La presse et ses plaies incurables

Bonjour chers messieurs, que la paix soit avec vous ! Vous voilà une fois encore rassemblés autour de nobles ambitions pour sauver la presse béninoise et la laver de ses plaies qui commencent par devenir incurables. D’abord, remettons le débat à plat. Ce serait une grave erreur de penser que c’est seulement au Bénin que la presse traîne dans les avatars de la corruption et de la caporalisation. Non et non car, c’est un phénomène mondial. Ecoutez ! Même en Grande Bretagne où la presse est considérée comme la plus virulente de la planète terre, il existe des affinités entre elle et les différentes classes politiques. Les Travaillistes ont leurs organes, tandis que leurs vis-à-vis ont les leurs. Il n’est pas rare de voir aux Etats-Unis une certaine presse être proche des Démocrates ou des Républicains.

A ce niveau donc, le Bénin n’innove point en voyant certains organes de presse aller dans un sens ou dans un autre. Pour ainsi dire les problèmes de la presse au Bénin ne sont pas directement liés à la politique dans toutes ses considérations. Dans un autre sens, au Cameroun tout prêt de nous, il y a plus d’une quinzaine de chaines de télévisions privées autant de radios, pourtant le pays fonctionne en tout cas à merveille. En définitive, ce en quoi la presse cesse d’avoir une plaie incurable et constitue une plaie béante pour le Bénin, réside dans le fait que beaucoup de journalistes béninois exercent le métier sans formation préalable. Pire encore, certains d’entre eux n’ont aucune prédisposition littéraire d’abord, puis journalistique ensuite pour exercer cette fonction. Et c’est eux les ‘’Reporters sans frontières’’ très prisés par les hommes politiques et très utilisés par certains patrons de presse. L’autre difficulté qui est d’ailleurs majeur réside dans le fait qu’une certaine mafia s’est accaparée de la presse béninoise et se fait passer pour les meilleurs journalistes broutant tout et bouffant tout sur son passage, ne laissant que des miettes en putréfactions à leurs compères déjà colériques.

La même mafia utilise une triste classe de journalistes pour des reportages à longueur de journée. Si cette dernière catégorie très nuisible à l’image de la presse béninoise ne constitue pas des ‘’sacs au dos’’, elle doit être la classe des mendiants et des affamés. Chers messieurs, si en somme, vous ne corrigez pas ces maux en profondeur, ces Etats généraux de la presse béninoise vont accoucher d’une souris comme la Convention collective qui n’a jamais pu être mise en application et qui est l’autre plaie nauséabonde et puante. Que chacun se regarde dans le miroir. A vous de choisir !

Je le jure !

Alladé Hervé

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