Boni Yayi vise à aller à la présidentielle de 2016 le plus sereinement du monde. Entendez sans opposition susceptible de venir troubler sa volonté de proroger son mandat à la tête du Bénin, alors que la constitution du 11 décembre 1990 lui dénie le droit de briguer ce scrutin. Qui vivra, verra.
De sources dignes de foi, le Chef de l’Etat envisage organiser un référendum à partir de cette année 2015. Cette consultation doit lui permettre de faire valider une nouvelle constitution donc une nouvelle République en laissant en l’état les articles sur les limites et sur le nombre de mandats en raison de l’âge qui, à priori, sont très chers au peuple béninois. Lors du congrès des Fcbe, les dés ont été jetés et les ambitions ont été clairement affichées. Au pupitre, c’est le jeune ministre de l’Economie et des Finances, Komi Koutché, 39 ans révolus, qui a lancé les hostilités.
«…Il nous faut 50 députés à l’Assemblée Nationale lors des prochaines législativesinon, c’est un échec… », a-t-il laissé entendre à la face du monde entier. Echec par rapport à quoi ? Certainement par rapport au projet de révision de la constitutiondu 11 décembre 1990. Dans la foulée, un certain Grégoire Akofodji fait crépiter qu’il faut « …aller à l’amendement de notre loi fondamentale dans l’intérêt supérieur de notre nation…». Le rubicond est désormais franchi. Plus de doute. Si le projet de révision de la constitution traîne dans les couloirs du parlement, ce n’est pas par hasard.
Ce congrès des Fcbe a permis de révéler au grand jour les intentions. Donc, contrairement aux assurances et les promesses faites à Obama, le Pape Benoît XXVI, Ban Ki Moon et au peuple béninois qu’il ne briguera pas un 3ème mandat, les thuriféraires du régime pensent autrement. Blaise Compaoré et ses valets ont tout tenté pour s’accrocher au pouvoir, comment-ils ont fini ? Mamadou Tandja, comment-a-t-il fini ? Wade Abdoulaye, comment a-t-il fini ? Laurent Gbagbo, où en est-il aujourd’hui avec sa soif intense pour le pouvoir ? De toutes façons, deux choix s’offrent à Boni Yayi : Sortir par la grande la porte pour profiter tranquillement de sa vie, ou bien sortir par la petite et le regretter pour toute sa vie.