La pluie drue et subite qui s’est abattue par endroit sur certains quartiers de Cotonou ce mercredi 14 octobre était vraisemblablement le signe annonciateur d’une mauvaise nouvelle: la mort du l’ancien Président, Mathieu Kérékou. Décédé à l’âge de 82 ans, le caméléon, comme on le surnomme, a été l’homme dont le destin pourrait être assimilé à celui de son pays.
En effet, arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat le 26 octobre 1972, le jeune Kérékou alors 39 ans, a su mettre fin à l’instabilité politique qui régnait au Dahomey. A la tête du Conseil National de la Révolution (CNR), il renomme le pays qui devient en 1975 Bénin en lieu et place de Dahomey.
Le Général Mathieu Kérékou fera encore parler de lui en 1990. A la suite de la conférence des forces vives qui s’est déroulée sous son initiative du 19 au 28 février 1990, il change le destin de son pays. L’idéologie marxisme-léninisme est alors abandonnée et le libéralisme économique devient la nouvelle option idéologique du peuple béninois.
La réussite de cette conférence va faire tâche d’huile sur le continent africain. Ainsi, plusieurs pays tenteront vaille que vaille de rééditer l’exploit béninois. En 2006, le Caméléon de Kouarfa organise de fort belle manière les élections présidentielles qui portent Yayi Boni au pouvoir.
Pour immortaliser toutes ces œuvres, le Général Mathieu Kérékou mérite aussi bien que son nom figure au panthéon des héros de la République. Comme Béhanzin à la place Goho, le cardinal Bernardin Gantin à l’aéroport de Cadjèhoun ; le Stade de l’Amitié de Kouhounnou pourrait désormais porter le nom du natif de Kouarfa. Pourquoi pas.
« Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou » ?
Vouloir donner le nom du Général Mathieu Kérékou à une quelconque université pourrait susciter beaucoup de critiques dans le rang des intellectuels béninois. Pour la simple raison que le Général en dépit de ses nombreuses initiatives en faveur du peuple béninois, n’a vraiment pas le bagage intellectuel. Cependant, le stade de l’Amitié qui est l’une des vitrines du pays pourrait lui porter le nom de l’illustre disparu.
D’abord, parce qu’il accueille de nombreuses rencontres internationales de football et autres disciplines sportives. Aussi, c’est le temple du football béninois qui réunit tout le peuple béninois, toute catégorie, bord politique et toute région confondue. Et parce que le caméléon symbolise à lui seul l’unité nationale, c’est à juste titre que cet espace soit rebaptisé « Stade de l’Amitié Mathieu Kérékou ».
Ceux qui voyaient donc au nom « Kouhounou » un mauvais signe vu les catastrophes qu’on y enregistre par moment, pourrait bien s’en réjouir. On espère que le gouvernement du Dr Boni Yayi qui a déclaré 7 jours de deuil national va entendre le cri de cœur du peuple béninois qui souhaite immortaliser son « Madiba national ».
octobre 18, 2015
Je suggère plutôt un camp militaire au lieu d'un Stade