Un groupe d’environ 70 soldats aurait refusé de participer à une opération contre le groupe islamiste armé Boko Haram dans le nord-est du pays, exigeant d’être équipés de meilleures armes. La hiérarchie évoque une probable manipulation.
Selon l’un de ces mutins, cité par l’AFP, des dizaines de soldats ont refusé d’obéir aux ordres parce qu’ils se faisaient tirer dessus par les islamistes « comme des lapins ». « Nous avons juré de ne pas bouger d’un pouce jusqu’à ce que nos supérieurs nous fournissent les armes nécessaires pour affronter et déloger Boko Haram qui a de bien meilleures armes », a expliqué ce soldat.
Un fait qui serait très grave, pour le porte-parole de l’armée nigériane, le général Chris Olokulade. « Une mutinerie, ça mérite la peine de mort quelque soit la personne, explique-t-il à RFI. C’est un crime dangereux. L’armée ne peut pas tolérer ça en son sein, on parle de gens qui se baladent avec des armes et qui sont censés avoir le contrôle des situations de violence. Si on tolère les mutineries, c’est l’Etat qui est menacé. »
Mais la version du soldat interrogé est contestée par le général, qui dit douter de la réalité de cette mutinerie et dénonce une tentative de manipulation : « Les soldats de l’armée nigériane sont disciplinés, ils sont engagés dans la lutte [contre Boko Haram], ils sont courageux. Ils n’acceptent pas la lâcheté. J’ai de forts soupçons sur la réalité de cette mutinerie, sur le message que ces gens qui ont parlé voulaient faire circuler. Ca fait peut-être partie de cette campagne pour décourager les soldats de faire leur travail. Car ces revendications ne sont pas vraies. Nos soldats ont les armes qu’il faut pour aller se battre. La réalité, c’est qu’aucune armée au monde n’envoie des soldats au front sans être armés, ce n’est pas vrai. »
Selon plusieurs experts et certains politiques, comme le gouverneur de l’Etat de Borno, l’armement de Boko Haram serait pourtant supérieur à celui des forces nigérianes.
