Yayi est fâché. Le roi est en colère. Le chef n’a pas du tout aimé la lettre à lui adressée par le député Léon Basile Ahossi. Une lettre qui indique au chef que son ami et allié Karim Chabi-Sika est complètement assis sur des œufs pourris.
Le meilleur défenseur des causes perdues de Yayi à l’Assemblée a mis son nez où il ne fallait pas. Le vent de la corruption a soufflé chez lui et il n’a pas pu résister. Vautré entre deux sociétés sœurs dentelées et armées jusqu’aux ongles pour ronger les fonds publics alloués au Cos/lépi, Karim Chabi Sika ne savait pas que rien ne se cache sous le soleil et que tout le monde finit par tout savoir. Ces deux sociétés, l’une au Bénin et l’autre, à l’étranger, fonctionnent parfaitement en vase communicant pour le bonheur du député défenseurs des causes perdues du chef de l’Etat. Quand l’anachronisme s’installe dans la gestion des affaires d’Etat, le roi peut répondre à une lettre reçue depuis septembre 2014.
Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de dire aux béninois qu’une malversation couve sous la cendre Cos/lépi et qu’en plus, un député le lui aurait révélé par une lettre ? Pourquoi avoir répondu en menaçant l’honorable qui, dans le cas d’espèce, n’a commis le grand péché d’avoir parlé pour sauver la nation ? C’est à croire que dans ce pays, il y a certains qui peuvent voler en quiétude, alors que d’autres, en ressentant simplement l’odeur de la corruption, sont automatiquement envoyés derrière les verrous.
Ce Bénin à double vitesse conforte la thèse de régionalisme, tant évoquée par certains hommes politiques. Les uns peuvent aller en prison, tandis que les autres trouvent leur défenseur à la présidence de la République. C’est cela le Bénin d’aujourd’hui.
Je le jure !
Par Clarence DABANI