ENTRETIEN AVEC EL HADJ RABIOU GARBA SUR LA CREATION D’UN BUREAU DE FRET

El-Hadj-Rabiou-Garba« Les transporteurs que nous sommes ne reconnaissent  pas ce bureau de fret »

 Suite à la création d’un bureau de fret au sein des transporteurs des marchandises au port de Cotonou, des voix s’élèvent déjà pour contester la légalité de l’acte orchestré par certaines personnes. C’est le cas du transporteur El Hadj Rabiou Garba, premier vice-président de la Confédération des centrales et entreprises de transport des marchandises et des produits de carrières du Bénin (Cocetrac-Bénin) et représentant des transporteurs nigériens à Cotonou. Il s’indigne de la portée de l’acte qui, sur toute la ligne, ne respecte pas les procédures réglementaires à suivre.

Le soleil Bénin : El Hadj Rabiou Garba,  un bureau vient d’être créé pour assurer le fret des marchandises du port de Cotonou vers leurs destinations. En votre qualité de transporteur  Béninois,  quelles sont vos impressions ?
Merci pour l’occasion que vous m’offrez de parler. Effectivement je suis un transporteur. En plus je suis le premier vice-président de la Confédération des centrales et entreprises de transport des marchandises et des produits de carrière du Bénin (Cocetrac-Bénin) et représentant des transporteurs nigériens à Cotonou. Donc je suis en mesure de parler du transport. Pour vous dire la vérité, le bureau que certaines personnes viennent de mettre en place est un bureau de fret. Et le fret est la marchandise commandée par les opérateurs économiques. Et sur la plate-forme du port de Cotonou, il y a les opérateurs économiques béninois, nigérians, nigériens, burkinabès  etc. Donc le port de Cotonou est utilisé par les opérateurs économiques de ces pays. L’on ne doit en aucun cas, mettre de côté un seul acteur opérant sur la plateforme, en ce qui concerne la création de ce bureau.

Est-ce que vous applaudissez la mise en place de ce bureau de fret en tant que transporteur ?   
(Ndlr : Soucieux !…)  Si ce bureau de fret n’est pas un acharnement contre x, il devrait prendre en compte les pays dont je viens de citer les noms. Les marchandises du grand importateur Sébastien Ajavon devraient être prises en compte par ledit bureau. Il y a aussi les cimenteries qui constituent  aussi des lieux de fret et devraient être prises en compte par le bureau. Rien de tout ça n’est pris en compte et on nous dit que le bureau de fret mis en place concerne l’itinéraire du Niger seul. Je suppose que c’est le Niger qui a sollicité ce bureau, on doit quand même savoir qu’il a comme produit le souffre ou c’est un seul transporteur qui s’en charge. En vérité, je ne sais pas si ce bureau de fret est mis en place pour prendre en compte les marchandises des opérateurs économiques ou les marchés d’Etat. Donc si je prends ce bureau de fret en l’état, ses attributs n’ont pas de sens.

Que proposez-vous à la place de ce bureau de fret ?
Voyez-vous monsieur le journaliste, nous sommes au troisième millénaire où le marché de transport  est libéral. Pour cela, tout se fait entre l’opérateur économique et le transporteur. Car, un importateur ne peut jamais confier sa marchandises à quelqu’un qu’il ne connait pas ni en qui il n’a pas confiance. Donc dans les pays où nous sommes passés, il n’existe aucun  bureau de fret pour gérer quoi que ce soit. En temps normal, il peut exister un bureau qui va gérer les conflits entre le donneur d’ordre et le prestataire. Sinon que vient chercher un Directeur Général du Transport Terrestre(DGTT) dans une  affaire de création de  bureau fret ? Est-ce qu’il vit les difficultés des transporteurs ? En tout cas, si ce bureau est mis en place pour d’autres objectifs, je lui souhaite bon vent. Mais si c’est pour le secteur du transport, ce bureau n’a pas sa raison d’être. Je vous assure que nous les vrais transporteurs  et  transitaires ne sommes pas associés à cette organisation. Par conséquent,  les personnes indiquées ne sont pas  présentes à cette table. Est-ce que les importateurs ou leurs représentants qui ont confiance au port de Cotonou sont informés de la création de ce bureau ? La réponse à cette interrogation est purement simplement  non ! Donc transporteurs que nous sommes, nous ne reconnaissons pas ce bureau de fret. En tout cas, je mets le peuple surtout les vrais transporteurs en garde, car cette affaire de bureau de fret est une ingérence notoire dans notre secteur.

Votre mot de la fin
Merci monsieur le journaliste. Je voudrais que ceux qui ont initié ce que nous transporteurs considérons comme du ‘’désordre’’ revoient leur copie. Ils peuvent changer la dénomination et les attributs de ce qu’ils ont créé et le transformer à un bureau qui s’occupera des probables conflits qui surviendraient  entre les importateurs et les transporteurs pour le bonheur de nous tous.

Propos recueillis par François DJANDJO

Author: Charles

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