Quel que soit la durée de la nuit, le soleil finit toujours par apparaitre, renseigne un proverbe populaire fon. Ainsi, l’affaire PPEAII qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive sous le régime Yayi vient de connaitre son épilogue. Après plusieurs mois de combat juridique et judiciaire, le droit vient d’être dit au grand bonheur des mis en cause que sont Barthélemy Kassa, Rock Niéri et consorts.
Le verdict tant attendu dans le cadre du dossier PPEAII, des Pays-Bas est tombé hier. En prononçant un non-lieu dans cette affaire qui aura tant agité la République, le juge d’instruction du Tribunal de Première Instance de Cotonou a définitivement et totalement lavé l’honneur des mis en cause à savoir Barthélemy Kassa, de Rock Niéri contraint à quitter le pays et dont le nom avait été injustement traîné dans la boue et bien d’autres encore.
On se souvient comme si c’était hier que ces compatriotes ont été couverts de toutes sortes d’injures dans cette affaire dans laquelle leurs responsabilités n’étaient nullement engagées. Du recoupement des informations, c’est le ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Komi Koutché qui est au cœur de cette affaire. En marge des accusations fusant de partout à l’époque, l’honorable Kassa Barthélémy, accusé dans le dossier, avait publiquement mis à l’index Komi Koutché.
Selon Kassa écouté le 10 août 2015 par la commission spéciale du Parlement devant étudier la demande de levée de son immunité, le député a déclaré qu’il n’est pas celui qui signait les décaissements qui vont au trésor public; C’était plutôt son ancien collègue de l’Economie et des finances Komi Koutché qui s’occupait de ce genre de tâches. De ce fait il avait opposé qu’il ne saurait être le seul à être écouté par les commissaires. Cette déclaration de Kassa a forcé un ajournement de la procédure soldée plus tard par l’échec de la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Kassa. La rapidité avec laquelle le Ministre des finances décaissait les fonds renseigne à suffisance sur son intérêt dans ce projet d’où sa responsabilité.
Mais à l’époque, Komi Koutché formait avec l’ancien chef de l’Etat, Boni Yayi un tandem pour les coups fourrés. Comme ils étaient les ‘’seigneurs’’ au moment des faits, personne n’a pu leur demander des comptes en son temps encore moins les inquiéter. Quand bien même les deux rapports de deux cabinets commis pour auditer la gestion du PPEAII ne remettent pas en cause la régularité des procédures d’attribution des forages qui, il faut le préciser, ont été réalisés, cela n’a pas empêché le régime Yayi d’abattre leur cible.
Alors les victimes expiatoires ont été identifiées: Rock Niéri ; Barthélemy Kassa et consorts dont les noms et l’honneur ont été traînés dans la boue pour le plaisir des princes d’alors en vue de satisfaire un machiavélique dessein politique, mais que Dieu a cassé à l’assemblée et la présidentielle dernière soldé par l’élection de Patrie Talon au pouvoir. Avec le non-lieu du juge, c’est désormais clair. La procédure d’attribution des forages en question ne souffre d’aucune irrégularité.
Pour rappel
L’affaire PPEA II qui s’est éclatée en avril 2015 avait dégradé les relations diplomatiques entre le Bénin et les Pays-Bas. Convoqué expressément par le Chef du gouvernement néerlandais à venir s’expliquer sur cette affaire, le Président de la République d’alors, Boni Yayi n’avait eu de choix que de présenter les excuses publiques du Bénin au Pays-Bas. A l’avènement du régime Talon, de nouveaux contacts ont été pris avec les autorités néerlandaises pour relancer le projet.