La corruption électorale plus dangereuse que le Sida

La corruption est l’un des fléaux qui représentent de véritables goulots d’étranglements à l’émergence du continent africain. C’est une hydre tentaculaire plongeant ses serres voraces partout et fouillant dans tous les secteurs. Elle fait autant de ravage que la peste et le sida.

En effet, la corruption secrète entretient la pauvreté tant matérielle qu’intellectuelle. Lorsqu’un pays choisit de faire de ce mal la norme et non pas l’exception, son économie se trouve anémiée. L’hémorragie financière ne profite qu’à une minorité qui s’enrichit allègrement au grand dam du peuple. Cette situation ralentit la croissance économique et par conséquent accentue la misère.

Quand la gangrène atteint le sommet de l’appareil étatique, elle devient incurable et c’est la crise économique qui s’ensuit. Qu’il vous souvienne que Joseph Désiré MOBUTU SESEKO, dictateur du Zaïre (RDC) de 1965 à 1997 a volé dans la caisse de son pays 4,2 milliards de dollars tandis que Sani ABACHA, tyran sévissant au Nigéria jusqu’en 1998 a détourné 6 milliards de dollars de fonds publics.

Ces derniers auraient pu aider à améliorer les convictions de vie des populations. Hélas ! Tel n’a été le cas puisque ces deux tyrans ont préféré vivre sur leur île d’opulence malsaine au milieu d’un océan de misère. En outre, la constitution n’assure pas l’alternance politique. Pour un bon nombre de présidents africains, il est inconcevable de perdre des élections organisées par soi-même. Ainsi, ils n’hésitent pas à faire usage des moyens de l’Etat (moyens financiers et matériels) afin de s’assurer les suffrages du peuple.

Un peuple qui, méprisé et grugé pendant des lustres, n’attends que les campagnes pour prendre sa revanche en troquant ses voix contre des présents (sacs de riz, paquets de sucre, tonnes de ciment, etc). La corruption électorale est aussi suicidaire que la corruption économique. Les politiciens usent de leur pouvoir pour acheter la conscience des électeurs qu’ils affament durant leur règne.

Puisque nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, le peuple subit passivement les conséquences de son immaturité. Enfin, cette pathologie constitue une sérieuse menace à la paix. Elle développe chez le peuple des sentiments de frustrations qui se soldent par des mouvements de révolte. La désobéissance civique se révèle une arme puissante pour se venger des bourreaux, c’est-à-dire les dirigeants corrompus jusqu’à la moelle épinière.

A titre illustratif, les crises sociales et les rebellions armées qui, tel le tsunami, ont emporté beaucoup de dictateurs corrompus. C’est bon que le peuple assagisse ses dirigeants véreux, c’est encore mieux qu’il porte son choix sur des hommes éclairés, intègres qui font de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille. Cela est un impératif pour le développement harmonieux de l’Afrique.

Author: Charles

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