24 ans passés déjà depuis l’historique conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990.Pourtant, la démocratie de ce pays souffre encore du manque de volonté de ses dirigeants. Si le début de l’année 1991 a été conduit par le Président Nicéphore Soglo qui a dû faire face aux péripéties de son temps pour relancer économiquement le pays, il n’en demeure pas moins que l’homme est à saluer sur un autre point : le respect des institutions. Malheureusement, le retour de Kérékou a été préféré à sa place à partir de 1996.
L’enfant Bénin démocratique a grandi de 6ans en ce moment et il fallait renforcer les pouvoir de cette idéologie. Le président Kérékou s’emploie alors aux respects des libertés plus particulièrement la liberté d’expression et d’association. Le caméléon donne ainsi naissance au boulevard de la création des organes de presse, de partis politiques et d’associations de toute sorte. Avec une économie qui va chuter au cours de son second mandant, le président Mathieu Kérékou n’a pas hésité à lancer la décentralisation avec l’organisation des élections locales en décembre 2002. En 2005, pendant que le débat était mené dans le rang des ténors et militants de l’Union du bénin du futur (Ubf) à propos du maintien ou non du chef de l’Etat au pouvoir à travers le tripatouillage de la constitution, Le général Mathieu Kérékou a prouvé qu’il avait une bonne connaissance des principes sacro-saints de la démocratie.
Il ne s’est pas opposé à aucune manifestation de mécontentement du peuple qui ne voulait pas d’une révision opportuniste de la constitution. Occasion qui a d’ailleurs donné toute sa chance au système en place de gagner le pouvoir depuis 2006. Se malmenant entre les choix et les orientations à donner à cet héritage sacré du peuple, le président Yayi Boni est bien loin de se comparer à ces prédécesseurs les présidents Soglo et Kérékou qui sont restés attachés aux exigences statutaires de la démocratique que constituent l’organisation à bonne date des élections et le respect du statut des institutions de la République. Avouons-le, son régime Yayi ne s’y applique pas bien. J’en veux pour preuve l’ingérence notoire de son système dans les institutions de la république cas de la cinquième mandature du parlement, la fragilisation de la liberté d’expression à travers une politique de ségrégation (exemple de cas: la télévision nationale) donnant plus de facilité aux membres de la majorité présidentielle. Et ce n’est pas tout. La non-organisation des élections surtout locales à bonne sous ce régime, a constitué un précédent grave au processus démocratique. L’instauration du fichier électoral informatisé dans le processus depuis 2011 devrait faciliter la tâche et servir de fiabilité.
Mais la Lépi est vue aujourd’hui comme l’outil du désespoir de tout un peuple. Aucune fiabilité ne peut être prouvée autour de cet outil qui a servi à organiser deux élections successives en 2011 et incapable d’organiser une autre élection en 2013 à travers une simple mise à jour. Conformément aux décisions de la cour constitutionnelle dont la crédibilité est largement remise en cause au sein de l’opinion publique, aucune élection ne pourra plus être organisée sans la Lépi. Et les membres du Cos Lépi qui nous ont donné une lueur d’espoir avec le processus de correction de cette liste qui évolue à pas de caméléon semblent ne plus être capables de finir leur travail avant Novembre 2014 comme prévu initialement. En attendant de savoir la conduite qu’adopteront les partis politiques dans les tous prochains jours, je commence par m’inquiéter pour cette démocratie qui est perçue comme un principe d’interprétation à divers niveaux et permettant aux décideurs de s’éloigner du fondamental dont le peuple a besoin. Cela dénote du manque de volonté de nos leaders politiques incapables de faire face aux exigences du peuple et de les défendre raisonnablement.
L’heure du consensus national n’a-t-elle pas sonné ? Cela y va de l’intérêt du système en place qui à moins de deux ans de la fin de son règne, devrait s’attarder sur le type d’Etat qu’il entend laisser à la génération futur. Il est inconcevable que l’organisation des élections à la base continue d’être inscrite aux calendes grecques au bon vouloir d’une classe politique se réclamant la défense des acquis de la démocratie. En définitive Yayi Boni profite bien du silence de cette classe politique qu’il avait déjà qualifiée de médiocre.