La démocratie c’est avant tout et après un marché ouvert où chacun peut se permettre de dire ce qu’il veut et d’en faire autant sans violer la loi. En 1990, les pères de la conférence nationale des forces vives de la nation ont souhaité que la politique soit aux politiciens, mais face à leur incapacité à gérer ou de gouverner, le peuple a toujours fait confiance à des hommes issus des rangs technocratiques sauf le cas du général Mathieu Kérékou.
En 2006, avec l’arrivée de Yayi Boni au pouvoir, le coton Béninois est passé sous le monopole d’un homme d’affaires : Patrice Talon. Tous les autres opérateurs économiques ont été contraints de travailler sous lui. et comme cela ne suffisait, l’homme que le chef de l’Etat appelait affectueusement Président, avait un accès libre au marché public faisant ainsi le choix des offres qui l’intéresse avant le lancement des appels d’offre qui fait courir inutilement les pauvres citoyens.
Nombreux sont-ils qui vont manger dans le plat de cet homme. La Fcbe dont il était le bailleur au premier plan, bénéficiera de son soutien jusqu’en 2011 où le chef de l’Etat brigue un second mandant.
Au lendemain de cette victoire, un dossier nous accabla. Le PVI devenu urgent au nom de la refondation. Ministre, député et même le chef de l’Etat sont descendus dans les marchés et dans les rues pour vanter les mérites de ce programme. « Cette réforme est irréversible… », avait lancé Boni Yayi en son temps, contre tous ceux qui ne voulaient pas de la mise en œuvre du PVI-NG.
Une société est même créée pour sa gestion. «Près d’un an plus tard, les déboires commencent. Je n’oublie pas la guéguerre entre Yayi et les douaniers à cause de ce fameux PVI-NG. Dans le rang des cadres d’un ministère du gouvernement, les promesses faites par le concessionnaire ne sont pas respectées.
La brouille commence avec le palais qui nous alimentera avec un feuilleton teinté de mayonnaise à la béninoise. Puis on nous conduit à un non lieu et au pardon. Et comme si les béninois ne sont pas fatigués de tout ça, Patrice Talon se mélange les pédales avec la classe politique. Je n’ignore pas son implication personnelle et surtout financière dans le combat de l’opposition ces derniers mois, mais delà à vouloir être Président de la République lui-même, cela dépasse tout entendement et étonne tout le peuple béninois.
Dans le rang de l’ensemble de la classe politique, l’indignation, la révolte et la colère sont palpables. Après avoir fait des rois, pourquoi Patrice Talon veut-il alors être le roi ? Qu’est ce qui justifie cette agressivité médiatique? Le chroniqueur y voit une volonté de règlement des comptes avec cette classe politique qui sans le magnat du coton béninois, n’aurait pas mené à bon port les dernières luttes. Nul n’ignore le contexte dans lequel l’Union fait la nation à lancé les primaires.
Je pense que Patrice Talon veut démontrer à la classe politique jusqu’à quel point il est capable avec ses moyens de changer les situations à son avantage. Pourra-t-il parvenir à cette fin ? Ce qui est sûr, le peuple est là, pour jauger, apprécier, examiner et juger en son temps qui est dans le vrai et qui est dans l’illusion.
Je le jure