Entre injustice et ingratitude, le meilleur journaliste sportif béninois encore en activité est décédé. Même ceux qui pendant bien d’années ont arboré leur costume d’hypocrisie pour ne pas reconnaitre publiquement le mérite, l’intellect, le talent et surtout la culture sportive et générale de François Mensah sont obligés de le faire. Il force l’admiration. Je le vois encore, avec sa frêle silhouette, en train de me relativiser une de ses mésaventures professionnelles en ces termes : « quand on prend Sessègnon pour remplacer Zidane, le rendement de l’équipe ne sera plus le même ». Suivez mon regard et vous comprendrez ma préoccupation. De Océan Fm à Canal 3 en passant par Radio Tokpa, François Mensah fait des émules, en témoignent l’émotion que sa disparition a créée au sein de la population. Tel un roi, Chesco s’en est allé en douce après seulement quelques jours passés sur le lit d’hôpital à lutter contre une maladie qui l’a certainement rongé pendant bien longtemps.
Que celui qui ne reconnait pas le talent fou de l’homme, lève le petit doigt. De la trempe des humains ayant marqué leur courte existence, François Mensah est venu comme Jésus de Nazareth, Thomas Sankara, Bob Marley et tous ces grands, partis très tôt dans la trentaine. On se demande toujours pourquoi ils choisissent cette période pour de 31 à 33 ans pour tirer leur révérence. Mais les faits étant têtus, le même phénomène se produit et se répète à chaque fois avec des talents purs qui s’éteignent à cet âge, en douce, surtout après une courte maladie ou après une tragédie. Son courage et son audace feront école comme ses pics vont, à n’en point douter, manquer à la classe politique qui l’adore autant qu’elle le craint. Même au-delà des frontières, ton nom résonne et ton talent a éclaboussé et crevé l’écran de Canal 3. Le vide créé par ta disparition est grand et c’est l’émission ‘’Actu Matin’’ qui en souffrira. Pour longtemps d’ailleurs. Repose en paix. On se reverra dans l’autre monde.
octobre 3, 2014
Bien rédigé, Bravo pour l’article