La couardise des hommes politiques béninois

Au Bénin, à part Candide AZANNAÏ, je crois que nous n’avons pas d’hommes politiques courageux comme Laurent GBAGBO. Et pour cause, à dix neuf (19) mois des présidentielles de mars 2016, tous ceux qui ambitionnent briguer la magistrature suprême sont habités par la peur. Ils ont tous peur de dire : « Je suis candidat ». Ils ont peur de parler, de recevoir des bains de foule. Ils ont peur de dire aux populations qu’ils sont l’alternative pour 2016. Ils ont peur de défendre un idéal à travers des débats d’idées comme ça se passe en France et aux Etats-Unis. Ils attendent tous un mot d’ordre. Mais de qui ?

Dans un style métaphorique exceptionnel, un ministre de la république a osé justifier ce mutisme suicidaire de certains hommes de la majorité présidentielle. Il a dit ceci : « Si Yayi Boni dit d’aller à gauche, tout le monde va à gauche. S’il dit d’aller à droite, tout le monde va à droite. S’il dit par terre, tout le monde se couche ».

Cette déclaration comique illustre pleinement la qualité des politiciens béninois. Au lieu qu’on ait des animaux politiques capables de s’affranchir, ce sont des robots politiques que nous avons. Des gens qui sont télécommandés et qui agissent fidèlement selon les humeurs et l’onction du Chef de l’Etat. Quand YAYI leur dit d’aller à droite, ils vont à droite. C’est triste pour mon pays. Car, nous avons des politiciens dépourvus de raison. Des hommes et des femmes qui, se disant technocrates, caressent l’illusion d’être le quatrième président de l’ère du renouveau démocratique sans toutefois, avoir le courage d’opiner sur les vrais problèmes de la nation. Ces trouillards qui se contentent seulement d’opiner sur les réseaux sociaux par le truchement des pseudonymes m’amènent à dire qu’au Bénin, la politique est tout sauf une science.

Quand quelqu’un finit de rêver, il se lève et dit qu’il est aussi « candidat ». Ne me demandez pas ce que ceux-là viendront vendre sur le marché électoral. Vous le savez mieux que moi. Vous savez bien qu’au Bénin, les candidats viennent vendre seulement leurs étiquettes politiques, leurs origines, leur genre, leurs titres de général, de banquiers, d’hommes d’affaires et j’en passe. A mon humble avis, je crois que la science politique aurait voulu que les présidentiables confrontent leurs idées sur les chaînes de télévisions et de radios afin d’offrir aux populations la possibilité de faire, à la date fatidique, un choix responsable. Mais, dans le contexte actuel, le choix du prochain président risque se faire avec des considérations farfelues du genre : « Votez pour moi parce que je suis un natif de telle ou telle région… Votez pour moi parce que j’ai occupé, de par le passé, telle fonction ministérielle ». Que ces couillards qui manquent de courage sachent que les Béninois ne sont pas des robots électeurs. Au moment opportun, ils vont pouvoir choisir un président qui n’est pas un robot politique. C’est ce que je crois. Et, si vous n’êtes pas d’accord avec moi, jetez-moi la première pierre.

Joël Samson BOSSOU

Author:

Share This Post On
468 ad

Submit a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *