Acteurs et actrices de la République des plaisantins ! Moi, le spectateur joyeux, je vous salue et vous dis que votre spectacle me plaît beaucoup, surtout lorsque les acteurs politiques, eux-mêmes, se mettent en scène. En toute franchise, je vous annonce que c’est aujourd’hui que je me rends à l’évidence que le vieux Kaméléon, l’homme qui a gouverné notre République pendant 28 ans, ne blaguait pas lorsqu’il disait que les cadres de notre pays sont des « intellectuels tarés ».
Lesquels, pour leurs intérêts personnels et égoïstes, sont prêts à vendre à un prix ridiculement bas le Bénin aux prédateurs de l’économie nationale. Et, au fur et à mesure que l’on s’approche de la date fatidique du 28 février 2016 où les aspirants au fauteuil du Goliath de Tchaourou devront monter sur le ring pour livrer un combat électoral mortel, nos intellectuels tarés, éternels bourreaux des populations, n’entendent pas se faire conter l’événement. Et c’est justement cette partie du film « David contre Goliath », que nous sommes en train de regarder depuis 2012, qui retient mon attention.
Et pour cause. Maître Djogblénou, cet avocat qui doit sa célébrité à Hamani, un receleur et criminel international dont on ne connaît plus le sort, a fait, le dimanche dernier, une sortie médiatique sur la chaîne de télévision Canal 33 où, désormais, ont droit à la parole ceux qui ne mangent, ne rient, ne respirent, ne transpirent et ne chient qu’au nom de Talon. Un show télévisuel au cours duquel il nous a prouvés qu’en réalité et au même titre que Zogang et le Kraka de Jonquet, il était un klébé du Molare national qui est en exil à Paris et qui, ces derniers jours, je ne sais quelle mouche l’a piqué, est habité par l’idée saugrenue de revenir au pays pour faire un peu de faro-faro.
Je vous assure, Oncle Jô n’a pas fait les nouveaux programmes lorsqu’il faisait l’école de base à Gbégamey nord, parce qu’il a, à cette occasion, su bien réciter la leçon qu’on lui a écrite. Seulement, avec ses élucubrations de jours de funérailles, l’homme qui croyait que les Béninois étaient des attardés du troisième millénaire à qui on peut faire avaler facilement l’idée selon laquelle le Molare de Paris est le meilleur danseur de couper-décaler qui, avec ses gros biceps à la Arnold Schwarzenegger, est à même de gouverner notre République des plaisantins lors des cinq prochaines années sans un esprit revanchard, a fini par nous montrer sa nudité. Je vous le jure, moi, le spectateur joyeux, j’ai vu la nudité d’Oncle Jô.
Et si vous ne le savez pas, nu, il présente l’aspect d’un échalas. J’allais dire un gaïman politique qui, cherchant à s’en mettre plein les poches, passe toute sa journée à fouiller le dictionnaire histoire de trouver les bons mots et adjectifs pour encenser le Molare national et pour recevoir notre adhésion à cette grosse talonnade préjudiciable pour la paix au Bénin.
Mais, s’il doit continuer à débiter des horreurs du genre « Talon est l’homme dont la vision essentielle est de faire en sorte que notre pays sorte des difficultés et de se lancer dans une perspective beaucoup plus large », moi, le spectateur joyeux, je me fâcherai et vous dirai que, dans notre République des plaisantins, il y en a qui nous distraient à mort, qui, étant des avocats, sont devenus des gaïmans politiques, et qui, cherchant à rentabiliser leur business, passent leurs journées à chercher dans le dictionnaire les meilleurs adjectifs pour donner des allures messianiques au nom de Talon et qui finiront par remettre le Bénin aux ennemis du développement.
Le spectateur joyeux !