Les Institutions de la République : Une grande crise !

La démocratie béninoise sur un volcan

L’image des Institutions de la République s’est tellement dégradée au fil de ce dernier quart de siècle de pratique démocratique au Bénin qu’il convient aujourd’hui de marquer une pause, de prendre le temps de réfléchir et de se demander si ces Institutions ont contribué ou non à l’émergence de notre pays. L’avenir économique et sécuritaire du pays en dépend.

Les Institutions du Bénin se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Il va falloir engager une réflexion de fond visant à les réorganiser et à les adapter aux aspirations profondes du peuple béninois. En un mot, il faut une refondation des Institutions du Bénin. Pas comme celle évoquée par Boni Yayi à l’entame de son second mandat. Mais plutôt une véritable refondation des différentes entités de la République qui donnent à la démocratie béninoise le poids, le respect et la considération qui lui convient. De la Cour constitutionnelle à l’Assemblée nationale en passant par le Pouvoir judiciaire, la Cour suprême et le Conseil économique et social, la Haute Cour de justice sans oublier la HAAC, toutes ses Institutions révèlent aujourd’hui clairement leurs limites et leurs faiblesses se traduisant notamment par une crise de confiance entre elles et les populations elles-mêmes. La Céna et le Cos-Lépi comme simples organes intervenant dans l’organisation des élections n’ont plus aujourd’hui aucun crédit aux yeux des Béninois. En outre, l’Exécutif, en tant que machine principale dans la gestion d’un pays comme le Bénin, traverse les pires moments de son existence. Alors que le poste de président de la République est désacralisé, celui des ministres ne vaut pas plus qu’une place de vendeur d’épices à Dantokpa. Celui qui a avancé que plus on sort le lion, il finit par devenir un chien n’a pas menti. Tellement l’actuel président de la République remplit le quotidien de ses compatriotes qu’il ne revêt plus le côté sacré d’un chef d’Etat. N’importe qui peut se lever et s’attaquer au chef de l’Etat. Cette situation, dans un autre sens se ressent avec la Cour constitutionnelle qui traîne une image écornée au sein de la population pendant que l’Assemblée nationale de son côté, est devenue un centre d’affaires. En plus de ces réalités, il y a des Institutions fabriquées de toutes pièces et qui n’apportent aucune valeur ajoutée au Bénin. Et Dieu sait qu’il y en a énormément dans notre pays. Il convient alors de faire un break et de proposer des pistes susceptibles de faire avancer les débats et les réflexions sur les véritables orientations de nos institutions. Le temps est donc venu d’agir. L’avenir démocratique du Bénin en dépend à plus d’un titre. Dans son dernier ouvrage « De la nécessaire relecture de nos constitutions en Afrique francophone », Me Alao a proposé pareille démarche et a suggéré qu’il faut débarrasser le Bénin de toutes les Institutions budgétivores qui ruinent notre économie et plombent davantage le développement du pays

Le danger islamiste

Avec la poussée de l’islamisme au Nigeria, le Bénin devrait avoir des institutions fortes pour qu’au cas où, il pointera son né ici, des arguments solides lui soient opposés pour le bloquer. Dire que cela n’arrive qu’aux autres, est une véritable erreur. D’ailleurs, n’avait-on pas arrêté l’un des membres influents de Boko Haram à Cotonou ? La crainte aujourd’hui est que le Bénin, sa démocratie, ses institutions et sa population sont tellement faibles qu’au cas où cela adviendrait, les arguments militaires et stratégiques qu’il faut, ne seront pas trouvés à temps pour écraser la pègre. C’est de cela qu’il s’agit, car si le peuple français s’est spontanément mobilisé contre l’attentat de Charlie Hebdo, c’est parce que ce pays à une démocratie forte avec des institutions solides. Le Bénin est à quelques km du Nigéria et avec la pagaille qu’on observe actuellement autour de notre démocratie et au sein de nos institutions, si jamais Boko Haram tombe dedans, ce sera la fin des haricots. Que Dieu en épargne… ! Mais pour que cela ne nous arrive pas, agissons dès maintenant.

Par Clarence Dabani

Author: Charles

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