L’intégralité de l’entretien de Patrice Talon sur les accusations du gouvernement

Patrice-TalonAndré Dossa : Patrice Talon bonsoir

Patrice Talon : bonsoir

André Dossa : A moins d’une catastrophe naturelle, vous serez candidat pour la présidentielle de février 2016. Si les Béninois vous accordent leurs suffrages, vous vous retrouverez à la tête d’un Etat avec lequel vous êtes en conflit. Le conseil des ministres est sans ambages. Vous êtes acteurs de plusieurs affaires dans lesquelles le trésor public est mis à rudes épreuves. D’ailleurs, vous n’auriez pas non plus épargné les banques béninoises.

Comment comptez-vous convaincre des producteurs dont on vous accuse d’avoir dérobé le coton de voter pour vous ?

Enfin, vous nous direz comment on braque une administration douanière.

Patrice Talon, dîtes-nous, on ne vous a pas vu au marché Tokpa. Pourquoi ?

Ce qui s’est passé au marché Dantokpa est un drame inouï. Venant du secteur du commerce, je suis bien placé pour apprécier l’ampleur de la détresse des victimes. Les autorités politico-administratives de notre pays ont l’obligation en effet de s’adresser aux victimes en notre nom à nous tous, au nom de la République, pour leur exprimer le sentiment de compassion et de solidarité.Ils ont également l’obligation de confesser les insuffisances de la gouvernance ayant engendré une telle catastrophe devenue récurrente. Quant à nous, vous et moi, citoyens ordinaires, il nous revient d’exprimer nos sentiments et notre assistance avec pudeur et sans affichage.

Avec pudeur et sans affichage, c’est-à-dire que le président Patrice Talon a déjà posé un acte à l’endroit des victimes de cet incendie et ne veut peut-être pas l’afficher ?

Il n’est pas utile de vous dire Monsieur Dossa ce que chacun récent en son intérieur et ce que chacun se sent capable de faire. C’est un drame. Ce drame nous interpelle tous. Mais dans l’intimité, nous qui sommes tous concernés, d’une manière ou d’une autre, il nous suffit d’agir selon notre conviction, et notre nature propre.

Alors, Monsieur Patrice Talon, vous avez été longuement accusé lors des conseils des ministres des 23 et 25 octobre dernier. Nous allons revenir au cours de cet entretien sur les différentes accusations. Mais, moi j’ai très envie de vous demander d’entrée de jeu quel a été votre sentiment quand vous avez lu le compte rendu de ces deux conseils des ministres ?

J’ai eu un sentiment de peine. J’ai pensé à vous. Vous qui êtes concernés. Vous qui êtes la cible de ce communiqué du conseil des ministres. Parce qu’il s’agissait tout simplement de vous déstabiliser. De faire croire que le désormais candidat Patrice Talon serait un voyou. Ce communiqué est destiné à vous. Et mon espoir, mon espérance est que vous ne soyez point déstabilisés.

Alors, nous allons démarrer par cette affaire de douze milliards de francs cfa que vous auriez détournés dans la subvention sur les intrants. Monsieur Patrice Talon, que répondez-vous ?

Patrice Talon : Cette affaire de subvention que j’aurais indûment perçue, vous vous rappelez bien, a démarré un matin du mois de janvier 2012 par un communiqué du gouvernement indiquant le limogeage du directeur du trésor, parce qu’il aurait indûment payé à Patrice Talon la somme de douze milliards de francs cfa. La suite, vous la connaissez bien. J’ai été interpellé au commissariat central de Cotonou et gardé à vue. N’eut été le soulèvement des Béninois du nord au sud, j’aurais été emprisonné et, probablement, j’y serais encore jusqu’à ce jour pour les raisons d’enquête qui ne prendraient jamais fin. En fait, de quoi s’agit-il ? Parce que, il est facile de calomnier auprès d’une opinion qui ne connait pas le fonctionnement de la filière et qui peut donc croire à toutes les machinations et calomnies. La filière coton est un secteur devenu privé depuis bientôt une vingtaine d’années. Le désengagement de l’Etat du secteur a démarré en 92, à la suite des recommandations de la conférence nationale. Recommandations qui nous obligent désormais ; obligent notre Etat à se désengager des secteurs de productions. Le secteur de la distribution des intrants coton est devenu une activité totalement privée. Mais l’Etat intervient en accordant une aide, une subvention aux producteurs et l’acquisition aisée des engrais. Ce qui se fait dans tous les pays de la sous-région, parce que le coton qui est une production de rente, une culture de rente, consomme beaucoup d’intrants, et appauvrit facilement nos sols. Donc, il est de la responsabilité collective de nous tous que ce que le coton prend à la terre, nous puissions tous les lui restituer. Et c’est donc pour cela que il est impératif que les engrais rentrent dans la pratique des producteurs sans que le prix ne soit dissuasif. C’est donc tout naturellement que depuis une trentaine d’années, notre gouvernement subventionne, aide les producteurs à acheter les intrants mais également les engrais. Au cours de la campagne 2011-2012 citée, l’AIC qui est l’association interprofessionnelle des producteurs du coton, qui regroupe l’ensemble des structures faitières et des producteurs, qui regroupe également les distributeurs des intrants coton, ainsi que les sociétés d’égrenage de coton, l’AIC disais-je, organise traditionnellement depuis donc que les privés se sont pris en charge, l’appel d’offres pour la sélection des distributeurs de la campagne. Donc, pour faire la campagne dont je parle, campagne 2011-2012, l’AIC a effectivement organisé un avis d’appel d’offres sur le regard et le contrôle de l’Etat. Puisque l’Etat aide les producteurs, l’Etat a intérêt à voir si tout se passe bien et de manière convenable. Au terme de cet appel d’offres pour la campagne 2011-2012, six sociétés ont été sélectionnées pour l’importation et la mise en place des intrants auprès des producteurs. On l’occurrence la société SDI qui m’appartient ; la société DEFIS de Monsieur Amoussou Joseph ; la société DRFA de Monsieur Olivier Bocco ; la société SOGECOM des héritiers Madougou ; la société PACOGE de Monsieur SaleyImorou ; et la société STICO de Monsieur Adjovi Mathieu. Au terme de cet appel d’offres également, le prix le moins disant de cession des engrais aux producteurs a été retenu. Et ce prix s’impose à tous les distributeurs agréés pour la campagne. C’est pour dire que les distributeurs sélectionnés pour la campagne et donc pour cette campagne avaient l’obligation de vendre les intrants aux producteurs à un prix unique issu de l’appel d’offres. Où intervient la subvention ? Je vous donne un exemple. Si le prix de cession le plus bas issu de l’appel d’offres est de mille francs par tonne d’engrais, l’Etat, estimant que le prix de mille francs n’est pas incitatif pour que les producteurs achètent les quantités recommandées, l’Etat donc décide d’apporter une aide aux producteurs à hauteur de 200, 300, 500 cfa et cela constitue donc la subvention que l’Etat leur apporte pour l’acquisition des engrais. Pour cette campagne concernée, le prix des engrais devait être, je crois, de 400 environs francs cfa environs vendus à crédit aux paysans. L’Etat s’est engagé pour apporter une subvention d’environ 177 francs cfa par kilo. Le dispositif prévoit que les distributeurs sélectionnés importent les engrais sur fonds propres, c’est-à-dire ils vont par eux-mêmes mobiliser les financements nécessaires auprès des banques, importent les intrants et les livrent aux producteurs à crédit ; attendent de ces derniers de rembourser les crédits intrants après leur récolte à l’occasion de la commercialisation de leurs productions. Au moment où ils vendent le coton-graine aux égreneurs, les sociétés d’égrenage, les crédits intrants sont prélevés et reversés aux distributeurs à titre de remboursement de crédit intrants. Pour la campagne 2011-2012, les quantités d’engrais consommées par les producteurs, associées au prix de la subvention pour laquelle l’Etat s’est engagé, donnaient environs onze milliards de subvention. Ce qui veut dire qu’après que les producteurs aient payé le prix mis à leur charge, l’Etat a l’obligation de compléter la part de subvention pour laquelle il s’est engagé à apporter son concours aux producteurs. Pour cette campagne, les onze milliards dont je viens de parler et qui correspondent à la subvention pour laquelle l’Etat s’est engagé, ces onze milliards ont fait l’objet de décision prise en conseil des ministres qui assure les distributeurs d’intrants et leurs banques que l’Etat, cette année également, était décidé de s’engager à payer ce montant. Cela est de nature à rassurer tout le monde et d’autant que cela est devenu une tradition. Les producteurs, pour cette campagne, ont payé leurs crédits intrants ; et les banques et les distributeurs d’intrants concernés s’attendaient à ce que l’Etat rembourse ces onze milliards et quelques de subvention pour laquelle il s’est engagé. Grande a été notre surprise et la surprise de tous les acteurs, des paysans, des distributeurs d’intrants, des banques quand un beau jour un matin, nous découvrons sur les antennes de la télévision que le Directeur du trésor était limogé pour avoir payé à Patrice Talon, Patrice Talon seul, la somme de douze milliards au titre des subventions et indûment. D’abord, le moindre centime n’avait pas été. La subvention due n’est pas destinée à Patrice Talon. Elle est destinée à l’ensemble des distributeurs d’intrants et principalement aux banques auprès desquelles les distributeurs d’intrants ont pris les financements et ont domicilié les paiements afin de sécurité la filière.

Vous voulez dire que le Directeur du trésor a été limogé alors même que cette subvention n’avait pas encore été payée ?

Patrice Talon : L’Etat n’avait pas payé le moindre centime de cette subvention. Je vais vous montrer le relevé du conseil des ministres par lequel l’Etat a pris l’engagement de payer cette subvention. Ce relevé date du 17 janvier 2012 et indique je vous lis «subvention de l’Etat relative aux engrais coton onze milliards deux cents soixante-huit millions huit cents quatre-vingt-quatorze mille trois cents francs cfa. Le montant de cette subvention est donc, comme il est établi par le conseil des ministres, une dette de l’Etat vis-à-vis des acteurs privés de la filière. Je disais donc tantôt que l’Etat n’avait pas payé le moindre centime et Monsieur Talon a été accusé d’avoir perçu ce montant indûment.

Est-ce que finalement vous avez pu obtenir ce montant puisque le conseil des ministres a été clair, il parle de détournement de douze milliards dans le cadre de cette subvention-là ?

Patrice Talon : Vous vous rappelez donc bien que cette accusation, comme j’ai dit tantôt, m’a conduit en garde à vue. A la suite, cette affaire a été entretenue. L’Etat s’est refusé de payer la subvention. Et, tout le long de l’année 2012, jusqu’en 2013, la situation est restée dans le flou et l’Etat a refusé donc d’honorer son engagement. Je suis parti entre temps e exil. Mais les banques et les autres distributeurs d’intrants n’ont pas lâché prise. Ils ont continué d’insister auprès de l’Etat pour que le montant dû soit payé. In fine, l’Etat a fini par reconnaitre qu’il doit ce montant, qu’il ne l’avait pas payé et s’est engagé à l’honorer. Et un document a été établi. Une convention de remboursement a été établie entre l’Etat et les banques concernées puisque ce sont les banques qui étaient fréquemment les victimes de ce défaut. Donc, cette convention qui a été établie entre l’Etat et les banques elle date du 20 août 2014. Çà a été long. Mais l’Etat a fini par reconnaître et s’engager à payer ce montant. Je vais vous lire une ligne de cette convention qui dit «Ainsi, dans le souci d’éviter le risque systémique et de préserver la stabilité financière de la place de Cotonou, le gouvernement du Bénin a-t-il décidé de procéder au remboursement de la dette au CSPR, c’est un organe financier de l’AIC pour le moment dont l’utilisation a été justifiée dans le cadre du paiement des subventions intrants de la filière coton au titre de la campagne 2011-2012. Par ce document signé par les ministres de la République du gouvernement actuel, l’Etat a reconnu et s’est engagé à payer ce montant. Mais, il s’est engagé à payer immédiatement huit milliards deux cent-neuf millions de francs cfa, indiquant que le solde, environ quatre milliards, sera payé après un contrôle plus détaillé des éléments montrant que le montant est effectivement dû. Donc, l’ensemble des douze milliards, désormais, par ce document, est reconnu comme n’avoir jamais été payé à personne, encore moins à Talon. Et mieux, l’Etat s’est engagé à le payer, une partie tout de suite et le reste après un audit. Voilà l’affaire dite de détournement de douze milliards.

Ça n’a pas été payé pourtant on vous accuse de détournement !

Patrice Talon : C’est cela la curiosité. C’est cela qui révèle qu’il ne s’agissait que d’une calomnie, d’une machination pour mettre la main sur quelqu’un qui est devenu très gênant.

Journaliste : Est-ce que vous avez cherché à comprendre d’où vient cette calomnie et pourquoi cette calomnie ?

Patrice Talon :Mais j’ai expliqué à mes concitoyens plusieurs fois que Monsieur Patrice Talon était devenu gênant puisque je me suis engagé dans une lutte politique qu’il n’est pas utile de rappeler ici. Ce n’est pas l’occasion, et qu’il fallait par tous les moyens interpeller Monsieur Talon, le garder en prison.

Journaliste :Le gouvernement vous accuse également d’avoir construit les trois usines de votre groupe avec des deniers publics. Une situation qui aurait entraîné des manques à gagner à l’Etat de l’ordre de 200 millions de f cfa. Votre version des faits ?

Patrice Talon :Monsieur Dossa ; cette affaire qui ressurgit à nouveau concoure du même scénario. Calomnier Monsieur Talon, le discréditer, afficher des prétendues affaires, pour casser une dynamique. De quoi il s’agit ? C’est une vieille affaire, une vieille accusation. Vous savez, la filière coton a évolué dans notre pays en dents de scie et mon parcours d’opérateur économique a été intimement lié à cette filière depuis une trentaine d’années. En 1994, la production cotonnière a atteint 300.000 tonnes de coton graine, dépassant largement la capacité des usines installées au Bénin à l’époque et qui étaient la propriété exclusive de la Sonapra. La Sonapra détenait le monopole dans ce secteur. Ce boom, et les perspectives de production ont conduit le gouvernement d’alors, celui du président Soglo, à décider de l’implantation de cinq nouvelles usines au Bénin de capacité de 25.000 tonnes chacune. Et comme nous étions au lendemain de la conférence nationale, avec les recommandations claires en matière d’économie libérale, prescrivant que le gouvernement, l’Etat devrait se désengager des activités de production, le régime d’alors, le gouvernement a décidé de construire deux usines par ses propres moyens et par la Sonapra. Et a souhaité que le secteur privé, à cette occasion, soit appelé et rentre dans le secteur d’égrenage du coton. Puisque la partie distribution des intrants coton avait été déjà ouverte aux distributeurs d’intrants. Nous étions en 1994. Cette décision d’associer les investisseurs privés, nationaux et internationaux, à la construction de nouvelles usines d’égrenage de coton au Bénin, pour consacrer la volonté de l’Etat de se désengager progressivement des secteurs de production, cette décision a conduit l’Etat à lancer l’appel d’offres pour la sélection des opérateurs privés intéressés. C’est ainsi que les sociétés CCB, ICB et SOCOBE, ont été agréées pour procéder à cet investissement sur financement propre. Mais, dans ce processus, l’Etat a estimé que la Sonapra qui est son bras opérationnel en matière de coton, qui a une certaine expertise, et l’Etat, n’ayant pas confiance d’entrée de jeu aux opérateurs privés devant rentrer dans la filière, une filière importante. Et bien l’Etat a décidé que la Sonapra dispose de 35% du capital de toutes les sociétés privées devant intervenir, afin d’être l’œil de l’Etat, afin de veiller au bon fonctionnement harmonieux de la filière, avec la cohabitation du secteur privé et pour préserver le label du coton béninois. Donc, la Sonapra a été actionnaire de toutes ces sociétés à hauteur de 35%. Le capital de chacune de ces sociétés a été libéré. La Sonapra a libéré sa part de capital et les sociétés ont mobilisé environ douze milliards de francs cfa auprès des banques installées au Bénin et les usines ont été construites en moins d’une année. Ça a été une prouesse pour laquelle le Bénin peut avoir de la fierté. Et ces usines sont entrées en activité au titre de la campagne 1994-1995. En 1996, souvenez-vous, il a eu changement de régime à l’occasion des élections présidentielles. Monsieur a été vu comme un soutien du président Soglo et n’aurait pas soutenu le candidat devenu président de la République en 1996. Chasse aux sorcières, Monsieur Talon a fait les frais des représailles connus dans ce genre de situation. Et un certain expert, Monsieur Bernard Talli a été mandaté pour produire les éléments devant permettre d’inquiéter, de châtier Monsieur Talon. C’est ainsi que ce Monsieur a fait un rapport dans lequel il a affirmé que les usines ICB, CCB et SOCOBE ont été financé exclusivement par lesressources de la Sonapra. Sans aucune preuve. Juste parce que la Sonapraest actionnaire, a 35% du capital de ces sociétés, cela représente une somme dérisoire ; alors que les banques qui ont financé les usines sont sur le territoire du Bénin ; et qu’à l’époque, les dirigeants de la Sonapra ont protesté, ont dit que la Sonapra n’a jamais financé ces usines, ce rapport a été fourni au gouvernement et ventilé. Et comme à l’époque Monsieur Talon ne se laissait pas compter, j’ai déposé une plainte contre Monsieur Bernard Talli. Et Monsieur Tailli a été condamné en correctionnel à six mois d’emprisonnement avec sursis, avec 300 millions de francs cfa de dommages et intérêts pour dénonciation calomnieuse. Voilà l’épisode numéro 1 de cette accusation qui est devenue comme un serpent de mer et qui revient toutes les fois qu’on a envie de doigter Monsieur Talon comme un voyou.

Journaliste : Vous ne vous reprochez rien…

Patrice Talon : Ce n’est pas fini. Vous permettez. En 2001, le mandat 1996-2001 est arrivé à son terme et le président en exercice souhaitait avoir le deuxième mandat. Les faucons du régime, préparant les élections de 2001, ont estimé que cette fois-ci, Monsieur ne manquera pas de soutenir et de contribuer au retour du président Soglo. Notre trouvaille, c’est qu’il faut coller quelque chose à Monsieur Talon pour le mettre hors d’état de nuire.Et le fameux dossier de financement des usines par la Sonapra a été déterré à nouveau sans gêne, sans complexe ; alors que celui qui a fait ce rapport a été condamné. Quelqu’un d’autre a été trouvé, en la personne de Monsieur Tamimou qui n’a rien fait d’autres que de ressortir les mêmes accusions, en y rajoutant que le fait que des privés aient été introduits dans le secteur de l’égrenage par la construction de trois usines au détriment de la Sonapra, qui aurait pu construire ces trois usines, que ce fait a généré là un manque à gagner de 172 milliards de francs cfapour la Sonapra, donc pour l’Etat. Pourtant, en ce moment, la Sonapra avait dix usines. La Sonapra, avec ses usines, parvenait à peine à équilibrer ses comptes et on écrit noir sur blanc que si elle avait gardé les trois usines dans son patrimoine, c’est 172 milliards de francs cfa qu’elle aurait réalisé comme bénéfice. C’était tellement ridicule qu’à l’époque, ceux qui savaient de quoi il s’agissait s’en sont bien moqué. Cette affaire a été donc transmise au tribunal et le juge n’a eu d’autre choix que de prononcer un non-lieu. Ce non-lieu a fait l’objet d’appel, de pourvoir en cassation, et a fini par atterrir dans le statut de décision définitive c’est-à-dire l’autorité de la chose jugée. Donc, depuis cette époque, 2001, jusqu’en 2004, cette affaire est définitivement classée et est reconnue comme de la calomnie. Il est étonnant qu’en 2015, le gouvernement rappel cette histoire comme si les choses se sont effacées de la mémoire de tous, pour dire à nouveau que les usines du Groupe Talon ont été financées par l’Etat et que cela a causé 172 milliards de dommages et intérêts à l’Etat. Je vais vous montrer l’ordonnance de non-lieu et l’arrêt qui a indiqué que la décision du non-lieu était devenue c’est-à-dire qu’il a acquis l’autorité de la chose jugée. Cette ordonnance de non-lieu qui date de juillet 2001 dit ceci : «attendu que s’agissant d’engagement financier octroyé par la Sonapra aux sociétés d’égrenage ICB, CCB, SOCOBE, qu’il n’est produit aucune preuve de prélèvement des fonds de la Sonapra pour les faits, au profit des sociétés ICB, CCB et SOCOBE ». Je vous fait l’extrait de ce qui permet à tout le monde de comprendre que mes sociétés n’ont jamais bénéficié du financement de la Sonaprapour leur implantation et leur exploitation. Il a eu un arrêt de la Cour d’appel «Par arrêt n°169/05 rendu le 10 octobre 2005 par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou. L’arrêt dit que l’ordonnance en date du 3 juillet 2001 a acquis l’autorité de la chose jugée. Cette calomnie qui a fait condamner Monsieur Tailli, qui a fait l’objet de non-lieu, confirmée de manière définitive n’existe plus nulle part. ça devrait faire partie des histoires devant émailler les causeries dans nos salons. Voilà que çà réapparait.

Monsieur Patrice Talon, il y a d’autres accusations. Vous parlez de calomnie. Vous pensez que les Béninois vous croiront sur ce point-là ? Vous avez été saint, c’est çà ?

Patrice Talon : Vous, quelle est votre compréhension, après tout ce que je viens de vous dire ? Vous êtes un Béninois comme les autres. Est-ce que vous êtes convaincu ?

Ce même gouvernement vous reproche aussi de gruger les producteurs, de minorer la quantité des tonnes d’engrais livrées aux producteurs pour ne pas à avoir payé le prix juste d’achat. Qu’en est-il en réalité ?

Patrice Talon : S’il vous semble-t-il de répondre à cette question, je vais m’y faire.

Journaliste : Allez-y

Patrice Talon : Le coton graine produit par les producteurs, vendu par eux-mêmes avec l’assistance et le contrôle des services publics est livré aux égreneurs de coton, aux sociétés d’égrenage dans les usines d’égrenage. Et les chargements de coton sont pesés sur les ponts bascules à l’entrée des usines. Les producteurs sont représentés dans les usines aux ponts bascules, notamment ceux qui commercialisent le coton, la coopérative qui le commercialise, suit la cargaison et vient à l’usine avec son coton graine. Si parfois la distance est trop longue et qu’ils confiance, d’autres producteurs qui sont à l’usine assurent à leur compte le suivi de la pesée. Les transporteurs qui transportent le coton graine sont payés sur la base du poids chargé, transporté à l’usine, et dont le pont bascule indique le poids mesuré. A l’usine, au pont bascule, il y a les producteurs, il y a les transporteurs, il y a les égreneurs et il y a le service de métrologie. Les agents de ces services sont également présents aux ponts bascules des usines. Mieux, les ponts bascules de toutes les usines d’égrenage sont contrôlés au démarrage de la campagne avant que les usines n’entrent en activité. Ces ponts bascules sont contrôlés par les services de la métrologie et sont scellés. Un plomb est posé sur le dispositif de sorte que personne n’y a accès. Ce dispositif de contrôle par l’état de scellé avec la mesure des poids en présence de tous les acteurs concernés est commun à tous les pays qui sont, comme le Bénin, producteurs de coton. Tous les pays africains ont le même dispositif depuis que le coton existe. Et on accuse Monsieur tout seul comme si l’Etat, tous les agents de l’Etat, tous les producteurs de coton, tous les transporteurs sont complices de Monsieur Talon pour voler tout ce monde-là. C’est-à-dire les producteurs sont complices du coton dont on ignore le poids contre eux. Les transporteurs sont complices également parce que en leur présence on minore les poids ; l’Etat par les services de la métrologie est complice parce que cela n’a pas de sens.

Talon a de bras si longs qu’il a peut-être pu manipuler tout ce monde…

Patrice Talon : Mais, s’il est facile de faire une telle magie, il n’est pas alors nécessaire de faire tout çà pour gagner de l’argent. Cette magie peut produire de l’argent plus facilement.

Depuis que le gouvernement vous a mis en retrait, on constate que la production s’accroit. En tout cas c’est ce que le gouvernement dit. Comment l’expliquez-vous ?

Patrice Talon : Il faut préciser que depuis que l’Etat a pris en main la filière, il achète du coton graine, il égrène dans les usines réquisitionnées, saisies, le dispositif n’a pas changé. C’est exactement ce qu’on faisait que l’Etat fait. Mais pourquoi effectivement la production cotonnière a pu connaitre d’augmentation il y a deux ans par rapport à ce que la production était il y a trois ans ou quatre ans ? Sans oublier que nous avions connu des niveaux de productions de plus de 400.000 tonnes au Bénin, avec nous. L’Etat n’a rien fait de particulier en ayant conduit une campagne qui a donné 300.000 tonnes. Mais, si vous rappelez bien, il y a quelques années, les producteurs ont commencé par délaisser la filière coton parce que les opérateurs privés achetaient le coton graine et ne payaient pas. Parce que la Sonapra était en faillite, achetait le coton graine et ne payait pas. Parce que des dysfonctionnements ont été introduits dans les organisations paysannes de sorte que beaucoup de responsables de producteurs s’accaparent des revenus des membres de leur organisation, ce qui a amené beaucoup de producteurs à dire nous produisons le coton mais nous n’avons pas le fruit de nos efforts. Cela a engendré une désapprobation massive des producteurs. Et c’est bien pour çà que la production cotonnière a commencé par chuter. Les acteurs de la filière, soucieux de préserver leur business, ont entrepris, avec l’accompagnement du régime actuel, des réformes d’assainissement. Et nous avons épongé toutes les dettes en cours. Les privés ont pris en charge une bonne partie des dettes de sorte que les producteurs qui craignaient que revenant à la filière, leurs revenus seraient saisis pour éponger les dettes des indélicats nous avons décidé de leur dire que ces dettes sont effacées. Entièrement. Ces des milliards. Et nous avons entrepris également d’assainir les organisations paysannes, de sorte que ceux qui se sont révélé comme des tricheurs soient écartés de la gestion des coopératives. Tout cela a redonné confiance aux producteurs qui sont revenus à petit coup dans la filière et la campagne 2011-2012 a été la campagne de la renaissance de la filière coton. Malheureusement pour les acteurs privés, et par la faute de la brouille entre Patrice Talon et les autorités béninoises, la filière a été victime. L’Etat a récupéré la filière par représailles contre Patrice Talon. L’Etat a hérité d’une filière assainie, une filière renaissante et la conséquence a été immédiate. La bonne pluviométrie, les intrants récupérés à Allada et en mer, tout cela a permis à renouer avec les tonnages du passé. C’est tant mieux pour le pays, tant mieux pour les producteurs, tant mieux pour l’Etat. Mais, il faut pouvoir reconnaître à chacun son mérite. C’est nous qui avons fait le job.

Vous pensez alors que c’est politique de lier l’augmentation de la production à l’absence de Patrice Talon ?

Patrice Talon : Elle ne marche pas la filière. Nous aurions pu, si le secteur privé était resté aux commandes, la production cotonnière au Bénin aurait dépassé 600.000 tonnes. C’était pour çà que nous avons investi tant dans la réforme, tant dans l’assainissement, et tant dans la recherche. Vous savez, à la date d’aujourd’hui, il y a encore des engrais réquisitionnés qui sont encore au port de Cotonou et qui étaient destinés à améliorer le rendement cotonnier. Ça fait trois ans qu’ils sont dans des conteneurs au port or ce sont des engrais spécifiques qui devaient améliorer les rendements. On aurait atteint plus de 500.000 tonnes aujourd’hui.

Journaliste : Vous auriez emporté plus de 55 milliards de f cfa lorsque vous partiez en exil en septembre 2012. Que répondez-vous ?

Patrice Talon : Mais je l’ai appris comme vous. Et je me suis permis de faire le tour des banques avec lesquelles je suis en relation directement ou indirectement. Les banques financent les sociétés du Groupe. J’ai fait le tour de toutes les banques du Bénin pour constater le niveau des fonds extorqués par Patrice Talon ou ses sociétés et je n’ai rien vu. Aucune banque ne m’a indiqué le moindre centime extorqué. Aucune banque ne s’est plainte de moi. Vous savez, tout cela relève de la machination, de la calomnie, de l’intimidation, mais c’est destiné à vous. Vous paraissez inquiétés. C’est l’objectif.

17% de la société Sodeco étaient destiné aux producteurs. Selon le gouvernement, vous en êtes accaparé. Pourquoi ?

Patrice Talon : L’Etat a décidé, compte tenu de la faillite de la Sonapra et de la pression des partenaires au développement, de se désengager du secteur de l’égrenage en privatisant le reste de l’outil industriel. Cela depuis les années 2004-2005. Et j’ai été adjudicataire des appels d’offres successifs. A la mise en œuvre des finalités de cet appel d’offres, qu’il y ait la création d’une société nouvelle à laquelle les usines ont été transférées. L’Etat a décidé de rester actionnaire pendant longtemps, de sorte à accompagner la pris en main définitive du secteur privé. Et par cette décision, le capital social de la Sodeco, nouveau propriétaire des usines, a été réparti, 49% pour l’Etat, 51% pour le secteur privé. L’Etat s’est engagé, dans une période de 5 ans, à sortir définitivement du capital. Et comme dans la sous-région, les grandes entreprises animent le marché boursier, l’Etat a souhaité que la Sodeco puisse animer également la bourse régionale des valeurs. Donc, il a été décidé que l’actionnaire privé qui est mette sur le marché à un moment donné, 17% du capital de la Sodeco. Sur les 51% détenus par le Holding de Monsieur Talon, 17% seront mis sur le marché de la bourse pour que tous achètent les actions de la Sodeco. Mais vous et moi sommes privés. Donc, le secteur privé serait toujours détenteur de la majorité de la Sodéco. Mais la mise en bourse d’une société requiert certaines conditions à remplir. Il est dit dans la convention de la Sodeco que nous avons signé avec l’Etat que la mise en bourse de la Sodeco devrait remplir des conditions. Par contre, l’Etat, qui avait 49% de la part, lesquels comportent une part destinée aux producteurs soit un peu plus de 6%, une part d’action destinée aux collectivités locales, et une partie destinée au personnel de la Sodeco, l’Etat avait lui, l’obligation de céder aux producteurs les parts qui leurs sont réservées, les producteurs et au personnel aussi. Dans un délai maximum de 5 ans. L’Etat n’a pas opéré ses sessions, et me demande de céder aux producteurs les parts qui leurs sont réservées alors que c’est lui qui en a l’obligation. C’est cela la fameuse affaire des 17%. Comment voulez-vous introduire la Sodeco en bourse quand ses usines, ses patrimoines sont réquisitionnées depuis trois ans ? Et cette réquisition est illégitime. L’Etat exploite les usines à son aise sans payer la Sodeco.

Pourquoi vous reproche-t-on un double jeu dans les affaires avec l’Etat béninois ?

Patrice Talon : C’est vrai que mes relations sont en mal avec le régime en place mais je n’ai rien fait de répréhensible

On vous accuse d’avoir accaparé près de 3 milliards de nos francs, des recettes douanières dans le cadre de l’exécution du contrat du pvi…

Patrice Talon : Cette affaire est la calomnie qui m’a le plus fait souffrir. Je vais vous dire de quoi il s’agit, vous en aurez les larmes aux yeux. La société Bénin Control a été adjudicatrice de l’appel d’offres pour le pvi. Dans le cadre de son contrat d’exécution la Société Bénin control opère du scanning. C’est-à-dire scanne des centenaires débarqués au port de Cotonou et opère également du traking. C’est-à-dire balise les chargements de marchandises en transit sur le territoire béninois. Elle opère aussi du traking pour les véhicules d’occasion en transit sur le territoire du Bénin. Elle opère également à titre gracieux, le suivi des flux financiers relatifs aux opérateurs privés de la filière de véhicule d’occasion. C’est elle qui dispose de la documentation et des données qui permettent la traçabilité des divers mouvements et des flux financiers. Donc, elle fait le suivi, la répartition des revenus des opérateurs privés de la filière des véhicules d’occasion. Le dispositif en place est celui-ci : le paiement des redevances de Bénin Control et des redevances des opérateurs privés des véhicules d’occasion. Les usagers ont l’obligation de payer les redevances de scanning, et du traking au cordon douanier à l’occasion des formalités de dédouanement et de mise en transit de leurs biens ils payent les redevances destinées à Bénin Control. De même, les acteurs de véhicules d’occasion payent au cordon douanier. La douane qui collecte ces fonds, les reverse à Bénin Control sur les périodes concernées. Bénin Control garde ce qui la concerne, en reverse aux opérateurs privés de la filière de véhicules d’occasion, les redevances collectées pour leur compte. En décembre 2011, nous étions déjà à la brouille, Monsieur Talon et son ami, la caisse principale et la douane port invitent Bénin Control à venir prendre paiement des reversements à faire sur la période écoulée. Bénin Control instruit sa banque, la Diamond Bank pour aller prendre possession des paiements qui sont indiqués. La Diamond Bank va à la douane auprès du caissier central et reçoit paiement des montants indiqués par le caissier principal. Le paiement s’opérait à l’époque de deux manières, soit par la Segub, ou en espèce avec la caisse centrale. La douane nous fait un paiement via Diamond Bank et cette dernière crédite le compte de Bénin Control du montant encaissé. Les comptables de Bénin Control, à l’occasion du rapprochement et des vérifications des montants payés, constatent qu’il y a un surpaiement de 2,7 milliards pour Bénin Control et pour les opérateurs des parcs. Informé, je demande au commissaire aux comptes de Bénin Control de vérifier l’information. Le commissaire aux compte dépêche une mission à Bénin Control, regarde les paiements et se rend compte qu’il y a effectivement un surpaiement. Je fais un courir en ma signature en tant que président du conseil d’administration, au ministre des finances et je révèle que Bénin Control venait de recevoir des reversements avec un surpaiement en indiquant le montant du surpaiement. J’appelle le ministre des finances et je l’informe au téléphone pour lui dire combien cette situation me préoccupait. Elle m’a dit que l’Ige serait instruite pour opérer les vérifications. L’Ige est allée à la douane, a fait des vérifications, et le ministre des finances me rappelle quelques jours après et me dit Monsieur Talon il n’y a pas eu de surpaiement. Je dis Madame, je suis désolé, j’ai la conviction que les procédures de tenue de la caisse centrale ne sont pas fiables. Et je lui demande la permission de rencontrer l’Inspecteur général des finances. Elle m’a autorisé à le faire et je suis allé dans son bureau, je demande au Monsieur s’ils ont véritablement opéré un contrôle. Il m’a dit oui. Je dis vous n’avez rien vu ? Mais services, mes agents n’ont rien vu. Il n’y a pas eu d’anomalie. Je décide alors d’informer le chef de l’Etat. Je rappelle que le courrier que j’ai envoyé au ministre des finances, j’en ai fait ampliation au chef de l’Etat. Je décide de l’appeler. Je l’appelle et lui dit au téléphone Monsieur le président j’ai envoyé un courrier au ministre des finances et je vous ai fait ampliation faisant état de graves anomalies à la douane ayant occasionné un surpaiement en ma faveur de 2,7 milliards. Le président me prie de venir immédiatement à son bureau, j’y vais, et il me dit que le courrier est arrivé effectivement à son niveau et qu’il venait de l’affecter à l’Ige à l’attention du Général Biokpo. Le chef de l’Etat a annoté la lettre en disant bien vouloir me faire dans les 24 heures la lumière sur ce dossier. Quelques jours après, il m’appelle et me dit Monsieur Talon l’Ige vient de me rendre compte que la mission a été effectuée et qu’il n’y a pas d’anomalie, il n’y a pas de surpaiement. Je dis Monsieur le président, pourriez-vous me recevoir en présence de l’IgeKoussé, le patron de l’Ige ? le président de la République me demande de venir dans l’après-midi et je suis allé. A cette occasion, j’ai dit au président de la République à Monsieur Koussé l’heure est grave. Après deux missions, vous n’avez pu identifier qu’il y a un surpaiement au profit d’un tiers et que les procédures en place avaient des failles permettant ces genres de choses. Je dis Monsieur le président, si les choses doivent rester ainsi, le Bénin ne s’en sortirait pas. Et j’ai proposé qu’une mission conjointe aille à la douane. Commission au compte de Bénin Control et Ige. Le président a donné son accord et dès le lendemain, la mission s’est rendue à la douane. Au bout d’une demi-journée de travail, il a été confirmé que un surpaiement de 2,7 milliards a été fait au profit de Bénin Control et cela a fait l’(objet d’un rapport écrit de l’Ige à l’attention du président de la République. C’est contraint et forcé que nous avons fini par faire découvrir aux autorités que la caisse centrale n’est rien d’autres qu’une passoire Maintenant que la chose a été révélée, j’ai instruit Bénin Control pour restituer au trésor public les 2,7 milliards. Et cette restitution a été faite. J’ai les photocopies des chèques de restitution. C’est cela la réalité. Quand nous avons envoyé ces chèques au trésor public le ministre des finances nous a adressé, le lendemain, une lettre de remerciement et de félicitation en saluant la franche collaboration entre Bénin Control et l’Etat.

Alors pourquoi dit-on aujourd’hui que vous vous êtes accaparé de 2,7 milliards ?

Patrice Talon : La calomnie. Cela s’est passé en février 2012 avec les félicitations de l’Etat. Entre temps, la brouille est arrivée à son paroxysme, Monsieur Talon part en exil. Le 25 janvier 2013, un an après, dans les dossiers devant permettre mon extradition et mon arrestation, le Dg de la douane a été instruit pour porter plainte contre moi.

Author: Charles

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