Quand terreur, désolation, impuissance et faiblesse s’entremêlent à l’occasion de certains événements de la vie, seules les glandes lacrymogènes sont vivement sollicitées. Et le ministre de l’intérieur Houessou en a fait l’amère expérience devant la barbarie couronnée de bestialité dont ont fait preuve les malfrats ayant attaqué la Caisse locale de crédit agricole et mutuelle (Clcam) de Mènontin lundi dernier. A son arrivée quelques heures après l’effroyable visite des gangsters, le ministre en question, même en compagnie de son homologue de la justice n’a pu dissimuler son impuissance devant l’atrocité des hors-la-loi qui a finalement a coûté la vie à un jeune soldat. Le visage dégradé par la douleur et la voix rocailleuse d’amertume et d’effroi, le ministre Houessou a montré aux populations les limites de sa ténacité si ce n’est d’enfoncer le clou en annonçant que la victime (policier abattu) a une femme enceinte. Diantre, que vient donc chercher une telle information à ce niveau, surtout en ces moment des profonds regrets et de rage chez les populations qui pendant plus de quarante-cinq minutes de hold-up à la hollywoodienne n’ont eu droit à aucune rescousse ! Livrées à elles-mêmes, le ministre de l’intérieur a trouvé par la suite les moyens pour en rajouter avec l’état de la femme de la victime, une femme qui en ces moments mérite plutôt d’être ménagée et protégée au lieu d’être exposée sur la place publique. Si c’est pour montrer toute sa compassion aux parents du défunt, alors le ministre de l’intérieur a tiré à terre, puisque depuis mon salon, j’ai senti ma colère montée d’un cran. Nul n’a le droit d’utiliser la situation de la femme meurtrie par la douleur pour montrer aux forces de l’ordre sa compassion. Nécessité de revoir la politique communicationnelle des autorités actuelles qui ont pris l’habitude de se fourvoyer à des moments cruciaux. De cela dépendra à coup sûr l’image que reflète le gouvernement dans la population.
Je le jure !
Clarence DABANI