Aujourd’hui 3 mai 2024 est célébrée la 33e Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette commémoration fut décrétée en 1991 à Windhoek. Le Bénin ne sera pas absent de cette célébration malgré la situation difficile de sa presse.
En 1993, l’Assemblée générale des Nations unies l’a instaurée, pour affirmer le rôle essentiel d’une presse indépendante et pluraliste, pour le maintien de la vie démocratique d’un pays. L’objectif est de promouvoir l’information comme un bien public dans un paysage médiatique généralement menacé.
Comme chaque année, cet évènement au Bénin ne passe pas inaperçu. La situation de la liberté de la presse, d’un continent à l’autre varie. Le haut du pavé est détenu par des pays comme l’Iran, la Birmanie… Mais comment ne pas évoquer des pays comme l’Egypte, le Soudan… qui font figure de fossoyeurs de cette liberté d’expression dans le monde. A côté de ces moutons noirs, on peut citer des pays comme les Seychelles, le Cap-Vert. On ne peut cependant pas manquer aussi de souligner le cas du Mali, du Burkina Faso et dans une certaine mesure le Bénin en proie aujourd’hui à une situation qui impacte le métier de journaliste. Des Etats soumis à une répression d’opinions dès qu’on ne va pas dans leur sens.
Selon certains observateurs de la scène politique, alors que le Benin était considéré jusqu’à une date récente comme l’une des réussites du continent africain pour la liberté de la presse, l’avènement de la rupture n’a pas du tout rendu service à la presse. Si tous les contrats sont coupés, le code sur le numérique a occasionné l’interpellation et l’emprisonnement de plusieurs journalistes. Si dans l’une de ses déclarations, le Chef de l’État lui même a reconnu que la presse béninoise est dans une situation précaire, jusqu’à présent rien n’est fait concrètement pour améliorer son sort. L’aide de l’État à la presse privée est coupée depuis 2016 et personne ne sait ce que devient le fonds censé donner un coup de souffle aux organes de presse.
Quant aux réformes annoncées, aucun acteur des médias ne peut lever le petit doigt pour affirmer qu’il connaît son contenu. A tout ceci, s’ajoutent de sérieux risques en matière d’accès à l’information par les journalistes. La vie des organes de presse est catastrophique, obligeant les responsables à dégresser leur effectif voire fermer la baraque. Rares sont ceux qui continuent de paraître aujourd’hui.
On peut tout de même se réjouir du rang honorable qu’occupait le Bénin des années auparavant. Le Bénin occupe le 112è rang au classement mondial 2023 de la liberté de la presse publié par Reporters Sans Frontières (RSF). C’est une progression de 9 places par rapport à l’année 2022, mais qui fait stagner le pays dans la zone “orange sombre” synonyme de “situation difficile” selon les auteurs. On souhaite donc ardemment que cette donne s’améliore à l’avenir.
Joseph kintossou
Le Soleil Bénin info