Obnubilé par le souci d’avoir une image clean surtout au niveau international, le chef de l’Etat ne recule devant aucun sacrifice pour s’offrir les services et prestations des cabinets de communication et de publicité Français. Et ceci, à des prix à couper le souffle.
Contrairement à ce que les uns et les autres peuvent croire, le chef de l’Etat ne blague pas un seul instant avec son image. Si au Bénin, son nom est cité à tord ou à raison dans plusieurs scandales et crimes financiers, au niveau international, Boni Yayi ne lésine pas sur les moyens afin de donner une image positive de lui-même et de son régime. De sources concordantes, pour la gestion de la communication à l’international du Président de la République, le palais de la Marina a signé plusieurs contrats avec des cabinets de communication français. Il s’agit de Africa24, le bimensuel Afrique Education et la Société Focus Medias, filiale du groupe Jeune Afrique.
En effet, l’objectif de ces marché, c’est d’assurer la couverture des actions de Boni Yayi et de tout son gouvernement en fournissant une palette de services : « conseils médias et Relation presse », communication éditoriale et communication promotionnelle. En dehors de ses opérations de communication gérées par les médias français, il y a aussi des contrats occasionnels. C’est le cas avec 35 ° Nord. C’est ce Cabinet qui s’est occupé de la beauté de l’image du chef de l’Etat à Paris en plein conflit avec l’homme d’affaires Patrice Talon; complètent les mêmes sources. La question qu’on se pose aujourd’hui est de savoir si le Chef de l’Etat a réellement besoin de tout ça. Pas si sûr. Dans un contexte où des milliards de FCFA ont été injectés dans la modernisation des infrastructures de l’ORTB uniquement à la gloire et à la puissance du chef de l’Etat ; la création d’une seconde chaîne BB24 sans oublier les contrats signés avec les chaines de télévision privées de la place qui sont toutes d’ailleurs sur satellites donc très bien suivies à l’extérieur plus que la Télévision nationale, mobiliser encore des médias internationaux pour accompagner la communication et densifier l’image du chef de l’Etat, c’est tout simplement du gâchis. Généralement, dans la pratique, ces médias exigent des sommes faramineuses alors que leurs prestations ne sont vraiment pas rentables et ne peuvent donc rien apporter au Bénin en termes de consolidation de l’image de sa démocratie saccagée par les thuriféraires du régime en place du fait de la non organisation des élections, du retard dans la correction de la Lépi, des arrestations arbitraires, des exilés politiques, la traques des opérateurs économiques privés, etc.
Un villageois de tchoumitchoumi ou kpomassè n’a rien à foutre avec une sombreuse chaine comme Afrca24. Canal3 ou Golf Tv et les radios de proximité lui suffisent à maints égards pour s’informer sur ce qui se passe autour de lui. Avec la crise économique qui secoue le pays actuellement et la faim qui gronde un peu partout, débourser de l’argent dans la maigre et chétive caisse de l’Etat, c’est no sens. A combien s’élève la facture de la prestation de ces médias internationaux ? Selon la Lettre du Continent dans sa livraison du 10 Septembre 2014, pour la seule année 2013, le groupe jeune Afrique a touché environ 321 millions de FCFA versés par à coups. La dernière tranche a été débloquée grâce à l’intervention personnelle de la directrice de cabinet du chef de l’Etat, Véronique Brun Hachémé qui s’occupe elle aussi de la communication du Président de la République. Si il faut sortir autant d’argent par an pour la communication et l’image du chef de l’Etat à l’international pendant que les élections sont retardées faute d’argents, et que les policiers manquent cruellement de moyens pour assurer la sécurité des béninois, c’est inacceptable. Le palais de la Marina doit revoir sa position. L’amélioration des caisses de l’Etat passent aussi par là.