L’heure de la revanche

Tous les députés qui avaient applaudi avec les deux mains et claironné que  le droit de grève des magistrats doit être cadenassé, semblent avoir perdu tout leur latin. Leur activisme et Leur bling bling   visant à plaire au chef de l’Etat dans ce combat contre les magistrats, n’auront  donc servi à rien finalement. Rendons hommage à l’Union Nationale des Magistrats du Bénin. (UNAMAB) et de tous les auxiliaires de justice. Rendons hommage aux centrales et confédérations syndicales. Rendons hommage à la société civile de notre pays. Rendons hommage à la presse nationale. Comme l’a dit Gilles Deleuze : « …Il y a des luttes minoritaires dans lesquelles une cause concrète parle à tout le monde… » Fin de citation.

En clair, si nous avons assisté à ce déferlement, à cette détermination, à cet engagement général, à cette disponibilité et à cette mobilisation sociale autour des magistrats, c’est bien parce que leur cause est bonne, juste et noble. Elle concerne la république toute entière. Voter une loi supprimant le droit de grève des magistrats, c’est ouvrir la voie à toute sorte d’anarchie et fertiliser le sol de la dictature au Bénin. Et il n’appartient pas à l’Assemblée Nationale de valider cette dérive et cette pagaille savamment organisées par les députés signataires de ce toxique projet qui, en réalité sont préoccupés et obnubilés par du cash plutôt que de légiférer. Face au cri de cœur des démocrates nationaux  et de la colère du peuple, la commission des lois avec à sa tête l’honorable Aholou Kèkè, a pris ses responsabilités : le projet de loi anti-grève des magistrats est donc classé sans suite. Cette décision sonne comme une victoire pour l’Unamab et tous ses alliés. En effet, dans cette lutte, les magistrats ont été traités de tous les noms par des députés signataires du projet de loi incriminé. Ils ont subi les attaques de toute nature par ces mêmes députés. Ils ont été rabaissés, bêchés, méprisés et humiliés à la face du monde par le bureau de l’Assemblée Nationale. Une première au Bénin. Et c’est sous le régime Yayi que cela se passe. Mêmes les députés à la réputation sale, très sales et épinglés dans plusieurs affaires de crimes économiques  se sont dressés contre les magistrats et les ont couverts d’insultes et d’injures. La justice n’attend que la fin de leur immunité pour s’occuper de leur cas en toute sérénité.

Tout le monde peut s’attaquer aux magistrats sauf des gars comme Rachidi Gbadamassi, André Okounlola et consorts… maintenant que ce dossier est plombé et que les cours et tribunaux ont rouvert depuis hier, on peut affirmer sans risque de se tromper que  l’heure de la revanche semble sonner pour les magistrats et que les députés signataires du projet de loi visant à supprimer le droit de grève des magistrats et leurs commanditaires sont aujourd’hui dans l’œil du cyclone…comme l’a dit alpha Blondy, « …Quand on provoque le gbangban…on doit prendre drap… ». C’est une évidence.

Je le jure…

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