Gbadamassi et Koutché complotent contre Yayi

Les déclarations tapageuses et oiseuses auxquelles se livrent certains caciques du pouvoir en place commencent par desservir Boni Yayi qui a plutôt besoin de quiétude pour parachever son mandat et s’en aller. Mais lui donner le titre de roi, comme le font députés et ministres, est simplement un complot contre celui qui a confié à Obama et au Pape Benoît XVI qu’il fera ses bagages de la Marina en 2016.

Rachidi Gbadamassi et Komi Koutché. Le premier député et le second ministre de son Etat ont choisi, il y a quelques jours, les pauvres populations du nord pour se livrer à un exercice ignominieux, pénible et périlleux pour, soit disant aider le président Boni Yayi, alors que les mots choisis pour la circonstance les placent en adversaires premiers du chef de l’Etat. En effet, lorsque le député Rachidi Gbadamassi affirme : « certains passeront vous dire qu’ils sont candidats et qu’ils ont le soutien du chef de l’Etat. Répondez-leur que le roi n’a pas encore laissé le trône ». Abomination ! Péché constitutionnel ! Et pour ceux qui ne le savent pas encore comme le député de Parakou, Boni Yayi n’est pas un roi, mais un président de la République élu par le peuple et pour servir le peuple. En l’érigeant au titre de roi, le député en question a un problème lexical car, en démocratie, on ne parle point de roi mais de président.

Aller ensuite jusqu’à le placer maladroitement sur un trône constitue pour Rachidi Gbadamassi un réel défaut nostalgique puisque pour assouvir son désir de royaume, il faille qu’il se rabatte sur Nikki, Abomey ou encore Hogbonou où la royauté en ce XXIème siècle a encore un sens et une place. Se tromper ainsi d’époque, de cible et de syntaxe est dangereux et en place l’auteur dans la caste des ennemis de la démocratie. Le plus grave est qu’il s’agit en fait d’un complot contre Boni Yayi, qui sait plus que tous, qu’il n’est ni un roi et qu’il n’y a ni trône à la présidence de la République. Le deuxième problème syntaxique se trouve exactement là. Même si le fauteuil à la Présidence est si douillet et moelleux, il ne vaudra jamais un trône dont seule la mort pourrait séparer le souverain. Et en parlant comme le fait Gbadamassi, on est en droit de penser qu’il souhaite même la mort du chef de l’Etat puisqu’il le rend inséparable de son trône avec des dérapages du genre, « on ne remplace pas un roi ».

En outre, le ministre Komi Koutché avec son apparence et son air d’intellectuel taillé sur mesure, déçoit plus d’un de ses compatriotes qui ont finalement compris que l’habit ne fait pas le moine. En effet, l’actuel ministre de la communication s’est aussi comme le député Rachidi Gbadamassi égaré dans des démonstrations à donner du tournis à ceux qui l’adulent. Avec des mots comme la fin d’un mandat ou la fin d’un régime ne sonne pas le glas de ceux qui sont du régime en place, le ministre Komi Koutché sème la confusion dans l’esprit de ses compatriotes. La plus grande question qu’il devrait se poser avant de lâcher de tels propos, est de savoir si le Bénin, son pays, a besoin de telles déclarations en ce moment. Pour les observateurs avertis, voici l’écho que font ces mots de Koutché. Les esprits éclairés croient que K au carré, entendez Komi Koutché, voudrait dire que la fin du mandat de Boni Yayi en 2016 n’est pas la fin politique de l’homme du Changement ; en somme, il pourrait se représenter pour un troisième en étranglant la constitution du 11 décembre 1990. Si ce n’est pas la substance de ses idées, que le ministre sache alors qu’il a fait une gaffe car de l’idée originelle, il serait passé à l’antiphrase en disant simplement le contraire de ce qu’il pense. Seulement, on est encore en droit de se demander aussi l’opportunité de ces déclarations de Rachidi Gbadamassi et Komi Koutche si ce n’est de semer la zizanie au sein de la population qui n’a besoin plutôt que de la fin du délestage, de la solution à la crise économique et de la réussite des enfants aux examens de fin d’année.

C’est de cela qu’il est question. Ce qui devrait servir Boni Yayi est alors devenu un complot contre lui, car les populations verront en sa personne le fossoyeur de la démocratie. Avec un peuple transformé depuis 2006 en loup-garou à cause de propos mal pensés et élaborés n’attend qu’un détonateur pour oublier sa patience légendaire. Qu’on apprenne à se taire quand on est proche du pouvoir et dans le secret des dieux. C’est de cela qu’il est question.

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