Depuis quelques semaines, deux grandes forces sont en choc dans le pays. Il s’agit de ceux qui votent les lois et ceux qui disent le droit autrement dit le parlement et la justice. Un véritable bras de fer qui ne veut pas faire fléchir aucun des deux parties. A l’Assemblée nationale, les interrogations continuent dans le rang des députés sur la conduite à tenir à propos de cette loi vue comme un vrai danger. Elle exclue le droit de grève aux magistrats et leur retire certains autres avantages du métier. 43 signataires au départ, 03 députés ont fait défection à cause des pressions et ne il reste que 40.
Tenant compte de nombre de députés à l’Assemblée Nationale, il faut juste la majorité absolue pour faire passer cette loi. Cette majorité absolue est de 42 députés. Donc les actuels signataires ou les vrais auteurs de cette proposition de loi seraient en train de chercher deux autres collègues pour boucler la liste. C’est pourquoi les magistrats eux aussi ne veulent pas démordre en maintenant la pression sur l’institution parlementaire pour que cette loi soit simplement retirée.
A y voir de plus près, on peut déjà espérer sur la base des informations qui nous parviennent que Michel Adjaka et les siens vont gagner la bataille. Surtout que certains députés seraient en train de négocier la clémence des magistrats dans les affaires qui les concernent devant les tribunaux et qui ne leur rendent pas aussi blancs que la neige. Mais il est aussi possible de tout espérer dans cette situation lorsque l’on se réfère à une pareille en 2005 lorsque les députés de la quatrième législature ont décidé de voter une loi précisant le délai de résidence de tout candidat à la présidentielle qui était de six mois.
Ong Elan avait en son temps mobilisé les grands moyens pour embraser la rue et mieux se faire entendre par le parlement. Paix à son âme, Jean Baptiste Monkotan en était un ardent défenseur de cette loi dans le rang des conseillers du chef de l’Etat d’alors. Malgré la pression très forte en son temps, les députés n’ont pas hésité à voter cette loi qui a été rejetée par la cour constitutionnelle de la feue ConceptiaOuinssou.
On peut bien être surpris par les députés avec ce même scénario. Mais la grande inquiétude dans le rang des magistrats est bel et bien la cour constitutionnelle en place qui aurait perdu toute crédibilité au sein de la population. Elle peut bien surprendre en rendant sa décision en faveur des magistrats en rejetant cette loi si elle est votée par l’Assemblée Nationale. Tout dépend des pesanteurs socio-juridiques sur lesquelles les sept sages de la cour vont s’appuyer pour rendre leur décision. C’est pourquoi j’estime que l’Unamab devrait accepter la perche tendue par le Président Nago qui veut bien les recevoir en une audience pour échanger avec eux de long en large sur cette loi avant de savoir la conduite à tenir. C’est ma foi.