S’il y a actuellement une personnalité ardemment décriée et totalement en porte-à- faux avec ses employés, c’est bel et bien Prudencia Hounkponou Hounsou, directrice générale de l’Hôpital de la mère et de l’enfant lagune (Homel). Alors qu’elle se trouve au creux de la vague et dénoncée de toute part par les syndicalistes de l’Homel, elle n’a trouvé pour toute réponse que de se recroqueviller sur elle-même, et de narguer et faire se fourvoyer les hommes des médias pourtant venus s’enquérir de la véracité des faits à elle reprochés.
«Qui ne dit rien consent». L’adage est clair et sans ambages. Et dans presque la totalité des cas, il se confirme. Faut-il voir dans cette attitude aux contours flous et peu crédible de la directrice générale de l’Homel l’aveu d’une erreur ou de faux pas? A tous points de vue, si ce n’est pas le cas, tout porte à le croire. Sinon comment comprendre que depuis plusieurs mois que sont portées vertement contre cette autorité des accusations graves, elle n’ait pas daigné monter au créneau pour réfuter la thèse des syndicalistes? Mieux, comment expliquer qu’elle choisisse de mépriser purement et simplement la presse qui s’est pourtant librement portée vers elle, dans une démarche d’équilibre de l’information et de manifestation de la vérité?
En effet, alors que toutes nos tentatives pour entrer en contact avec Mme Hounsou se sont avérées vaines, la rédaction de votre journal a dépêché un journaliste sur le terrain. Cependant, chose curieuse, sa secrétaire particulièreaccueille le confrère avec froideur et se fait pratiquement sa porte-parole. Elle avoue que les contacts fixes du secrétariat sont défectueux, mais n’est visiblement pas prête à faciliter une rencontre avec sa patronne. Le ton se fait même péremptoire : «Et si elle ne veut pas parler?» lança-t-elle au confrère qui n’aura pour toute alternative que de laisser un contact pour être joint éventuellement par qui de droit pour la manifestation de la vérité. Mais ce sera peine perdue, puisque la directrice générale n’appellera pas, ce qui corrobore les propos de sa secrétaire et prouve par ailleurs qu’elle se serait enfermée dans un silence radio, mais qui ne lui fait aucun bien face à lasituation délétère que traverse depuis de longs mois, l’institution dont elle a la charge.
Que reproche-t-on à la directrice générale?
A Prudencia Hounkponou Hounsou, ilest reproché une mauvaise gestion de l’Homel, laquelle gestion est jugée de clanique par les employés de l’hôpital regroupés au sein du Synper Homel (Syndicat du personnel de l’Homel).La directrice générale se livrerait, à en croire les syndicalistes à une gestion familiale et hasardeuse de l’Homel, et ceci en violation des textes. On dénonce également des surfacturations et des recrutements fantaisistes. Autre chose qu’exigent les travailleurs de l’Homel est la suppression pure et simple du logiciel « Healf manager » qui créerait d’énormesdésagréments aussi bien aux utilisateurs qu’aux clients de l’hôpital.Pour enfoncer le clou, le personnel exige un audit de la gestion de la directrice générale depuis son arrivée à la tête de l’Homel qui, si l’on s’en tient à la litanie de ce qu’exigent et dénoncent les travailleurs n’est pas des plus saines.
D’ailleurs l’on a pu voir totalement ahuris face à cette situation de crise, Pierre Kissi de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et Basilia Odjoubé de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), tous deux représentants des confédérations syndicales auxquels est affilié le Synper Homel, venus soutenir et galvaniser les ardeurs des travailleurs de l’Homel le jeudi dernier au cours du sit-in organisé par ces derniers. Ils n’ont pas manqué d’interpeller le président de la république et le ministre de la santé à s’impliquer pleinement dans la résolution de cette crise afin d’éviter une dégénérescence de la situation.
Cependant, les travailleurs qui butent contre le mutisme obstiné de Prudencia Hounkponou Hounsou ne décolèrent pas et entendent corser leur position dans les jours à venir, si rien n’est fait pour satisfaire à leurs nombreuses doléances. Toute chose qui ne présage d’aucune sortie de crise, du moins dans l’immédiat. Et malheureusement, ce sont les paisibles populations, usagers de l’Homel qui continuent d’en faire les frais.