Noël, la fête chrétienne qui célèbre la nativité, approche à grands pas. A Cotonou, la capitale économique, les fidèles chrétiens s’attellent à célébrer la naissance de Jésus-Christ. Dans les marchés c’est la bousculade, chacun veut acheter quelque chose soit pour lui-même ou pour un proche. Ce, malgré la morosité ambiante et la misère qui gronde partout dans le pays.
Au marché Dantokpa, le plus grand marché de Cotonou, le soleil est au zénith. Le marché est plein à craquer. Les gens se bousculent. Les klaxons de motos et de véhicules fusent de partout. Les commerçants aux abords du marché courent après les passants pour leur présenter leurs marchandises. Vendeur de sapin et d’objets décoratifs, Ibrahim Koanda discute avec deux dames. Elles se renseignent sur les prix des objets décoratifs. Apparemment elles ont déjà leur sapin mais il leur manque quelques objets d’ornement. Après quelques minutes de discussion, ils s’accordent sur le prix. Le commerçant emballe les achats. Monsieur Koanda dit que cette année son commerce ne marche pas parce que les acheteurs de sapins sont rares. « Depuis le matin, je n’ai pas encore vendu beaucoup. Les clients viennent demander le prix des sapins mais ils n’achètent pas. Ils trouvent que c’est trop cher », indique le jeune homme. Pour lui, la situation économique très tendue du pays fait que beaucoup veulent faire la fête dans la sobriété. Non loin de Ibrahim Koanda, nous rencontrons sefou Abdoulaye, vendeur ambulant de chaussures. Vêtu d’un haut blanc, bonnet vissé sur la tête et une serviette sur l’épaule, le jeune commerçant se faufile entre les engins et les passants pour présenter sa marchandise. Il est 14h00. Le vendeur de chaussures confie que « de 7h à maintenant, j’ai vendu pour 30 000 FCFA de marchandises. Alors que des années en arrière, en décembre de 7h à midi, je pouvais en vendre au moins 100 000 FCFA. Mais ces deux dernières années ça ne va pas du tout. Le commerce ne marche plus ». A l’entrée d’une boutique, dans un parking, deux étudiantes achètent des objets d’ornement de leur arbre de Noël. Elles veulent organiser un arbre de Noël pour les enfants de leur quartier. « Nous sommes au marché pour faire des achats pour l’arbre de Noël que nous allons organiser pour tous les enfants de notre quartier. Nous voulons partager des moments de bonheur et de joie avec tous les enfants en général mais en particulier les enfants vulnérables. On veut aussi montrer que malgré la situation qu’on vit on doit garder le sourire », a laissé entendre Jamila Clémentine Sagbo. Au marché de akpakpa, l’ambiance est au rendez-vous. Impossible de marcher sans se faire bousculer. Chaque commerçant fait tout son possible pour attirer la clientèle. De l’entrée jusqu’à l’intérieur du marché, les commerçants poursuivent les clients. Par moment cela devient du harcèlement. Accompagnés par ses deux enfants, madame Dominique Noumonvi est venu faire des achats. Ils sont présents sur les lieux pour s’acheter de nouveaux vêtements pour la Noël. « Je suis venu avec mes enfants pour acheter leurs habits de Noël. Nous n’allons pas fêter comme les années passées. Nous allons aller à l’église. Après cela nous irons saluer nos proches c’est tout ce qui est prévu chez nous cette année », a laissé entendre la mère de famille. Son fils âgé de 10 ans, espère que le jour de la fête des enfants il recevra un vélo du père noël. Quant à sa sœur aînée âgée de 12 ans, elle souhaite recevoir une tablette des mains de Papa Noël. Comme quoi, malgré la morosité ambiante qui caractérise le pays, la fête de décembre se célèbrera sur l’ensemble du territoire.
Sonia Abadagan