La république est en ébullition et ce, depuis plus de 08 ans alors que son commandant en chef ne manque pas d’ardeur pour redonner espoir au peuple confondu à des contradictions à n’en point finir.
Le chef de l’Etat Boni Yayi qui gère une nation fortement tourmentée par des crises internes et n’arrive toujours pas à trouver la formule adéquate pour vraiment réorganiser la République comme il l’avait souhaité au cours de sa prestation de serment le 06 avril 2006. Le Prince de Tchaourou, en acceptant de prendre les rênes du Bénin suite à son élection, voulait un Etat fort. Mais au bout de cinq ans, son régime réalisant l’insatisfaction du peuple face à ses promesses, se décide alors de nous présenter un nouveau concept. Celui de la Refondation. Ce concept qui portait en lui un grand espoir comme le premier en 2006, a été très tôt étouffé pour des raisons dont les causes sont à rechercher. En lieu et place de cet Etat fort, Yayi Boni est contraint de diriger un Etat fragile dans toutes ses formes. Fragile à partir des institutions dont bon nombre ont montré leur limite. Fragile parce que la classe politique a été quasiment absente dans les grands débats manquant ainsi d’influence sur le système Yayi. Certains parmi ces partis politiques nous dirons qu’ils ont été là. Et pourtant, non. Ils n’ont jamais été là. Jamais. Les institutions de contre-pouvoir comme l’exige le principe démocratique, sont devenues des complicités du régime. Et lorsque quelqu’un constate que ses intérêts sont en collusion avec le gouvernement, bonjour la mauvaise gouvernance de Yayi. Alors qu’hier, ils ont pactisé avec le système. Ils ont été casés dans les loges du système et ont même aidé le système à se fortifier dans sa gouvernance qu’ils trouvent aujourd’hui mauvaise. La jeunesse ignorant dans son innocence, se réjouit des prises de position émotionnelles de certains leaders de cette classe qui n’ont qu’un seul but : la recherche de leurs intérêts au détriment de ceux du peuple. Depuis 2006, le peuple est trainé dans un mauvais sens. Faute d’un bon casting.
De rebondissement en rebondissement des affaires de mauvaise gestion, de scandales, de remise en cause de contrats, de dénonciation en dénonciation, que sais-je encore, la République s’enfonce davantage dans du ridicule. L’espoir est bien permis pourrais-je dire, mais un lendemain meilleur n’est pas dans un avenir proche. Mon inquiétude est de savoir quel héritage la génération finissante va-t-elle léguer à celle montante ? Quelle prise de conscience la nouvelle génération a-t-elle sur l’avenir du pays ? Nous envions les grandes nations, mais l’histoire l’a témoigné. Ces nations ont compris à un moment donné qu’il faut se resserrer pour offrir le résultat que nous applaudissons tous de nos jours. 54 ans de vie démocratique dans un contexte de mondialisation et de globalisation ne suffisent-ils pas pour revoir notre copie ? Je rêve d’une nouvelle classe politique au 24ème anniversaire de la démocratie de cette nation chargée d’histoire. Les assises nationales seront la bienvenue en cette occasion. Pensons-y pour faire renaitre le Bénin fort souhaité par les forces de la nation en 1990!