La pauvreté a une origine culturelle

Nous dormons les yeux ouverts avec un ronflement de l’homme essoufflé alors que nous n’avons relevé aucun défi de développement en six décennies. Les plus rusés de la cité qui ont pu s’en mettre plein les poches sont dans leurs ambiances jubilatoires faites d’arrogance et pourtant, ils n’ont même pas inventé une aiguille. Ils sont des chasseurs.

Nous sommes pauvres parce que notre état d’esprit est très pauvre et alimenté par un ardent désir de dominer et de faire souffrir. Nous aimons faire subir au nom de notre culture de tortionnaires des valeurs et des êtres. C’est le bourreau qui passe pour un sauveur dans la repentance. Tout le monde est témoin des excès et ça ne s’oublie pas, c’est écrit dans le cosmos et pas seulement vu par les hommes.

La ruse et les injustices ce ne sont là que des tactiques de ceux qui se croient plus intelligents que les autres. Nous savons tous nous mettre en rage quand on suce démesurément nos sangs. Nous avons droit aussi à l’aisance de nos sueurs, souffrances et sursauts d’amour. De grâce, ne nous rendez pas extrémistes. Nous savons dire NON à la violence sous toutes ses formes mais nous sommes patients encore.

A toi mon frère, à toi ma sœur! Chaque Béninois trouve le mal en l’autre et pourtant il célèbre lui-même le mal qui est en lui et honore tous ses coups bas réussis. C’est ce qui tire ce pays vers le bas et retarde la construction de la NATION et le PATRIOTISME.

Le problème béninois est incontestablement d’ordre spirituel et psychique. Puisque nous nous trompons de diagnostic, nous ne pouvons aussi que nous tromper de thérapie. Nos projets personnels souvent inavoués empêchent les perspectives de nos projets collectifs. Le Benin n’existe pas, il est à inventer. Chacun vit pour son aire culturelle et pour ses comptes en banque. Tout le reste n’est qu’une pure hypocrisie dans un temple de sournoiserie envahie par des esprits malins qui rongent l’intérêt général et ruinent le bien commun. La cité du système complexe de la bestialité est en marche sans repère vertueux.

Champion du double langage, le discours de nombre de cadres relève du langage vacillant en fonction de l’interlocuteur, des cercles et des circonstances; ainsi on s’assemble pour se manipuler proprement, se mentir mutuellement voire s’exclure mutuellement face aux opportunités juteuses précédant nos fausses gloires de tortionnaires patentés.

Avec cet égoïsme devenu un trait de caractère dominant, chacun se bat pour être là où le contrôle de la ressource pour prélever sa part est aisé. La compétition entre les chasseurs est rude et sans pitié et pourtant, de façon trompeuse, on donne l’impression d’être dans un mécanisme cohérent et convivial de cohésion d’équipe.

Tout acteur est un joueur et la vie n’est qu’un jeu de recherche de vrais et de faux équilibres. Mais tout se paye ici bas.

Le mal dont nous souffrons, c’est que nous sommes tous de mauvais joueurs et complices de la pourriture. On nous prédit que la pourriture n’a fait que commencer. Bouchons nos narines alors! On aura tout et bonne chance aux survivants de cette bataille ravageuse des ténèbres. Où allons-nous avec cette culture de la haine et du matérialisme primitif?

La même personne joue plusieurs rôles sur l’aire de jeu et veut marquer tout seul tous les buts. La compétition interne prend le pas sur la compétition avec le camp adverse. L’esprit d’équipe est quasi mort dans les structures mentales et nous devenons de plus en plus des hypocrites et moins que des marionnettes avec des peurs au ventre. Vouloir briller tout seul, on finit par rendre l’équipe perdant, pâle et sans perspectives. Tout le monde sera perdant. Nous ne pouvons pas marquer la pause de sagesse pour questionner nos consciences en décadence ? Cette cité est si maudit que cela? Je ne le crois pas. Mon pays peine à sortir des ténèbres à cause de gourmandise et de la ruse de chacun.

Author: Charles

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