Le Bénin tout entier s’est donné rendez-vous à Grand-Popo pour accompagner François Mensah à sa dernière ce samedi 18 Octobre 2014. L’émotion était à son comble.
Le nombre de personnes qui ont effectué le déplacement à Grand-Popo pour l’inhumation de François Mensah était incalculable. Les gens sont venus de partout pour accompagner l’ami Tchesco, le dur, dans sa dernière demeure. François Mensah a été inhumé comme un Président. Une inhumation digne de son talent. Ce fut une rude épreuve. La séparation fut pénible à vivre pour sa famille, ses compagnons de travail et pour l’ensemble des personnes qui ont fait le déplacement à Grand-Popo. Des pleurs, il en a eu abondamment. A l’annonce de son décès, c’est toutes les couches de la société qui lui ont rendu un vibrant hommage. Personnalités publiques, Politiciens de tout acabit, syndicalistes, journalistes, le monde du sport béninois, les organisations de la société civile, etc. Tous sont allés exprimer au groupe de presse fraternité leurs vives émotions et présenter leur sincères condoléances à la famille éplorée. La plupart ont signé le livre des condoléances et promis soutenir la femme et la fille de l’illustre disparu. Le groupe de presse Fraternité n’a pas fait les choses à moitié. Il a mis les moyens qu’il faut pour accorder à François Mensah, un hommage digne de son rang et de son grand talent mondialement reconnu.
Extrait du discours de Malick Gomina lors de la cérémonie d’hommage au groupe de presse Fraternité le vendredi 17 octobre.
On n’a nul besoin de t’inventer des qualités. Des hommages dignes des princes et des grands hommes que spontanément le peuple, ses dirigeants, tes amis t’ont rendus et te rendent suffisent et démontrent à souhait que c’est véritablement un bon gars qui s’en va. Mesdames et Messieurs, en homme de foi comme vous, je crois fermement que Dieu est joie. Je crois que Dieu est espérance. Je crois qu’il est félicité. C’est pourquoi, il ne peut pas ne pas y avoir au ciel où François nous précède, des stades de football, des micros, des ballons, des stylos. En attendant que nous nous reposions tous sur ces stades célestes pour d’éternels et succulents commentaires, je voudrais remercier vous tous qui avez compris que le meilleur but que nous pouvons marquer pour venger cette mort prématurée de François Mensah est de faire en sorte que sa fille et son épouse n’en souffrent pas matériellement. En tout cas, je prends le ferme engagement, que le groupe que je dirige jouera pleinement sa partition. Que me reste-t-il encore à dire François ? Rien. Sinon Ciao l’ami Francesco.
Mots du Ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Simplice Codjo Dossou
Chère population ici présente. Personnel de cette géante télévision nationale. Une perte. Une perte certes mais aussi, c’est un gain. Car François part certes, mais pas négativement. Il a laissé quelque chose. Il a semé quelque chose dans notre vie. Il a laissé un témoignage : il n’a pas vécu inutilement. Et c’est cela, ce qui importe aujourd’hui. Et c’est ça surtout qui a rassemblé tout un chacun de nous. C’est ça, ce que nous lui reconnaissons tous ensemble. La mort quand à elle n’est que le rendez-vous de tous les vivants, nous dit la parole de Dieu. Tous qui vivent sur cette terre viendront à ce grand rendez-vous. Grands et petits, riches et pauvres, autorités ou non, esclaves ou libres. Tous viendront à ce rendez-vous. Et comme il n’y a personne pour dire le contraire et que tous consentent de ce que, ce rendez-vous, nous y serons tous un jour Que nous puissions dès lors sécher nos larmes et savoir une seule chose : c’est le temps de François qui est arrivé. Que le personnel sache une chose : quand une porte se ferme, Dieu en ouvre toujours une plus grande. Des hommes comme François, Dieu vous en donnera. Ayant les mêmes talents ou plus de talents que François, Dieu vous en donnera pour que l’animation qui réjouit le cœur des béninois que nous sommes, cette animation puisse continuer. Que sa femme et sa fille sachent que le Bénin est derrière eux, que le Dieu de François ne les abandonnera jamais. Merci à vous.
Allocution de Noel Mensah, le frère de François Mensah venu du Sénégal, représentant la famille
Mesdames, Mesdemoiselles et messieurs, chers autorités, chers parents. Dans toute chose, rendons grâce à Dieu car il est au début et à la fin de toute vie sur cette terre. Aujourd’hui, nous sommes réunis parce qu’il s’agit de François Mensah. Et oui, l’artiste est parti. Il nous a quittés emportant avec lui un talent incommensurable. Oui, François était un grand des médias au Bénin. Nous nous sommes revus, il y a quelques mois, en janvier, lors de mon dernier séjour à Cotonou et loin de moi à penser que je reviendrai en si peu de temps pour le mettre en terre. Le Baobab s’est écroulé. Dieu a donné. Dieu a repris. Le Bénin tout entier pleure un journaliste émérite. La station Canal3 est en deuil. Nous sommes en deuil. A travers les médias, François a su donner un sens à sa vie. Il fut un exemple. Sa rigueur et sa compétence dans le travail découlent de la bonne éducation qu’il a reçue. Permettez-moi de rendre hommage à sa défunte mère. En effet, j’ai été élevé et éduqué par sa maman. Que la terre lui soit légère et qu’elle repose en paix. François ou Francis comme nous aimons l’appeler habituellement, tout le Bénin te dit merci. Merci pour tout. Mes frères du Sénégal, mes frères des Etats unis qui ont fait le déplacement, ceux de la France, en cette douloureuse circonstance, nous vous demandons de garder le courage et le sang froid. Par ma voix, François, nous te souhaitons un bon séjour et un bon repos. Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années. Frangin, repose en paix.
Mots de Dieudonné Lokossou, représentant les syndicalistes du Bénin
Merci pour nous avoir donné l’occasion de dire nos derniers mots à l’adresse de l’illustre disparu qui est bien connu dans le milieu syndical. Je crois que depuis le premier octobre, François Mensah a déposé la plume. C’est une grande voix qui s’est éteinte dans le milieu médiatique béninois. Mais il ne sera pas oublié parce que malgré son âge, il a dit beaucoup de choses. Il a redressé beaucoup de choses sur le plan moral, sur le plan social, sur le plan politique dans notre pays malgré les menaces de toutes sortes. Nous sommes tous des objecteurs de conscience et nous savons de quoi nous parlons. Canal a été pour nous une station phare, une station qui a servi d’exemple à travers les reproches des journalistes de Canal. Ce qu’on peut leur reprocher, sans eux et les confédérations syndicales, notre démocratie serait déjà enterrée. C’est pour cela que je salue, du haut de cette tribune, la mémoire de notre illustre disparu dont la voix a traversé nos frontières. Les salves matinales qu’il envoie à partir de Mènontin tombent toujours à la bourse du travail et nous prenons ça comme des tasses de café pour corriger nos mœurs parce qu’il ne critiquait pas pour critiquer. Il disait un certain nombre de vérités qui ne plaisaient pas à tout le monde. Nous savons qu’à la mort, au décès de quelqu’un, on vient faire des éloges, mais ce que nous venons dire ici de François (pleurs) sort de notre cœur et est d’une sincérité parfaite. Je voudrais que les journalistes, les confrères de François, dans cette douleur, qu’ils puissent retrouver la voix de nous aider, parce que nous sommes à des moments difficiles où on a encore besoin des services de François. Malheureusement, il a été rappelé prématurément. Nous allons prier pour lui pour que de là où il est, il puisse nous aider à aller de l’avant. Au nom de toutes les confédérations des travailleurs et syndicats du Bénin, je voudrais m’associer aux douleurs de la famille et de ses confrères et présenter mes sincères condoléances à tout le monde. On n’a pas besoin d’être ministre. Ce que j’ai vu ce soir dépasse l’entendement. Ça veut dire que la plume peut aussi porter loin l’homme. Donc François a été un exemple et Canal doit se réjouir des prestations qu’il a put fournir de son vivant. Et nous sommes prêts au niveau des confédérations à nous associer à toutes les actions que vous voulez faire à l’endroit de sa famille. Je vous remercie.