Le salut du policier

Cher neveu Japh ! La fois passée, je t’ai conseillé de garer ta voiture. Têtu que tu es, tu ne m’as pas écouté. Economiquement fauché, tu es incapable de payer des ampoules. Les pensées négatives qui te caractérisent t’ont recommandé de rouler sans phare.

Un jour, en revenant tardivement de la boîte en compagnie de ton gang de fêtards, tu as été surpris de voir des messieurs en chemise dont la couleur était d’un bleu clément te faire des signes de main. Tu pensais que c’étaient des autostoppeurs. Égoïstement, tu n’as pas voulu attendre. Mais, ils avaient en leur possession quelque chose qui t’a contrains à marquer un arrêt brusque. Ils avaient des armes puisque c’étaient des policiers. Ils ont arrêté ton véhicule.

D’un air condescendant, ils t’ont demandé de leur faire le salut du policier. Tu leur as manifesté une farouche opposition arguant que tu n’es pas un « sans phare » : « Je suis un sans ampoule », leur as-tu rectifié.
Sentant tes propos remplis d’injures, ils ont envoyé ton véhicule en fourrière. Au bord du désespoir, tu m’as appelé à ta rescousse. C’est pour cette raison que je t’écris pour te parler des policiers.

Japh ! Tu as agi en bossu en refusant de saluer les policiers. Ne sais-tu pas que ces hommes en uniformes sont des gens bien éduqués ? Avant de parler à quelqu’un, ils le saluent d’abord. Ils ne sont jamais fatigués de saluer les chauffeurs. Mais, il y a des fois où des automobilistes avares comme toi refusent de les saluer en se sauvant comme des prisonniers évadés.
Quand tu sais saluer le policier, tu es son ami pour la vie. Quand il te demande tes pièces, remets-lui des pièces d’argent parce qu’il est un agent de police. Cela lui donne des sourires aux lèvres.

C’est parce qu’ils sont toujours souriant qu’on les retrouve aux feux tricolores favorisant la fluidité de la circulation. Presque à l’unanimité, ils ont le ventre exagérément ballonné. Sais-tu pourquoi ? C’est parce qu’ils respirent par jour 1 kg de poussière et de gaz d’échappement. C’est un record que je ne te souhaite pas de battre.

Ils ont tous le teint noir et l’uniforme déteint. Cela est l’œuvre du soleil qui est leur compagnon fidèle.

Japh ! Il y a quelque chose qui me révolte chez les policiers. A force de saluer les chauffeurs, ils ont perdu toute notion d’adresse et de cible. C’est à croire qu’ils rebutent le dictionnaire. Mieux, leurs mains tremblent devant les mitraillettes d’une dizaine de malfrats.

Te souviens-tu du 1er avril 2009 où des braqueurs en provenance du Nigeria, en barques motorisés, sont venus semer la terreur au marché de Dantokpa ? Avais-tu remarqué que nos policiers avaient des armes archaïques ? N’avais-tu pas constaté qu’ils tiraient à l’emporte pièce ?
J’ai un conseil à te donner. Si tu veux vivre en toute sécurité, oublie ta voiture et va dire à ces policiers d’aller plutôt rester sur les champs de tir que sur les routes.

Ton oncle adoré !

Joël Samson BOSSOU

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