Même si le peuple béninois est souvent caractérisé par une amnésie, il se souvient tout au moins que dans un passé récent, le chef de l’Etat béninois et son gouvernement se sont lancés dans une campagne un peu bizarre où ils ont demandé aux chefs religieux et coutumiers de prier pour faire tomber la pluie. En son temps, c’est la prospérité par le coton qui obsédait les responsables et autorités jusqu’à ce qu’ils ont même mis des moyens financiers à la disposition des prêtres, pasteurs et autres vodounons afin qu’ils puissent demander au ciel de pleurer.
La grande question pertinente que certaines âmes éclairées se sont alors posées était de savoir comment on peut demander la pluie en saison sèche. Mais comme nul ne peut arrêter la machine gouvernementale dans ses déboires répétitifs, prières, invocations et rituels allaient bon train. Le ciel en ce moment n’a pas bougé d’un iota car, lui là-haut a sa logique, même si ce sont les hommes qui devraient en avoir plus car étant dotés de bons sens et d’intelligence.
Le ciel, disais-je, n’a pas pleuré en ce moment. Mais aujourd’hui que le même ciel veuille bien exaucer nos prières, que dis-je, leurs prières, il pleure sans arrêt sur le sud Bénin, surtout sur la ville de Cotonou et ses environs où nul ne cultive ni maïs, ni patate. Pourtant, il pleut sans cesse et à tue-tête. Même le mois de juillet qui, par empirisme, est caractérisé par un vent frais, doux avec une fine pluie sans conséquences graves, s’est dérobé à la règle.
On assiste alors à des tonnes et des tonnes de m3 qui se déversent sur la partie méridionale du Bénin et le peuple en détresse regarde d’un œil accusateur le président Boni Yayi et son gouvernement en leur demandant de tout faire pour instruire encore prêtres, pasteurs et vodounons afin qu’ils arrêtent ce qu’ils ont provoqué.
Devant la colère du ciel et des dieux, nul ne résistera. Pourvu que nous ne soyons pas emportés par les flots dans le lac Nokoué complètement embourbé mais prêt à accueillir des visiteurs insolites et cadavériques, victimes de l’imprudence des uns et de l’égarement des autres. On ne suscite pas la pluie. Elle a sa période pour venir à la rencontre de son compère la terre. Que les pollueurs viennent payer ! Erreur individuelle, prix collectif.
Je le jure !