Autrefois cadre virtuel qui fait la promotion des valeurs citoyennes, l’Ecole de la nouvelle conscience (Enc) devient une Institution. Avec un siège flambant neuf sis à Saint-Michel, des salles de cours, un Conseil pédagogique, elle remplit, désormais, toutes les conditions pour se faire appeler « école » au sens propre du thème. Et c’est d’ailleurs pourquoi elle a effectué sa rentrée officielle samedi 26 novembre 2016 au Palais de congrès de Cotonou.
Pendant deux lunes toutes entières, l’Ecole de la nouvelle conscience a disparu des écrans radars. Certains avaient même pensé qu’elle a déposé les armes, capitulant ainsi devant le mal (incivisme) qu’elle combat. Loin s’en faut ! Elle n’a jamais fait désertion. Au contraire, elle a fait un repli tactique pour peaufiner des stratégies nouvelles susceptibles de lui faire gagner le combat qu’elle mène.
Une lutte humaniste qui n’est pas celle d’un cycle, mais plutôt celle de plusieurs générations afin de faire de l’habitant un citoyen et le citoyen un patriote ayant pour souci le service rendu à la nation avec désintérêt. C’est donc avec une dynamique nouvelle qu’elle revient aujourd’hui dans l’arène. Avec un siège, un conseil pédagogique, du matériel didactique, des salles de classes, une salle de conférence et un directeur, l’Enc, espace d’échanges et de partage d’expériences, entend poursuivre ses activités de formation dans un cadre formel.
Ainsi, en l’instituant, son promoteur caresse un grand rêve ; celui d’accompagner toutes les dynamiques politiques, sociales et économique visant le Bénin de la fraternité, du travail, de la solidarité, de la reconnaissance du mérite et de la négation de l’impunité. L’enjeu avec la Nouvelle conscience est de déconstruire l’actuel modèle de déviance comportementale qui retarde le progrès.
A partir de ce jour lundi 28 novembre 2016 démarrent les cours à l’Enc. Plusieurs modules de formations sont programmées et seront distillés par des experts et personnes ressources dont les journalistes Léandre Houngbédji et Hervé Alladé, l’ambassadeur Moise Kérékou, le professeur Simon-Narcisse Tomèty, l’ancienne ministre Christine Ouinsavi et autres. Ces enseignements auront trait à la responsabilité citoyenne, la qualité de la gouvernance, aux développements personnel et institutionnel.
Des dires de son directeur, plusieurs partenariats s’annoncent pour les années à venir, car les questions de citoyenneté sont à la base de la radicalisation qui se propage dans le monde, notamment en Afrique. « Nous aurons à échanger nos idées, méthodes et pratiques éducatives sur le civisme et la citoyenneté avec des pays voisins notamment la République sœur du Togo », a confié Simon-Narcisse Tomèty.
L’Enc ouverte à tout le monde
Unique structure ayant pour vocation la formation aux valeurs citoyennes, l’Ecole de la nouvelle conscience s’ouvre à tout le monde sans exception. Seulement, sont les bienvenus ceux qui ont le sens de la discipline, la simplicité, le travail en équipe, l’innovation et le don de soi. Ceux qui épousent les mêmes idéaux que l’Enc peuvent y dispenser des cours. Seulement, précise Simon-Narcisse Tomèty, les formateurs ne sont pas des salariés, mais des volontaires et bénévoles qui acceptent donner de leur temps, leur savoir, leur savoir-faire et leur savoir-être pour aider les jeunes à devenir des dépositaires incarnés de conduite harmonieuse avec valeurs républicaines et les valeurs positives héritées de nos traditions ancestrales. La démarche est noble.
Il s’agit de restaurer la culture du volontariat et du bénévolat qui, jadis, faisaient la force de nombre d’organisations sociales et politiques au Dahomey. La particularité de cette école, c’est le recours à des compétences tant intellectuelles qu’à des artisans dans divers domaines pour offrir aux jeunes l’expertise pratique afin de les rendre opérationnels.
L’Enc, pas un instrument de conquête du Pouvoir
Contrairement à ce que pensent certains, l’Ecole de la nouvelle conscience n’est pas un instrument de conquête du Pouvoir. Elle n’est non plus un outil pour la gloire d’un homme. Même si son initiateur, Pascal Irénée Koupaki, est un homme politique, il n’est pas, cependant, à arguer que sa naissance en novembre 2014 soit guidée par des considérations politiques.
Erreur ! C’est clair qu’elle a vu le jour à la veille des échéances électorales dernières. Mais, cette coïncidence heureuse se justifie par le fait qu’elle devait sensibiliser les populations contre les dangers qui les guettait en accordant leurs suffrages aux vautours de la République qui ne jurent que par la prédation des ressources du pays. L’Enc, qui continue de faire son petit bonhomme de chemin, se veut, sans coup férir, un instrument au service des Béninois sans considérations des bords politiques et courants religieux et philosophiques.
Nouvelle conscience, pas un réquisitoire des justes contre les injustes !
Avec le concept « Nouvelle conscience » avec lequel son précurseur appelle à un changement de mentalités et de comportements, beaucoup, à tort, pensent que, ce faisant, Pascal Irénée Koupaki s’érige en donneur de leçons. C’est méconnaître l’homme. Il ne se dit pas sain, un cadre irréprochable. Bien au contraire, c’est sa manière d’inviter ses compatriotes à prendre conscience de ce que l’horizon s’assombrit pour les générations futures si on constituait dans cette lancée où le bien public et les lois de la République sont foulés au pied.
C’est donc à l’attention de ceux qui ne comprennent pas le sens qu’il donne à son initiative qu’il a, lors de la rentrée des classes de l’Enc, clarifié le concept. « La Nouvelle Conscience, je l’ai souvent répété, n’est pas un combat des uns contre les autres. Ce n’est pas un réquisitoire des justes contre les injustes, des bons contre les mauvais. La Nouvelle conscience ne se veut ni moralisatrice ni doctrinaire.
Elle est d’abord et avant tout, un impératif pour le développement mental des filles et fils du Bénin. Le premier vrai combat en effet, est le combat pour la conquête des valeurs. C’est la vraie conquête préalable à tout. En somme, une transformation de ˝l’outillage mental˝. L’Ecole nous rassemblera autour des valeurs qui doivent gouverner l’action publique », a précisé Pascal Irénée Koupaki.