La presse béninoise dans son ensemble se trouve dans une situation d’asphyxie sans précédent. Bon nombre d’entreprises de presse tournent au ralenti et certaines sont carrément en cessation de travail. C’est dans ce contexte morose qu’on pourrait qualifier de récession économique pour les médias béninois que le Conseil National du patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin annonce de grands chantiers pour 2024. Comment la faîtière pourra-t-elle mobiliser le financement adéquat pour opérationnaliser ses ambitions ? De notre analyse, la tâche s’annonce bien compliquée.
La presse béninoise est sous perfusion. Depuis un bon moment, ça ne va pas pour les acteurs des médias. La situation déjà dramatique ne fait que s’empirer. C’est dans ce contexte de crise généralisée qu’est intervenue le mercredi 22 novembre 2023 l’assemblée générale ordinaire du Conseil National du patronat de la Presse et de l’Audiovisuel du Bénin.
Si cette assemblée ordinaire répond à un besoin statutaire, il faut noter qu’elle est allée trop loin en s’enfermant dans un rêve chimérique. Selon notre analyse, c’est très étonnant que les acteurs des médias qui sont bien conscients de la situation catastrophique dans laquelle les entreprises de presse et les professionnels des médias sont plongés n’ont pas pu faire preuve de réalisme et de lucidité. Ce n’est pas un crime de rêver grand. Mais parfois, il faut éviter de vouloir bâtir des châteaux en Espagne.
Car, où le Conseil National du patronat de la Presse et de l’Audiovisuel peut trouver le budget avoisinant les 300 millions pour les chantiers annoncés pour 2024? Les cotisations statutaires qui incombent ses membres pourront-elles suffire ? Dans la situation chaotique et mortifère qui s’est emparée du secteur des médias où trouver le strict minimum pour assurer une parution est extrêmement pénible, qui va payer ses cotisations ? L’aide de l’État à la presse privée est rangée au placard.
On en parle plus. Il reste à voir du côté des mécènes ou des partenaires. J’avoue qu’à ce niveau, la moisson ne sera pas grande. S’il en avait autant pour prêter main forte à la presse nationale surtout à la presse privée, la situation ne serait pas aussi dramatique. Le budget prévisionnel de plus de 288 millions paraît un peu audacieux sauf que le Conseil National du patronat de la Presse et de l’Audiovisuel a son secret en terme de mobilisation de ces ressources. Wait and see.
P.G
Le Soleil Bénin info