Depuis quelques semaines, l’espace gazonneux situé au carrefour Lègba est devenu le lieu de repos par excellence des fous. Ce qui étonne plus d’un, ce n’est pas leur séance de repos, mais plutôt les échanges de convivialité et d’amitié qui se déroulent entre eux. Et cela se passe tous les jours. Que se disent-ils réellement ? se racontent-ils l’un à l’autre leur expérience ou leur histoire personnelle ? En tout cas, nul ne peut savoir, ni comprendre en réalité ce que ces malades mentaux se disent.Mais le topo a fini par être découvert.
En effet, le mardi dernier aux alentours de une heure du matin, un bruit inhabituel provenant de l’espace gazonneux du carrefour Lègba a alerté trois apprentis chauffeurs qui dormaient dans une bachet tombée en panne de l’autre côté de la voie à côté d’un vendeur nocturne d’essence frelatée plus précisément là où restent les policiers dans la journée juste après les feux tricolores. Ewuiiiii, ewuiiii, ewuiiii, égbahoutchéééé, égbahoutchéééé, tchécounou hélouuuuuu, tchécounouhéééélouwé Anicet. Ce sont les cris stridents que poussaient sans cesse une voix féminine visiblement en danger. Aussitôt, les trois apprentis chauffeurs ont décidé d’aller voir de plus près ce qui se passe dans ce petit jardin. Et là, c’est la totale.Une femme et un homme recroquevillés, enlacés et emmitouflés sous un pagne en train de se traiter comme cela se doit. C’est en ce moment que les trois jeunes hommes ont compris qu’il s’agissait d’une partie de sexe. Ils n’en croyaient pas leurs yeux. Poussant à bout sa curiosité, un des apprentis a décidé d’arracher à brûle-pourpoint le pagne qui recouvrait les deux ‘’tourtereaux’’ qui se malmenaient. Et lorsqu’il a tiré le pagne, qu’est ce qu’ils ont découvert ? Tenez-vous tranquille ! Il s’agit de deux fous qui, apparemment se sont donnés rendez-vous à ce lieu pour une bonne partie de plaisir charnel.
Les menaces faites par les trois jeunes hommes avec leur bâton pour les disperser, n’ont pas émoussé l’ardeur de l’homme fou qui continuait son show sur la folle et ne voulait la laisser sous aucun prétexte. Il a fallu que plusieurs personnes soient rassemblées devant l’inimaginable spectacle pour que les deux fous puissent se séparer et prendre chacun sa direction. Comme quoi, l’amour, c’est un tyran qui n’épargne personne. Deux fous qui se retrouvent à une heure du matin dans un jardin comme celui du carrefour Lègba pour tirer un bon coup, relève d’un grand mystère. Qui vivra, verra !