J’ai évalué il y a 24 ans avec le docteur Georges Agbahoungba, l’ingénieur forestier émérite les neuf premières années de la journée nationale de l’arbre au Bénin.
Quand je regarde la valeur paysagère de mon pays aujourd’hui, j’ai beaucoup d’amertume et de peine. Je garde pour moi le fond de ma pensée face à cette culture du dédain pour la patrie et l’affairisme vert ou l’inconscience voire l’inconsistance de certaines personnes à qui on confie de hautes responsabilités de l’État sans au préalable s’assurer de quoi ils sont capables.
Le Benin n’est pas seulement comme un désert de compétences, au moins on y trouve des oasis de vraies compétences gaspillées, mais un pays dont le système de gouvernance des ressources naturelles a fait l’option de le transformer en un vrai désert écologique.
Combien d’hommes politiques possèdent une plantation d’arbres ? Combien de ministres, de députés, de maires, de hauts fonctionnaires qui amassent des sous ont des plantations ? Combien d’agents forestiers ont des plantations privées ? Ils vont encore piquer une colère. Mais ce qui m’enchante c’est qu’ils savent que je ne produis pas en l’air même si l’air alimente mes inspirations.
Pourquoi des écoliers veulent être douaniers ou agents forestiers ?
Pourquoi les hommes politiques, leurs épouses et autres protégés vivent de l’exploitation forestière dans un pays non forestier?
Où est la foresterie urbaine dans nos villes? Le voyeurisme écologique existe et est patent.
Vive l’hypocrisie écologique.
J’en parle parce que TOMETY est un nom hautement écologique qui signifie l’arbre qui vit dans l’eau ne peut souffrir de stress hydrique. Mon mémoire de DEA soutenu en 1994 a porté sur les forêts de palétuviers de la lagune côtière pour honorer ce nom Tomety que je porte avec une fierté africaine insondable. Gratitude à mes ancêtres car ils ont compris ce qu’est l’écologie avant le premier agronome et écolo-politologue que fut René Dumont, un monsieur dont je respecte l’ouvrage * l’Afrique noire est mal partie*, un ouvrage d’avertissement mal compris par certains faux et vrais défenseurs de l’africanité.
Arrêtons de nous mentir. Il faut que cela cesse !