Patrice Talon n’est pas le genre de personnes qui cèdent facilement aux flatteries et qui décident sous le coup de l’émotion. La gestion d’un pays est une science qui exige une certaine retenue. Et, ça, la haute autorité le connait. Le chef de l’Etat, au détour de sa visite dans la cité des Kobourou, ne s’est pas laissé prendre au piège en faisant des promesses démagogiques. Alors que les autorités de la municipalité de Parakou et députés pensaient qu’en s’apitoyant sur leur triste sort, le président Patrice Talon, lors de son périple du vendredi dernier, allait tomber sous le charme des propos mielleux et compatir à leur malheur, c’est tout le contraire qu’on a assisté. « Parakou se meurt et cette agonie a commencé depuis très longtemps. Pouvez-vous imaginez Monsieur le Président, que depuis une dizaine d’années, il n’y a pas eu un seul pavé de poser dans la ville de Parakou ?
Depuis 1960, Parakou apparait comme cette jeune fille à qui tout le monde fait une cour assidue. Mais une fois qu’elle a cédé et qu’ils l’ont possédée, ils lui tournent dos. Ils ne la reconnaissent plus. Elle devient cette prostituée de Joncquet, vieillie, avachie, ridée….abandonnée de tous ; sans passé et avec un avenir douteux.
Parakou, à l’envers de l’image de grande et bienheureuse ville qu’on projette d’elle ici et là, est malheureusement réduite à ce gros village totalement abandonné depuis plus d’une décennie. On ne retient d’elle, aujourd’hui, que les qualificatifs de 3ème ville à statut particulier et de 1ère ville de la partie septentrionale du pays que la loi et la nature ont bien voulu lui accorder », a déclaré le maire Charles Toko.
Mais, face à ce tableau noir présenté par son compagnon politique, Patrice Talon est resté droit dans ses bottes. A l’opposé de certains qui auraient fait des effets d’annonce pour paraitre aux yeux de l’opinion des « papas bonheurs », la réponse du magnat du coton à son ami est édifiante : « Parakou n’est pas le seul enfant malade du Bénin. Tout le Bénin est malade, mais ensemble, nous allons reconstruire notre pays. (…) Dans quelques mois, nous allons mettre le Bénin entier en chantier. Nous sommes en train de mettre en œuvre pour les populations une politique efficace pour résoudre le problème de l’habitat afin de permettre à nos populations de disposer de cadre de vie décent. Nous comprenons l’impatience des populations tant est que les besoins à satisfaire sont grands. Mais nous croyons en ce pays », a-t-il déclaré.
C’est donc clair que le chef de l’Etat n’est pas dans la dynamique de faire des compromissions. Il veut régler les problèmes du Bénin de façon générale, sans état d’âme et sans favoriser telle région au détriment de l’autre.